Burkina Faso-Culture-Manifestation

Burkina : «Ce n’est pas la révolution qui a créé la SNC» (Pr Salaka Sanou)

Ouagadougou, 5 Juin 2019 (AIB)-Ancien secrétaire permanent de la Semaine nationale de la culture (SNC), le Pr Salaka Sanou a déclaré lundi aux Editions Sidwaya que ce n’est pas la Révolution qui a créé l’évènement culturel national acté «par décret du conseil des ministres du 29 juillet 1983».

Le Pr Salaka Sanou enseignant à l’université Joseph KI-ZERBO était l’invité de la rédaction des Editions Sidwaya le lundi dernier.

Au cours d’un échange de deux heures, l’ancien secrétaire permanent de la SNC a rappelé qu’il a commencé sa carrière comme fonctionnaire à la direction générale des affaires culturelles le 10 mai 1983.

Et l’un des tous premiers documents sur lequel il a travaillé avec notamment Prosper Kompaoré (premier Secrétaire permanent de la SNC) a consisté à présenter les expressions culturelles du Burkina Faso.

«On a soumis un dossier qui a été adopté le 29 juillet 1983, par l’avant dernier conseil des ministres avant la révolution. Je me plais à rappeler que ce n’est pas la Révolution qui a créé la SNC», a-t-il précisé.

Après deux éditions de la SNC (Ouaga 1983 et Gaoua 1984), la manifestation culturelle a marqué une pause, le temps de l’organisation d’un séminaire à Matroukou (près de Bobo-Dioulasso) en Avril 1985 pour réfléchir sur l’orientation à lui donner.

A l’occasion, la position du Pr Salaka Sanou selon ses dires, était qu’il n’était «pas intéressant de faire une compétition entre les expressions artistiques traditionnelles».

«Si je prends la danse zèrè des Bobo, celle qu’on fait à l’occasion du nouvel an traditionnel, on ne peut pas la comparer à la danse warba chez les moosé. Car chacun à sa manière de danser. Chaque danse est l’expression d’un art particulier de la vie de la communauté», a-t-il expliqué.

Selon le Pr Salaka Sanou, ce n’est pas parce que c’est la SNC qu’on va mettre les deux en compétition sur des critères ignorés  par les concernés.

«On ne peut pas faire cela parce que cela reviendrait à dire que la culture d’un tel peuple est meilleure à la culture de tel autre alors que ces danses sont l’expression de la culture des peuples», a-t-il affirmé.

Selon lui, certains acteurs ont justifié lesdites compétitions par le fait que des critères ont été définis et validé par tous.

«Je dis qu’on n’a jamais présenté ces critères au paysan du village et lui demandé s’il est d’accord avec ça» insiste-t-il sur sa position.

La position du Pr Salaka Sanou, ne sera prise en compte qu’à la dernière édition de la biennale culturelle qui s’est tenue du 24 au 31 mars 2018 à Bobo-Dioulasso.

A la SNC Bobo 2019, les lauréats des catégories dance traditionnelle, musique traditionnelle, le chœur populaire et les vedettes de la chanson traditionnelle au niveau régional sont venus en tant qu’ambassadeurs de leur région, faire leurs prestations et ont reçu leurs prix.

En tant que secrétaire permanent de la SNC, le Pr Salaka Sanou a organisé les éditions 1998 et 2000 de la biennale culturelle.

Sa venue à la tête de la manifestation culturelle nationale loin d’être «une accointance politique» était plutôt selon le Professeur Titulaire, la volonté du ministre de la culture de l’époque, Mahamoudou Ouédraogo.

«Il m’a dit toi tu as une certaine vision de la SNC, je voudrais que tu l’a mette en œuvre et c’est comme cela que je me suis retrouvé à la SNC et non pas comme une accointance politique».

Cependantn son départ de la tête de la SNC, a été plutôt une sanction politique selon ses dires.

«A mon arrivée à la SNC, certains ont estimé que n’ayant pas la carte du bon parti politique, je n’avais pas ma place là-bas», a-t-il affirmé.

La 20e  édition de la SNC est prévue pour se tenir du 21 au 28 mars 2020 à Bobo-Dioulasso.

Agence d’information du Burkina

WIS/ata/aka

Photo d’archives

 

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