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Madagascar : Journée de deuil pour l’ancien président l’Amiral Didier Ratsiraka décédé dimanche

Ouagadougou, 29 mars 2021 (AIB) – Madagascar observe une journée de deuil ce lundi suite au décès dimanche, de son ancien président, l’Amiral Didier Ratsiraka, à l’âge de 84 ans.

L’ancien président malgache l’Amiral Didier Ratsiraka s’est éteint dimanche à l’âge de 84 ans à l’hôpital militaire d’Antananarivo.

Ses proches indiquent qu’il a succombé à un arrêt cardiaque alors qu’il était hospitalisé depuis mardi pour un «contrôle de routine dû à une petite grippe».

Ce lundi, une cérémonie d’Honneur Militaire lui sera rendue dans la Cour d’Honneur du Palais d’État de Iavoloha, un palais qu’il a fait construire au début de son premier mandat. L’ancien président sera ensuite inhumé au Mausolée de la capitale.

Dimanche, l’actuel chef de l’État, Andry Rajoelina a présenté ses condoléances dans la matinée sur sa page Facebook et est apparu en fin d’après-midi à la télévision nationale pour rendre hommage à l’Amiral Rouge.

«C’était un leader brillant de la vie politique. Il a été le ministre des Affaires étrangères du Général Ramanantsoa (2è président de Madagascar) et c’était l’un des ministres les plus jeunes à cette époque», a-t-il affirmé.

Selon le président Andry Rajoelina, «ce que les Malgaches ont admiré chez lui, c’est lorsqu’il a renégocié les accords de coopération entre Madagascar et la France en 1973. Lorsqu’il était président de la République, il a porté et mis en avant, les valeurs et la culture malgache. Sa popularité et son intelligence se sont propagées dans l’océan Indien, en Afrique et partout dans le monde».

«C’est lui qui a sorti Madagascar de la zone franc. Qu’importe les partis politiques et les divergences d’opinions, tout le monde est d’accord pour dire qu’il a fait beaucoup pour le pays», a-t-il indiqué.

L’ancien chef de l’État Marc Ravalomanana, grand rival de Didier Ratsiraka à la présidentielle de 2001, a fait part de «sa consternation et de sa tristesse en apprenant le décès de l’ancien président».

Cette élection contestée avait mené à une crise post-électorale et des affrontements entre leurs partisans, puis à l’exil de l’Amiral en France.

Hery Rajaonarimampianina, le président sortant a, lui, salué un patriote et un homme qui a œuvré pour la réconciliation nationale.

Ses compagnons de route de l’Association pour la renaissance de Madagascar (AREMA), parti qu’il a créé, lui ont rendu hommage.

Selon Vincent Radanielson, l’un des leaders du parti qui a travaillé aux côtés de Didier Ratsiraka pendant plus de 40 ans, le parti perd son fondateur.

«Le principal héritage qu’il nous laisse, c’est l’amour de la patrie et le sens de la parole donnée. Le parti AREMA est toujours là et c’est un parti qui a 45 ans maintenant. Nous avons fait une rénovation. Un nouveau comité directeur vient d’être élu et ce sont des jeunes qui sont là», a-t-il déclaré.

Son neveu, Roland Ratsiraka rappelle qu’il était aussi un homme d’État désintéressé de toute forme d’enrichissement personnel.

«Il n’a pas eu comme priorité l’enrichissement personnel. Il a construit sa première maison en 2000. Et il ne possédait pas de voiture. C’était une richesse intérieure et une richesse morale», a-t-il affirmé.

Fils d’un fonctionnaire de l’administration coloniale française, l’Amiral Didier Ratsiraka devient officier de marine puis ministre des Affaires étrangères durant la Transition militaire malgache (1972-1975).

Après la transition militaire, il fait approuver par la population une nouvelle Constitution à orientation socialiste, puis est élu président de la République démocratique de Madagascar en 1975.

Réélu à deux reprises (1982 et 1989), l’Amiral Didier Ratsiraka perd  les élections de 1993  face à Albert Zafy, après une transition libérale initiée dès 1991.

Il est néanmoins réélu en 1997 face à Albert Zafy avant de perdre une nouvelle fois la présidentielle de 2002 face à Marc Ravalomanana dans un contexte de crise politique à l’issue de laquelle, il dut s’exiler.

Condamné par contumace le 6 août 2003 à 10 ans de travaux forcés et 10 millions de francs FMG, il rentre à Madagascar le 24 novembre 2011 et il est amnistié.

Candidat à la dernière  présidentielle de 2018, il est éliminé dès le premier tour, n’obtenant que 0,45 % des voix.

Agence d’information du Burkina

WIS/ata/ak

Source : RFI

Photo : Jeune Afrique

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