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Le président syrien Bachar al-Assad invité au prochain sommet arabe en Arabie saoudite

 

 DAMAS, 10 mai 2023  – Le président syrien Bachar al-Assad a été invité mercredi par l’Arabie saoudite au prochain sommet arabe, prévu le 19 mai dans le royaume, qui doit consacrer son retour parmi ses pairs arabes après plus de onze d’isolement.

 

Cette invitation intervient après la réintégration dimanche de la Syrie au sein de la Ligue arabe, dont elle avait été exclue en 2011 pour sa répression du soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile.

 

Le chef de l’Etat « a reçu une invitation du roi Salmane » d’Arabie saoudite pour participer au sommet annuel qui se tient cette année à Jeddah (ouest du royaume), a annoncé la présidence syrienne dans un communiqué.

 

« La tenue de ce prochain sommet en Arabie saoudite renforcera l’action arabe commune », a déclaré le président syrien.

 

L’invitation a été transmise par l’ambassadeur d’Arabie saoudite en Jordanie, Nayef al-Soudairi, selon l’agence officielle saoudienne SPA.

 

Le chef de l’Etat syrien avait participé au sommet de la Ligue arabe qui s’est tenu en 2010 en Libye, avant d’être ostracisé par ses pairs.

 

En 2013, l’opposition anti-Assad avait même été invitée à occuper le siège de la Syrie lors d’un sommet de la Ligue arabe au Qatar, un des pays qui a soutenu les rebelles syriens.

 

Mais la Syrie a profité des récents bouleversements régionaux, notamment la réconciliation entre l’Arabie saoudite et l’Iran, grand rival du royaume saoudien et proche allié de Damas, pour revenir dans le giron arabe.

 

Elle a notamment bénéficié d’un élan de solidarité en février après un séisme qui a dévasté de vastes régions de la Syrie et de la Turquie.

 

– Lutte antidrogue –

Deux jours après le retour de la Syrie à la Ligue arabe, Ryad, poids lourd régional et chef de file des pays du Golfe, et Damas ont annoncé mardi la réouverture de leurs missions diplomatiques, après onze ans de rupture.

 

La Ligue arabe a souligné la nécessité d’un « rôle arabe de premier plan » pour parvenir à un règlement en Syrie, Damas misant sur une pleine normalisation avec les pays arabes, notamment les riches monarchies du Golfe, pour financer la coûteuse reconstruction du pays.

 

Parmi les principales préoccupations des pays arabes figure le problème du trafic de drogue, et notamment du captagon dont la Syrie est l’un des principaux exportateurs.

 

Une enquête de l’AFP en novembre avait révélé que le captagon avait fait de la Syrie un narco-Etat avec une industrie illégale de plus de 10 milliards de dollars, qui soutient le pouvoir de Bachar al-Assad, mais aussi plusieurs de ses adversaires.

 

Le 1er mai, des ministres arabes des Affaires étrangères réunis à Amman avaient fait état de la disposition de la Syrie à « renforcer la coopération » avec les pays voisins « affectés par le trafic de drogues et la contrebande à travers la frontière syrienne ».

 

Et dans ce qui a été interprété par les observateurs comme une concrétisation de cette coopération, une frappe aérienne a tué lundi un important narcotrafiquant et sa famille dans le sud de la Syrie, frontalier de la Jordanie.

 

– Réunion turco-syrienne –

Impliquant des acteurs régionaux et internationaux, la guerre en Syrie a fait environ un demi-million de morts. Près de la moitié des Syriens sont désormais des réfugiés ou des déplacés à l’intérieur de leur pays.

 

Des pans du territoire échappent encore au contrôle du gouvernement, notamment le nord-ouest, contrôlé par des formations soutenues par la Turquie.

 

Dans le contexte du réchauffement régional, la Turquie commence elle aussi à renouer avec le régime syrien.

 

Les ministres des Affaires étrangères des deux pays se sont rencontrés mercredi en Russie, autre puissance très proche de Bachar al-Assad, pour la première fois depuis 2011.

 

Ils se sont mis d’accord pour élaborer une feuille de route visant à normaliser les relations entre Damas et Ankara, selon la diplomatie russe.

 

Ce document doit, selon le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, permettre à Damas et Ankara de « fixer clairement leurs positions sur les sujets prioritaires pour eux » pour pouvoir « rétablir le contrôle du gouvernement syrien sur l’ensemble du territoire (..) » et assurer la sécurité de la frontière avec la Turquie.

 

Ankara présente cette réunion entre ministres des Affaires étrangères comme un préalable à un sommet entre les présidents Recep Tayyip Erdogan et Assad, qui a conditionné une telle rencontre au retrait des troupes turques du nord de la Syrie.

Avec l’AFP

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