Burkina-Culture-Cinéma-FESPACO-Bilan-Interview

Cinéma burkinabè : « Nos comédiens sont ce que les réalisateurs leur demande » affirme le délégué général du FESPACO

Ouagadougou, 10 avril 2023 (AIB)-Le délégué général du FESPACO Moussa Alex Sawadogo a invité vendredi dans une interview dans le quotidien public Sidwaya, les cinéphiles burkinabè à ne pas en vouloir aux comédiens qui sont selon lui, ce que demandent les réalisateurs.  

« N’en voulez pas trop aux acteurs, « attaquez » aussi les réalisateurs. Si le réalisateur propose un rôle qui est au-delà de la capacité de l’acteur pour qu’il puisse se donner à fond pour y arriver, il y aura une difficulté. C’est le réalisateur qui est avant tout le propriétaire du film et c’est lui qui donne le ton, l’idée. Mais, s’il veut caser l’acteur dans cela, il va y rester », a déclaré vendredi dans le quotidien public Sidwaya Moussa Alex Sawadogo.

Le délégué général du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO)  s’exprimait au cours d’une interview bilan parue ce vendredi dans le quotidien public Sidwaya.

Il réagissait à l’argument selon lequel « les comédiens burkinabè sont souvent qualifiés de piètres comédiens » et que l' »on a l’impression que les acteurs burkinabè sont incapables de jouer dans d’autres registres ».

Selon lui, « tout réalisateur, tout acteur peut aller au-delà de ses capacités. Mais cela dépend de ses ambitions. Est-ce qu’il y a un réalisateur qui a déjà proposé le rôle principal dans un grand film à ces personnes (acteurs) et elles n’ont pas pu réussir ? », s’est-il interrogé répondant par la négative.

Il a cité le cas du film Sira de la réalisatrice burkinabè Apolline Traoré qui vient de remporter l’Etalon d’argent à la 28 édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).

« L’actrice principale (du film Sira) n’est pas une professionnelle, mais c’est un grand rôle qu’elle a joué. Poser la question à Apolline pour savoir pourquoi elle n’a pas pris telle actrice ou telle autre et a plutôt préféré prendre une autre pour pouvoir atteindre ses objectifs. Je pense que c’est comme cela qu’il faut essayer de voir les choses », a souligné le délégué général.

Il a aussi cité le film Buud-yam de Gaston Kaboré qui a eu l’Etalon d’or de Yennenga (le deuxième du Burkina en 1997) et dans lequel ont joué des comédiens qui n’étaient même pas professionnels.

De son avis, lorsque le réalisateur fait un casting, il sait déjà qu’il a besoin de telle ou telle personne. « Lorsqu’on écrit le scenario, son projet de film, on a déjà une idée de qui pourrait jouer. Et souvent, l’on fait le casting d’un acteur par rapport au rôle qu’on veut lui donner. Lorsqu’on amène l’acteur aussi, on lui dit, « voici ce que je veux, joue ce rôle », a-t-il fait savoir.

Pour Moussa Alex Sawadogo citant le cinéaste burkinabè Idrissa Ouédraogo (1er Etalon d’or de Yennenga burkinabè en 1991), « il n’y a pas de mauvais comédien. C’est la direction d’acteurs qui est mauvaise ».

Ce qui revient à dire, selon lui « que tous les acteurs sont capables de faire un film. Maintenant, si la direction d’acteurs n’a pas marché, le réalisateur et son directeur en sont responsables et c’est sûr que cela aura une répercussion négative sur le film ».

Moussa Alex Sawadogo estime que « nous avons de très bons comédiens qui monnaient leurs talents en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Mali… et qui font de très beaux films, des films à succès ».

« Lorsqu’il y a un échec dans un film, lorsqu’un film ne marche pas, il faut remettre en cause tout le film en partant de l’idée du projet jusqu’à la fin du film », a-t-il recommandé.

Agence d’information du Burkina

WIS/ak

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Captcha verification failed!
Le score de l'utilisateur captcha a échoué. Contactez nous s'il vous plait!