SOCIÉTÉ: FRANCE-PHARMACIENS-GRÈVE

Des pharmaciens français font grève face à l’inflation et à la pénurie de médicaments

PARIS, 30 mai. /TASS/. Une grève massive des pharmaciens, qui affectera jusqu’à 90% des pharmacies dans certaines régions, aura lieu dans toute la France le 30 mai. Les participants à cette action se plaignent de ruptures d’approvisionnement en médicaments et de pertes financières dues à l’inflation.

Des manifestations de pharmaciens sont attendues dans un certain nombre de villes françaises dans le cadre de la grève.

La radio France Info, se référant aux données des syndicats, signale la fermeture de 18.000 des 20.500 pharmacies du pays. Jusqu’à 90% des pharmacies seront fermées en Corse-du-Sud, et 80% seront en grève en Bretagne. La radio note que les autorités locales ont le droit de contraindre certains pharmaciens à travailler, étant donné qu’il s’agit d’un secteur critique, mais selon la recommandation de l’agence régionale de santé de Bretagne, « les établissements réquisitionnés n’assureront que les besoins urgents, les patients sont donc invités, dans la mesure du possible, à anticiper ou reporter leurs besoins en produits pharmaceutiques ».

L’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), qui, avec la Fédération des pharmaciens d’officines (FSPF), a appelé le secteur à la grève, a déclaré que 2.000 pharmaciens avaient été contraints de fermer leur officine au cours des dix dernières années en raison des difficultés économiques, et que 100 d’entre eux l’ont fait en 2024.

Selon Pierre-Olivier Variot, président du syndicat USPO, les honoraires que les pharmaciens reçoivent pour chaque médicament vendu posent également problème: de 2019 à 2023, les honoraires ont augmenté de 7%, alors que l’inflation s’est élevée à 13,9%, et les frais des pharmacies, pour leur part, ont augmenté de 25%. Il a également affirmé qu’en moyenne, les revenus des pharmacies avaient diminué de 60.000 euros par an, alors que le système d’assurance sociale de l’État leur offrait une compensation de 8.000 euros par an en moyenne. Le ministre délégué charge de la Santé Frédéric Valletoux, de son côté, a assuré à l’Assemblée nationale que « la rémunération des pharmaciens s’est élevée à 7,3 milliards d’euros en 2023, en hausse de 20% depuis 2019 » et qu’il y avait des discussions en cours visant à revaloriser leurs honoraires de 10%.

« En 2023, près de 5.000 médicaments ont été signalés en rupture de stock ou en risque de rupture » par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), contre 2.160 en 2021, comme le rapporte France Info. « Cette pénurie n’est pas nouvelle, mais il n’y a pas vraiment de solutions ni de calendrier de sortie de crise pour le moment, car on ne fabrique pas beaucoup de médicaments en France », a souligné Pierre-Olivier Variot sur la radio France Bleu.

Avec TASS

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