Cohésion Sociale à Barani

 

L’émir décide de pardonner

 

Les ressortissants de Barani ont tenu le samedi 22 mai 2021 une journée de réconciliation et de cohésion sociale. Cette rencontre a été parrainée par le président du Massa-Thon du la Boucle du Mouhoun, par ailleurs chef de canton de Dédougou en présence des autorités politiques religieuses et coutumières.

 

La rencontre de ce samedi 22 mai 2021 avait pour but de ramener toutes les filles et fils du bobola autour de la table du pardon et de la réconciliation. A l’occasion, le représentant des chefs de villages, celui des conseillers municipaux, ont  rendu un hommage au chef de canton pour son engagement en faveur de sa population et au chef de canton de Dédougou pour sa constante implication en  tant qu’ambassadeur de la paix dans la région de la Boucle du Mouhoun.

Le chef de canton de Dédougou à rappeler les liens historiques qui lient les Bobo et les peulhs avant l’arrivée des colons. Prenant la parole, l’émir de Barani, Madou Sidibé  a égrené le chapelet d’actes et de violences perpétués, pour enfin traduire son pardon en ces termes : « Mes chers filles et fils du Boobola, l’Emir que je suis a été meurtri. Oui meurtri dans la chaire et dans l’âme. Mais seul le pardon et la foi peuvent apaiser ma douleur. Voilà pourquoi j’ai décidé de pardonner, pardonner pour tout et pardonner pour toujours ». Le porte-parole des victimes, Amadou Yalankoro prenant la parole a décidé de suivre le pas du chef en pardonnant du fond du cœur et au nom de toutes les victimes. Le conseiller du Président du Faso, Rasmané Kologo a traduit toutes ses bénédictions à l’endroit de boobola et de toutes les communautés y vivant.

La veille de la cérémonie a lieu une séance de prière pour implorer également le pardon de Dieu. En rappel, l’insécurité que vit le Burkina Faso n’a pas épargnée la région de la Boucle du Mouhoun, notamment les provinces de la Kossi et du Sourou. La commune de Barani dans la province de la Kossi semble être la plus touchée. Les populations des villages de Kinsèrè et koulérou ont été les premiers à subir les affres des actions terroristes et se sont vues obligées de fuir leurs villages pour se réfugier en majeur partie à Nouna. Aussi, depuis le début de l’année 2020, la situation s’est davantage dégradée dans la commune de Kombori, particulièrement à Habaye, Konna, Séwali, Yalankoro etc. Tous ces évènements ont pour conséquence la fermeture des écoles, des centres de santé et le déplacement massif des populations vers les centres urbains.

A cette situation de crise sécuritaire, vient se greffer une série de violence à caractère communautaire, caractérisées par des assassinats ciblés, des enlèvements forcés de personnes de pillages de bétail et de ressources. Face à ces violences, les ressortissants du boobola (zone d’influence du canton de Barani) se sont organisés autour du chef de Canton, du Cheick de Barani, et appuyés par l’ONG Séno Vert pour tirer la sonnette d’alarme pour faire arrêter ces crimes. Plusieurs séances de travail de diagnostics et de traitement de la situation ont été effectuées  pour aboutir à un accord préalable matérialisé par un procès-verbal de certification et d’engagement le 05 septembre 2020 portant règlement de conflit intercommunautaire opposant dogon et peulh. Une rencontre s’est tenue à Dédougou le 08 décembre2020 pour la signature des engagements pour la cohésion sociale sous l’égide du Massa-Thon.

 

Adama CISSE

                                                                                                         (AIB/Kossi)

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Captcha verification failed!
Le score de l'utilisateur captcha a échoué. Contactez nous s'il vous plait!