Burkina-Destruction-Procès

Destruction des débits de boissons à Beguedo : La partie civile réclame 200 millions de FCFA

Tenkodogo, 6 mai 2022, (AIB)- Le dossier dans l’affaire de destruction des maquis et bars de Beguedo dans la nuit du 31 mars au 1er avril dernier a été mis en délibéré pour le 20 mai 2022.

Les prévenus dans l’affaire de saccage des débits boissons de Béguédo seront situés sur leur sort le 20 mai prochain. Ainsi en a décidé le Tribunal de grande instance de Tenkodogo le 6 mai 2022.

Après trois jours d’audition, le parquet a requis une peine d’emprisonnement ferme de 12 à 36 mois et 1 000 000 F CFA d’amende contre 10 accusés et 12 mois, 500 000 F CFA d’amende ferme contre 5 autres accusés.

Il a également demandé 12 mois avec sursis contre 6 autres prévenus dont le crieur public, le septuagénaire Souleymane Modré et sollicité la relaxe des autres prévenus dont Ibrahim Bara, un jeune élève de 16 ans pour lequel le tribunal est incompétent, selon le procureur du Faso, Charles Coulidiati. Pour lui, ces violences ne devraient pas avoir lieu.

« La question des débits de boissons et de la prostitution est aussi vieille que l’humanité. Dans un pays organisé, il y a des règles. Lorsqu’il y a des problèmes, l’on devrait faire appel aux autorités municipales qui assurent la police de la ville ou aux officiers de police judiciaire. Personne ne peut se rendre justice », a fait observer M. Coulidiati.

Celui-ci a soutenu que des jeunes se sont organisés en impliquant des leaders religieux dans le but de vider les filles de joie, les bars et maquis de Béguèdo. L’ancrage de la justice, d’après lui, dépend ce procès.

« Nous avons reçu toutes sortes d’interpellations de toutes les couches sociales pour que de tels actes ne soient pas dupliqués sur le territoire national », a-t-il confié.

A l’entendre, la nécessité de ne pas laisser ces actes impunis est d’autant plus justifiée que le Burkina Faso traverse un contexte difficile, marqué par le terrorisme. Pour le procureur, la justice a un objectif pédagogique afin d’éviter que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets. Le conseil de la partie civile, l’avocat Idrissa Wangré, a affirmé que les actes posés n’honorent pas Beguedo.

« Il faut une sanction exemplaire et dissuasive contre cette justice privée, car la ville de Beguedo appartient à tous », a-t-il martelé.

Concernant l’action civile, il a estimé qu’il y a eu des préjudices moral, économique et financier. Pour ce faire, Me Wangré a demandé près de 200 millions de francs CFA pour ses clients au regard des dommages subis.

Pour les avocats de la défense, il n’y a pas de responsabilité collective dans le droit burkinabè. Du reste, elle a estimé qu’excepté un seul, tous les autres tenanciers de débits de boissons n’ont aucune autorisation pour mener leurs activités. Au regard de la vétusté du matériel de travail des victimes, la défense a trouvé excessives les réclamations faites par la partie civile. Pour Me Gamal Nacro, le tribunal doit être à l’écart de tous les appels. « Il faut sanctionner les vrais coupables.

Ibrahim Guitamba.

Les actes posés ne sont pas du terrorisme », a-t-il dit. Pour son confrère, Ibrahim Guitamba, le fait d’avoir prêché ne constitue pas une infraction. « L’émotion ne fait pas la loi et la pression ne fait non plus le juge », a-t-il fait savoir.

Agence d’information du Burkina

Anselme KAMBIRE

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