Burkina-Sahel-France-Coopération-Terrorisme-Lutte
Fin de l’opération française Barkhane : Des éditorialistes burkinabè naviguent entre réalisme et scepticisme
Ouagadougou, 11 juin 2021(AIB)-«Vivement que la France se retire du Sahel et nous laisse nous assumer… ». Tout comme Ismaël Ouédraogo de Burkina Info, de nombreux éditorialistes burkinabè saluent la fin de l’opération anti-terroriste française Barkhane au Sahel, tandis que d’autres comme Jean Marie Toé de Sidwaya y voient «un faux départ».
Exaspéré par le fait que les Etats du Sahel refuseraient de prendre leurs responsabilités dans la lutte contre le terrorisme, le président Emmanuel Macron a annoncé hier jeudi la fin de l’opération Barkhane dans le cadre des opérations militaires extérieures de la France au Sahel.
Il a aussi annoncé la création d’une Alliance internationale antiterroriste ayant pour «colonne vertébrale» des militaires français auxquels se joindront des Forces spéciales africaines et européennes ;
Le journaliste Ismaël Ouédraogo de la télévision privée Burkina Info, souhaite «vivement que la France se retire du Sahel et nous laisse nous assumer».
Il a invité les antifrançais qui voient en elle, «la déstabilisatrice en chef du Sahel», «à s’enrôler pour montrer que nous sommes capables de nous en sortir sans la France».
Zéphirin Kpoda du quotidien privé l’Observateur Paalga pense que les pays du G5 Sahel, individuellement et collectivement, doivent faire face à leurs responsabilités. «Qu’ils s’assument ici et maintenant», tranche M. Kpoda.
«Chaque pays du Sahel va devoir à présent retrousser ses manches et ce sont les Forces du mal qui rient déjà sous cape», estime Dabadi Zoumbara du quotidien privé Le Pays.
M. Zoumbara soutient également que la France a pris cette décision pour sanctionner les putschistes du Mali et parce que certaines populations sahéliennes lui sont de plus en plus hostiles.
Si la plus part des éditorialistes burkinabè saluent cette décision de la France, d’autres estiment que Paris ne quittera pas de sitôt l’Afrique au nom de ses intérêts.
«Je reste prudent sur la récente sortie du président Français quant à la fin de l’opération Barkhane. Emmanuel Macron défend avant tout les intérêts français qui continuent d’exister au Sahel», affirme Geoffroy Vaha de la télévision privée 3TV.
D’après lui, le dispositif change mais l’objectif reste le même.
«La vérité c’est que les élections sont en train de venir et les Français ne comprennent pas pourquoi leurs compatriotes sont toujours au Sahel. Macron tente juste de tenir compte de cela dans son discours sans affirmer concrètement un départ», relate Geoffroy Vaha.
Pour Jean Marie Toé du quotidien public Sidwaya, «l’annonce de ce faux départ, a au moins le mérite de mettre nos pays face à leurs responsabilités».
«Ensemble et unis, nos pays disposent des ressources nécessaires pour faire face à l’hydre terroriste pour peu qu’il yait une réelle volonté politique», exhorte M. Toé.
Agence d’information du Burkina
oa-ata/ak