Ukraine: 5 millions d’euros saisis chez une responsable chargée de la mobilisation

Kiev, Ukraine

Les autorités ukrainiennes ont annoncé vendredi avoir saisi l’équivalent de près de 5 millions d’euros en espèces chez une responsable soupçonnée d’avoir aidé des réfractaires à échapper à la mobilisation militaire dans ce pays faisant face à une invasion russe.

Le bureau d’enquête national (DBR) a annoncé avoir découvert « près de six millions de dollars » en diverses devises, ainsi que des bijoux et d’autres objets de valeur, dans l’appartement de la cheffe de la commission médicale de la région de Khmelnytsky (ouest), chargée d’évaluer l’aptitude des hommes pour la mobilisation, et dans son bureau.

La responsable, identifiée par des médias comme Tetiana Kroupa, et son fils, dirigeant de l’antenne régionale du fond d’Etat des retraites, ont été placés en détention provisoire jeudi, a indiqué à l’AFP le porte-parole du DBR Oleg Slobodian.

Les enquêteurs ont découvert 100.000 dollars en espèces, des faux documents d’invalidité et des listes de réfractaires avec des diagnostics médicaux « fictifs » au bureau de la responsable, a précisé le DBR dans un communiqué.

La famille possède également plus de deux millions d’euros sur des comptes bancaires à l’étranger ainsi que des propriétés immobilières en Ukraine, Autriche, Espagne et Turquie, selon la même source.

« Les forces de l’ordre ont trouvé de l’argent dans presque tous les coins de l’appartement: dans les placards, les tiroirs, les niches », a détaillé le DBR.

Pendant les perquisitions, la responsable a tenté de se débarrasser d’une partie de l’argent en jetant deux sacs avec l’équivalent de plus de 450.000 euros par la fenêtre, a ajouté le DBR.

Cette structure a publié des photos et une vidéo des perquisitions sur lesquelles on peut notamment voir un tas de liasses de billets devant un homme allongé sur un lit, qui n’a pas été identifié.

Les deux responsables écroués sont soupçonnés de fraude à grande échelle, de « légalisation de biens reçus par la voie criminelles » et d’enrichissement illicite et risquent jusqu’à 12 ans de prison ainsi que « la confiscation de tous leurs biens », selon le DBR.

Ces informations ont provoqué une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, alors que les structures en charge du recrutement militaire sont largement considérées comme corrompues et que l’armée ukrainienne manque cruellement de recrues après plus de deux ans et demi d’invasion russe.

Le service ukrainien de sécurité (SBU) a de son côté indiqué vendredi avoir démantelé un « groupe criminel de 13 personnes » à Kharkiv, deuxième ville d’Ukraine située dans le nord-est, qui a aidé plus de 400 hommes à éviter la mobilisation à l’aide de faux documents d’invalidité.

Le chef d’une commission médicale municipale et plusieurs de ses subordonnés faisaient partie de ce groupe qui proposait ses services pour « 2.000 à 5.000 dollars » par personne, a accusé le SBU dans un communiqué.
Avec AFP

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