Gestion des affaires publiques
Une trentaine de jeunes formés en leadership

Tenkodogo le 19 juin 2024 (AIB). Le National democratic institute(NDI) organise, du 19 au 23 juin, à Tenkodogo, la deuxième session de l’académie des jeunes leaders.

Une trentaine de jeunes renforcent leurs capacités en leadership du 19 au 23 juin 2024 à Tenkodogo. L’initiative est du National democratic institute (NDI), avec l’appui financier de l’Agence suédoise de développement et de coopération internationale (ASDI), qui entend donner aux jeunes des outils dans la gestion des affaires publiques. Pendant cinq jours, les participants vont se familiariser avec des thématiques telles que le leadership, la démocratie, la bonne gouvernance, la citoyenneté, l’engagement et le développement personnel. Dénommée Académie des jeunes leaders, cette session s’inscrit dans le cadre du programme « Démocratie Gniè sira ou la Voie de la réussite démocratique », conçu pour renforcer la résilience démocratique pendant et après la transition au Burkina Faso, selon le senior directeur résident du NDI au Burkina Faso, Kevin Adomayakpor. Il a expliqué que face aux défis de l’éducation, de la santé, de l’emploi et de leur engagement au développement auxquels est confrontée la population, l’académie des jeunes leaders est un cadre d’apprentissage et de partage d’expériences. Pour lui, la participation égalitaire et inclusive des citoyens dans la gestion de la vie publique est un élément fondamental pour toute société qui aspire à la paix, à la justice et au développement. M. Adomayakpor a rappelé les acquis obtenus par le NDI notamment l’engagement accru de femmes et de jeunes dans la vie publique, une vitalité démocratique à la suite des différentes transitions qui ont eu lieu au Burkina, une société civile agissante et engagée qui fait la fierté du continent. Néanmoins le directeur résident du NDI a relevé des menaces qui impactent le vivre ensemble et la consolidation démocratique au Burkina Faso. Il a cité l’insécurité liée à l’extrémisme violent, des menaces à la santé, à la gouvernance politique marquée par la corruption et coups de force et le recul démocratique. A celles-là, il a également relevé des menaces géostratégiques telles que l’influence étrangère occidentale et asiatique, la captation des ressources et la désinformation.
De nombreux défis
Au cours de l’académie, des communications seront faites par des experts sur la question de l’extrémisme violent et sur un certain nombre de politiques mises en œuvre au Burkina Faso afin de permettre aux académiciens de tirer profit des recommandations pour les intégrer dans leur projet, a indiqué Kevin Adomayakpor.
L’un des communicateurs, le professeur Martial Zongo, maitre de conférences agrégé en droit public, à l’Université Thomas Sankara, a confié qu’il va donner une leçon inaugurale sur l’état des lieux de la gouvernance et du développement au Burkina Faso. « Il s’agira de faire le bilan de 64 ans d’existence du pays du Burkina Faso en tant que pays indépendant aussi sur le plan de sa gouvernance politique, économique et sociale », a-t-il précisé. Pr Zongo a en outre confié qu’il va faire l’inventaire des programmes nationaux expérimentés en faisant ressortir les forces et faiblesses. « Les défis sont nombreux au plan politique, en ce qui concerne l’agenda du retour à l’ordre constitutionnel. Aujourd’hui, c’est un objectif mis de côté. Pourtant, c’est un impératif», a-t-il affirmé. L’enseignant de droit a fait remarquer que plusieurs études montrent qu’il y a un lien évident entre le développement et la bonne gouvernance. «Quand vous regardez les périodes de régimes d’exception et de transition au Burkina Faso, ce sont des périodes pendant lesquelles on n’a pas véritablement avancé sur le plan de développement », s’est-il indigné.
Cheick Omar Yolé, un jeune travailleur indépendant de Fada N’Gourma a, pour sa part, soutenu que cette académie des jeunes est une opportunité. « C’est une chance pour nous de venir apprendre », s’est-il réjoui. Son projet, dénommé centre Djiguiya, a-t-il expliqué, est une école pour le management en entrepreneuriat, en leadership et en développement dans la région de l’Est. Emma Kibsa Korogho, étudiante en deuxième année de master en protection et droit de l’enfant, et participante à cette académie, a dit attendre du NDI un accompagnement dans son projet qui vise à sensibiliser les femmes et jeunes dans l’engagement démocratique et civique.
K.A.K.

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