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Burkina : « Les services de la Clinique juridique sont gratuits et confidentiels », Dr Kassabo

Ouagadougou, 06 fév. 2024 (AIB)-Le Coordonnateur de la Clinique juridique de l’Université Thomas Sankara, l’enseignant-chercheur, Dr Léon Dié Kassabo, a indiqué que les services offerts par la clinique juridique sont gratuits et bénéficient d’une garantie de confidentialité exclusive. Dr Kassabo, revient sur les enjeux de la structure, à travers une interview accordée à l’AIB.

 

Agence d’information du Burkina (AIB) : Une clinique juridique, cest quoi ?

Dr Léon Dié Kassabo : Il ne faut pas voir dans le sens de la médecine, mais ce nest pas aussi loin de là ! Une clinique juridique vise la formation pratique des étudiants de droit. On a estimé que les formations en amphithéâtre sont assez théoriques et de ce point de vue, on veut y associer une formation pratique qui va consister pour les étudiants de faire face à des cas réels, de les traiter et proposer des solutions.

AIB : Pourquoi avoir décidé de créer une clinique juridique ?

Dr Kassabo : Deux aspects ont milité dans ce sens. Cest une tendance aujourd’hui dans les universités. C’est une ancienne pratique dans certaines universités occidentales mais assez nouveau ou récent plus ou moins en Europe. En Afrique, cela s’enracine petit à petit et de ce point de vue, il ne faut pas rester en marge de cette tendance.

Deuxièmement, c’est contribuer à former de façon pratique les étudiants. On a estimé que la formation théorique est bien, mais elle a aussi ses limites. Aujourd’hui, il est difficile pour les étudiants de trouver des stages dans des cabinets ou dans des structures externes. Cela peut aider à la formation de l’étudiant mais aussi et surtout permettre à l’université de s’ouvrir sur la société, d’être en contact avec la population pour pouvoir les aider à résoudre leurs problèmes.

AIB : Qui travaille dans la clinique juridique ?

Dr Kassabo : D’abord ce sont les enseignants qui vont animer, qui seront les encadreurs au niveau de la clinique ensuite les étudiants seront des acteurs-clés dans l’animation. Ils vont étudier des cas et proposer des solutions qui seront examinées par les enseignants. Nous avons déjà entrepris des démarches pour faire intervenir les avocats, les magistrats et l’ensemble des auxiliaires de justice.

AIB : Combien coûtent les prestations ?

Dr Kassabo : Les conseils donnés par la clinique ne sont pas payants. Le service est totalement gratuit et bénévole. Cest pour accompagner la société et en même temps profiter renforcer la formation des étudiants. On ne paye rien en venant consulter à la clinique juridique.

Au-delà de la gratuité, il y a la confidentialité. Toutes les personnes vulnérables qui viendront dans cette clinique, la confidentialité est garantie. Nous garantissons la confidentialité exclusive des cas auxquels nous serons confrontés ou qui seront soumis à la clinique juridique. Une Charte sera élaborée et soumise à tout étudiant et à toute personne qui va intervenir en son sein.

AIB : Qui peut bénéficier des prestations de la clinique juridique ?

Dr Kassabo : Le premier objectif, ce sont les étudiants. Comme cette formation est pratique, bien évidemment ça va s’ouvrir sur la société.

Nous n’allons pas aller vers les entreprises pour conseiller, cela dépasse un peu nos compétences. Cest surtout orienter les personnes en difficulté qui n’ont pas les moyens pour aller devant une juridiction, qui peuvent venir pour solliciter les services et les conseils de la clinique, qui va les orienter vers les organes compétents. Un fonds d’assistance judiciaire a été mis en place au Burkina Faso. Nous allons les orienter vers ce fonds pour que leurs causes soient entendues par les instances compétentes.

AIB : Où se trouve la clinique juridique?

Dr Kassabo : La clinique juridique a son siège au sein de l’université Joseph Ki-Zerbo. Elle est déjà équipée, il reste à adapter les textes de l’université et l’intégrer dans son fonctionnement.

AIB : Avez-vous envisagé des campagnes de sensibilisation sur la clinique?

Dr Kassabo : Nous n’allons pas nous limiter seulement à la consultation à la clinique au sein de l’université. Nous allons aussi organiser des caravanes juridiques. Il s’agira pour la clinique, d’aller vers les personnes vulnérables, les personnes déplacées internes et toute personne qui aura besoin de nos services. Nous allons aller les rencontrer dans leur environnement pour échanger, les orienter, les sensibiliser ou leur donner des informations sur leurs droits.

AIB : Avez-vous des partenaires qui vous accompagnent ?

Dr Kassabo : Pour le moment, ce nest pas totalement fonctionnel mais nous avons approché quelques partenaires. L’université va prendre en charge le fonctionnement. Nous avons échangé avec la Cour de justice de l’UEMOA pour voir dans quelles mesures nous pouvons opérationnaliser un projet ou une activité avec l’UEMOA dans le cadre de la promotion du droit communautaire. Nous avons également pris langue avec le Barreau et nous avons rencontré le Bâtonnier pour signer une Convention qui va permettre l’intervention des avocats. Nous avons rencontré le ministère de la Justice, les magistrats, pour aller dans le même sens. Il y a certaines ONG qui ont été approchées notamment le PNUD qui est un organe subsidiaire des Nations Unies.

Agence dinformation du Burkina

Propos recueillis par Haoua BABA et Désiré NIKIEMA

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