Ioba : Le Haut-commissaire Vogna visite des bas-fonds rizicoles
Dano, ((AIB)- Le Haut-commissaire de la province du Ioba, Jean Pierre Vogna, a visité les bas-fonds rizicoles de Bankandi, de Gbagba et de Dayèrè le vendredi 23 octobre 2020. Il était accompagné par une délégation des services techniques et du directeur exécutif de la fondation Dreyer le Dr. Laurent Sedgo. Cette visite de bas-fonds à l’approche de la moisson du riz a pour but d’encourager à améliorer la production pour l’atteinte des objectifs du gouvernement.
En effet, la province du Ioba veut contribuer à la réalisation du mot d’ordre du chef de l’Etat Roch Kaboré, à savoir : « produire un million de tonne de riz ».
Le Haut-commissaire Jean Pierre Vogna et sa délégation ont pu voir les réalisations et les exploitations des bas-fonds de Bankandi dans la commune de Oronkua et celles de Gbagba et de Dayèrè dans la commune de Dano.
Dans ces bas-fonds réalisés à moindre coût, la production peut atteindre plus de neuf tonnes à l’hectare, grâce à la fondation Dreyer qui a expérimenté un type d’aménagement simplifié.
Elle s’est basée sur les pratiques traditionnelles de culture sur buttes dans les bas-fonds chez les dagara appelées «kpantole» pour mettre en œuvre cette expérimentation.
Afin de promouvoir la production en quantité et en qualité du riz, la fondation a orienté ses actions sur trois (03) grands axes.
En effet, le modèle d’aménagement de la fondation se focalise sur le système de « canaux d’arrosage et de drainage » (CAD) pour la maîtrise de la gestion de l’eau.
Selon le Dr. Laurent Sedgo, Dreyer intervient sur toute la chaîne de production de riz pour sa valorisation.
En plus du système CAD, elle appuie l’organisation de la production coopérative va-t-il souligné.
Pour le directeur exécutif, cette approche permet de responsabiliser les acteurs intervenant dans le même bas-fond.
Il a ajouté que la fondation facilite, à travers les coopératives, l’obtention d’intrants, la formation des producteurs et la commercialisation.
La fondation rachète le riz et l’achemine dans son usine de rizerie à Dano pour le revendre dans les cantines scolaires surtout.
Malgré quelques difficultés, les trois (03) bas-fonds visités présentent une bonne physionomie.
A Bankandi, le bas-fond a une superficie exploitée de 15,67 hectares et la production attendue est de 83 tonnes soit un rendement de 5,3 tonnes par hectare.
Ce bas fond a souffert d’un manque d’eau dû à une poche de sécheresse.
La superficie exploitée dans le bas-fond de Gbagba est de 19,2 hectares avec 138 parcelles pour 132 exploitants dont 70 femmes et 62 hommes.
La production attendue est de 74,2 tonnes soit un rendement de 3,5 tonnes par hectare.
Les semis tardifs font partie des causes de ce faible rendement.
Pour le bas-fond de Dayèrè (40 hectares) sont exploitées sur 200 parcelles pour 200 exploitants. La production prévue est de 152 tonnes soit un rendement de 3,8 tonnes par hectare.
La variété de riz produite dans les bas-fonds de la fondation Dreyer est le TS 2 (FKR 64).
Quelques difficultés entravent la bonne production.
Le chef du projet agricole de la fondation Abdoulaye Ouédraogo a évoqué entre autre, l’obtention difficile voire impossible des intrants auprès des structures de l’Etat.
Il a, par ailleurs, signalé le souci de la protection du marché lors de la commercialisation.
On constate que certains acheteurs étrangers envahissent le marché national pour exporter le riz burkinabé, a indiqué M. Ouédraogo.
Sur ces différents points, le 1er responsable de la province a échangé avec les producteurs. Il les a surtout encouragés à l’utilisation de la fumure organique.
Jean Pierre Vogna a exhorté les producteurs à mieux s’organiser afin de respecter le calendrier cultural proposé par les techniciens.
Le Haut-commissaire a invité les exploitants à sauvegarder leurs récoltes pour la consommation nationale afin d’éviter à notre pays une grande importation de riz.
Il a, dans les trois bas-fonds, félicité les producteurs pour le travail abattu.
M. Vogna a réitéré ses remerciements à la fondation Dreyer pour les 508 hectares de bas-fonds aménagés dans le Ioba.
Il a aussi salué l’accompagnement bien appréciable des producteurs par la fondation Dreyer.
Agence d’information du Burkina
Souleymane ZOURE (AIB/ Dano)