Transhumance transfrontalière: Une plateforme d’innovation multi-acteurs mise en place dans les Hauts-Bassins
L’Association pour la promotion de l’Elevage au Sahel et en savane (APESS) organise du 7 au 10 mai 2024 un atelier à Bobo-Dioulasso. Cet atelier a servi de cadre pour jeter les bases d’une plateforme d’innovation multi-acteurs de gestion des ressources naturelles et prévention des conflits (PI-GRN) dans les Hauts-Bassins.
La région des Hauts-Bassins dispose désormais d’une plateforme d’innovation multi-acteurs de gestion des ressources naturelles et prévention des conflits (PI-GRN). La mise en place de cette structure a eu lieu à Bobo-Dioulasso au cours d’un atelier organisé par l’Association pour la promotion de l’Elevage au Sahel et en savane (APESS) du 7 au 10 mai 2024. Cette mise en place vient après celles de PI-GRN de Korhogo en Côte d’Ivoire, de Sikasso, Bougouni et Koutiala au Mali, et de la région des Cascades au Burkina Faso.
La cérémonie d’ouverture de l’atelier a été présidée par le Haut-commissaire de la province du Tuy, Issiaka Segda, qui a représenté le gouverneur des Hauts-Bassins. Les 4 jours de travaux, à l’écouter, devront permettre entre autres, de valider les données de base collectées, de mettre en place la PI-GRN des Hauts-Bassins, et d’élaborer un plan d’action de la nouvelle PI-GRN.
Il a d’entrée souligné qu’en dépit de leur importance dans l’économie et leur contribution significative à la dynamique d’intégration régionale, les systèmes d’élevage mobile sont présentement confrontés à des facteurs croissants de vulnérabilité. « A la transhumance transfrontalière sont associés des questions telles que le port d’armes de guerre, le viol de femmes le vol de bétail et la recrudescence du banditisme », a-t-il affirmé.
Une situation qui, à en croire Issiaka Segda, contribue à créer un sentiment de méfiance entre les transhumants et les agriculteurs mais aussi entre les différentes communautés. Pour le représentant du gouverneur, l’instauration d’un dialogue régional, le respect et la mise en œuvre des textes législatifs et règlementaires, sont une alternative pour l’éradication des conflits violents liés à l’utilisation des ressources naturelles dans les zones de transhumance transfrontalière.
Les PI-RN, a poursuivie Issiaka Segda, ne sont pas simplement des lieux de discussion, elles créent aussi des opportunités pour les parties prenantes de tester des solutions à des problèmes communs. Pour le président de l’APESS, Ahmadou Dicko, par ailleurs Emir de Baraboulé, l’objectif est d’aboutir à une assemblée générale entre tous les acteurs des PI-GRN.
« Nous avons des problèmes entre agriculteurs et éleveurs conjugué à l’insécurité », a reconnu le premier responsable de l’APESS. Il est à noter que cette dynamique est soutenue par des partenaires que sont le programme Mobilité pastorale transfrontalière apaisée et Stabilité sociale au Sahel (MOPSS) et le Projet régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS).
Alpha Sékou BARRY
Yéri Augustine LADEDJI
. (APESS1)
. (APESS2)