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Roots Rabat : Le film « Le taxi, le cinéma et moi » interroge sur le statut du cinéaste africain

Rabat, 16 mars 2023 (AIB)-Le film « Le taxi, le cinéma et moi » du réalisateur burkinabè Salam Zampaligré projeté ce mercredi soir au cinéma la renaissance de Rabat raconte la vie d’un chauffeur de taxi, devenu réalisateur célèbre par passion qui connaitra ensuite une situation peu reluisante.

Le film « le taxi, le cinéma et moi », c’est l’histoire d’un personnage iconoclaste, Drissa Touré qui a eu un parcours très atypique dans sa vie. Après de petits métiers à Bobo-Dioulasso (capitale économique du Burkina Faso), il devient tour à tour chauffeur de taxi à Ouagadougou et enfin cinéaste autodidacte grâce à sa rencontre avec le cinéaste Sembene Ousmane.

                                                       Le réalisateur burkinabè Salam Zampaligré

En tant que cinéaste, il a pu s’imposer comme un réalisateur reconnu dans son pays mais aussi au niveau international. Le film raconte comment et pourquoi ce cinéaste qui a fait des films à succès, dès 1981 sélectionnés dans les plus grands festivals du monde tels que Cannes, Locarno, Milan, Amiens, Rotterdam, Zurich, New-York, a puis sombrer dans les années 2000 sans jamais pu se relever.

Le film a fortement touché les cinéphiles présents à la projection mais également les cinéastes qui n’ont pas hésité à s’interroger sur le statut de leur métier.

  A travers le récit de la vie de Drissa Touré, le film « Le taxi, le cinéma et moi » interroge sur le statut du cinéaste africain

Pour le réalisateur burkinabè Salam Zampaligré, c’est un sentiment de fierté et d’émotions.

« Je suis très satisfait de la projection, le public a réagi à la fin avec des questions pertinentes. Certains ont été très touchés. C’est ça aussi le cinéma, pouvoir toucher des âmes. Ce soir, je ressors de cette projection vraiment très ému », a-t-il affirmé.

M. Zampaligré a expliqué les conditions dans lesquelles le film a été tourné. « Au départ du projet, on n’avait aucun franc. C’était juste le cœur », a-t-il souligné.

Il a expliqué, qu’il est allé à Bobo-Dioulasso,  rester un bout de temps avec Drissa Touré (le personnage principal). Cela lui a permis d’écrire le scénario qui a permis de chercher les fonds. « Le projet a pris quatre ans et demi. C’est ça aussi le documentaire, il faut être très patient. C’était une très belle expérience », a-t-il fait savoir.

Pour Salam Zampaligré, la 1ere édition de Roots-Rabat qui lui permet de projeter une nouvelle fois son film, est un cadre qu’il fallait absolument créer car il « est un tremplin de diffusion d’œuvres cinématographiques venant du continent ».

« C’est un festival panafricain et moi j’encourage ce genre d’initiative qui vont permettre aux auteurs, aux responsables des pôles cinématographiques de discuter autour de cette passion commune qui est le cinéma. Roots Rabat est une très belle initiative », a-t-il affirmé.

                 L’attaché culturel à l’Ambassade du Burkina Faso au Maroc Mme Kambiré/Somé Elodie

Le film « Le taxi, le cinéma et moi » a fait sa première mondiale au Festival international du film de Rotterdam au Pays Bas. Il a ensuite été vu au Festival du cinéma africain de Louxor en Egypte où il a eu le Grand prix du film documentaire et au Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO).

Comme perspective, le film sera également projeté au mois de mai prochain au Festival International du Cinéma Africain de Khouribga au Maroc.

« Le chemin est tracé, nous allons croiser les doigts pour que ce film puisse être vu partout car le message est important », a terminé le réalisateur Salam Zampaligré.

Parmi les cinéphiles de ce mercredi soir, se trouvait l’attaché culturel à l’Ambassade du Burkina Faso au Maroc Mme Kambiré/Somé Elodie.

L’attaché culturel à l’Ambassade du Burkina Faso au Maroc Mme Kambiré/Somé Elodie (3è à partir de la droite) et la délégation burkinabè présent aux Journées du Cinéma Panafricain à Rabat

Selon elle, le film sur Drissa Touré,  « est un appel qui est fait à tout le monde pour repenser notre histoire, voir comment il faut sauver notre culture qui se meurt ».

« Il faut que le sourire de Drissa que nous avons vu à la fin, nous donne l’espoir de penser que tout n’est pas perdu et que nous pouvons nous relever pour cette culture car il n’y a que par elle que nous pouvons aller de l’avant », a-t-elle affirmé. Elle a souligné que le film doit galvaniser les africains à faire mieux, à se soutenir et s’encourager.

Agence d’information du Burkina

Envoyé spécial à Rabat Ibrahima SANOU

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