Des vendeuses seules et inquiètes de leur sécurité en plus de la morosité du marché.

Entre misère et désespoir, les vendeuses de fruits appellent à un retour  des gendarmes à l’entrée de Yako

Yako, 16 mai 2022(AIB)-Depuis le lundi 9 mai 2022, les vendeuses de fruits installées aux abords du poste de contrôle de la gendarmerie de Yako, victime de l’incendie des commerçants en furie face à la brève interpellation de leur leader par les pandores en poste au cours de leurs missions de contrôle, voient leurs affaires péricliter. Fortement impactées par le départ des FDS, celles-ci qui ne savant à quel saint se vouer demandent aux protagonistes de privilégier le dialogue et surtout  d’œuvrer à un retour rapide des pandores sur le site afin de permettre  la reprise normale de leurs activités.   

Le départ des gendarmes de l’entrée de Yako suite à l’incendie de leurs dispositifs de contrôle le 9 mai 2022, a des répercussions sur les vendeuses riveraines.

Morosité du marché, mangues et  papayes déjà en état de pourrissement avec pour corollaire l’incapacité de celles-ci à faire face à certaines de leurs charges familiales.

C’est le triste constat qui ressort des échanges avec ces marchandes de fruits qui n’ont jusque-là, ce lieu pour exercer leurs commerces en attendant d’espérer une issue favorable des pourparlers déjà engagés entre les protagonistes et les autorités locales pour une sortie de crise.

Le plus urgent pour ces femmes est de permettre aux pandores de reprendre leurs missions de sécurisation et de défense du territoire surtout dans un contexte où le pays fait face aux menaces terroristes.

Kaliguéta Nabaloum dit ne plus retrouver le sommeil depuis que l’incident est survenu.

Une sécurité qui pourrait favoriser aussi leurs activités. Zénabo Ouédraogo fait partie des premières femmes à s’installer sur le site du poste de contrôle en question où elle  vend exclusivement de la papaye.

Dame Zenabo explique d’abord que c’est aux environs de 8 heures qu’elle est arrivée, le lundi 9 mai 2022 au poste de contrôle où elle dit avoir  trouvé ce jour-là, une « immense » foule composée de jeunes et d’hommes pendant que les pneus servant de barrières étaient en flamme et des barriques remplies de terre complètement renversées en plus du  hangar entièrement détruit par les manifestants.

Zénabo Ouédraogo demande aux pandores et aux manifestants de se pardonner pour une reprise normale de leurs missions de contrôle.

«Et nous sommes rentrées chez nous, de peur  que le lieu ne désemplisse des manifestants fortement en colère » a-t-elle ajouté.

La vieille dame ( Zénabo) a  poursuivi que, c’est après le départ des frondeurs que les activités de vente des fruits ont timidement  repris mais aussi avec beaucoup de difficultés notamment le manque de clients, d’autant plus que les passagers qui sont ses potentiels clients ne marquent  plus une halte puisqu’il n’y a plus de dispositif de contrôle.

«Depuis le départ des pandores, nous ne sommes plus en sécurité ; rien de marche ici. Regardes, depuis le matin, je n’ai même pas reçu 1 F CFA de mes papayes avec quelqu’un parce que les cars ne s’arrêtent plus et les voyageurs avec les engins à deux roues non plus», raconte-t-elle.

Retour sur les dégâts causés par les commerçants en furie.

Kaliguéta Nabaloum est vendeuse de mangues. Très désemparée par la morosité du marché après la situation qu’elle a d’abord regrettée, la jeune dame  s’interroge déjà sur son sort surtout qu’elle ne sait pas encore jusqu’à quand peut durer cette «fâcheuse» situation que lui et ses collègues sont contraintes à vivre jusqu’à nouvel ordre.

Cette situation est désormais le quotidien de la soixantaine de femmes exerçant leurs activités au niveau du poste de contrôle endommagé.

Toutefois, toutes souhaitent que le gouvernement se penche plus diligemment sur la situation pour retour des pandores.

En tout état de cause, elles  disent aussi, demander pardon à  leurs époux ainsi qu’à leurs parents  commerçants tout en les invitant à  privilégier le dialogue et à mesurer l’impact indirect que l’incident pourrait avoir sur leurs familles, surtout que beaucoup d’entre-elles soutiennent leurs époux à travers la scolarisation des enfants, l’achat des vivres puis la prise en charge en soins de santé, grâce aux retombées de ces activités de commerce.

Agence d’information du Burkina

Zézouma Elie SANOU

(AIB-Passoré)

Post-scriptum :

Conformément à leurs engagements lors de la rencontre de conciliation avec les autorités administratives, religieuse et coutumière du Passoré, les commerçants ont effectivement entrepris des travaux pour remplacer ce qui été détruit ou saccagé. Les travaux avancent bien et devront s’achever dans quelques jours voire quelques heures pour le bonheur des populations et des vendeuses de fruits.

ZES

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