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Procès Thomas Sankara : La partie civile convaincue de la complicité du général Gilbert Diendéré

Ouagadougou, 7 fév. 2022 (AIB) –Dans sa plaidoirie lundi au tribunal militaire de Ouagadougou, Me Prosper Farama et Me Anta Guissé (partie civile) ont démontré l’implication du général Gilbert Diendéré, dans l’assassinat du président Thomas Sankara et ses compagnons d’infortunes.

Sur la base des témoignages « édifiants », des éléments « suffisants », des indices « concordantes » et des « propos du général lui-même », Me Prosper Farama a estimé que le général Gilbert Diendéré est « coupable de complicité d’assassinat et d’attentat à la sureté de l’Etat ».

« Ce que nous avons essayé de démontrer au tribunal, c’était que le général Diendéré dit des contre-vérités quand il dit qu’il n’était pas au conseil. Des témoins sont nombreux, à commencer par son officier second qui dit très clairement qu’il y était et qu’ils se sont rencontrés dans l’escalier », a d’entrée dit Me Farama.

Il a également pris en exemple l’ordre donné à Abdramane Zoétinga de se poster à une zone stratégique et de se rassurer qu’après le passage du cortège présidentiel, aucune autre personne ne franchisse la zone pour accéder au Conseil.

Cette action visait à sécuriser l’opération selon Me Farama qui poursuit que le fait également de couper la ligne téléphonique avait pour objectif d’empêcher l’Escadron de Transport et d’intervention Rapide (ETIR) d’intervenir rapidement.

Il a par la suite rappelé que le général Diendéré est un homme qui ne s’assume jamais. Il a toujours dit non pour des faits auxquels il est impliqué.

« Je l’ai croisé dans l’affaire David Ouédraogo où il avait dit non, qu’il n’en est pas responsable, dans l’affaire du coup d’Etat et dans l’affaire Dabo Boukari, il a nié sa responsabilité », a résumé Me Farama.

« Diendéré est intelligent même s’il a fait le coup d’Etat le plus idiot du monde. Il a mal à la responsabilité », a-t-il ajouté.

Me Farama a dit que dans cette affaire de coup d’Etat, « il y a trois hommes cardinaux : ce sont Blaise Compaoré, Hyacinthe Kafando et Gilbert Diendéré ».

Il a demandé donc au tribunal de rendre justice pour ne pas laisser l’impunité devenir un principe au Burkina Faso, sinon « nous sommes en danger » et il n’y a pas de bonheur sans justice dans un pays, a-t-il soutenu.

Le volet international du procès

Me Anta Guissé a relayé Me Farama pour poursuivre la plaidoirie. Elle s’est préoccupée du volet international du procès.

Pour elle, « nous n’avons qu’un pan de la vérité car il y a toujours des gens à auditionner comme les Français Jacques Lande ou Christophe Mitterrand », afin d’apporter plus de preuves de la culpabilité du général Diendéré.

Selon elle, il n’y a pas toute la vérité car Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando ne sont pas là pour donner leur version des choses. En plus, tous les témoins ne disent pas toute la vérité, à son avis.

Me Anta a fait savoir que « la trahison est l’une des blessures les plus difficiles à guérir », faisant allusion à l’amitié qui existait entre le défunt président Thomas Sankara et Blaise Compaoré. Elle qualifie Blaise Compaoré de « faux frère en réalité ».

L’Agence judicaire de l’Etat (AJE) s’est prononcée pour situer les faits avant que le tribunal ne suspende le procès pour demain où le parquet fera des réquisitions. C’est à l’issue des réquisitions que la parole sera donnée à la défense.

Agence d’information du Burkina (AIB)

AS/wis

Photo d’archive pour illustration

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