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8 Mars 2022 : Les femmes de Titao ne demandent que la sécurité

Titao, 8 mars 2022 (AIB)- Le 8 mars 2022 a été un jour ordinaire ce mardi, dans la ville de Titao. Les femmes sont restées confinées chez elles, sans eau ni nourriture, a constaté l’AIB. Elles ne demandent que la sécurité. 

Pendant que les femmes d’autres contrées ont célébré à cœur joie, la Journée internationale de la femme (8 mars) ce mardi, celles de Titao sont restées confinées chez elles, sans eau ni nourriture.

Rien ne présageait à une journée particulière. Les femmes se sont adonnées à leurs occupations ordinaires.

Elles se demandent si le ciel ne leur est pas tombé sur la tête. Elles implorent les nouvelles autorités nationales à multiplier les actions pour libérer la zone.

Pour Mme Risnata, une femme leader de Toulfé actuellement déplacée interne à Titao, la célébration du 8 mars ne fait plus partie de ses rêves.

« Je me rappelle encore de cette époque où nous étions à Toulfé (Ndrl : village déguerpi situé à 20 km au Nord de Titao », a-t-elle affirmé.

« On venait à Titao pour commémorer avec les femmes de la commune, la journée du 8 mars. En 2011, nous avons accueilli la commémoration provinciale à Toulfé. Tout cela reste des moments de bons souvenirs pour moi », a-t-elle poursuivi.

Mais aujourd’hui, Mme Risnata dit n’avoir plus le « 8 mars » dans sa tête à cause de la dégradation de la situation sécuritaire.

« La seule chose qui me préoccupe aujourd’hui, c’est comment vivre dans la paix, comment se nourrir, comment avoir de l’eau à boire. Je ne sais même pas si le « 8 mars » est arrivé ou pas. Les festivités me préoccupent peu », a-t-elle souligné.

Un autre lieu, un même son de cloche. Roukiétou, une jeune dame assise dans sa cour, s’étonne quand elle entend le nom de l’événement.

« Avant, on se retrouvait pour commémorer la journée ensemble. Mais aujourd’hui, je ne savais même pas que le 8 mars est arrivé parce que nous n’avons pas la paix. Nous avons beaucoup de problèmes ici à cause de la situation sécuritaire difficile », a-t-elle affirmé.

Roukiétou a rappelé qu’avant, « il y avait des gens qui venaient (les) appuyer mais aujourd’hui tous les humanitaires sont partis » et elles sont abandonnées à elles mêmes sans rien à manger, a-t-elle regretté.

« Ma préoccupation actuelle est qu’on me dise de venir prendre un peu de mil ou d’argent pour faire face aux besoins de la famille. Hormis cela, aucun autre son de cloche ne rentre dans mon oreille », a-t-elle confié à l’AIB.

De son côté Mme L.T, responsable local des femmes déplore la situation que traverse les femmes actuellement.

Pour elle, les préoccupations majeures des femmes de la localité sont la sécurité, l’accès à l’eau potable et à l’alimentation.

« C’est vous qui venez de me rappeler qu’il y a 8 mars. Sinon, je ne savais même pas que le 8 mars est arrivé. Notre préoccupation essentielle aujourd’hui, c’est la sécurité. Ici, personne ne peut sortir ni rentrer dans la ville. Les femmes ne peuvent mener aucune activité et cela accroit leur précarité. Les problèmes d’alimentation et d’accès à l’eau potable se posent avec acuité », a-t-elle soutenu.

Selon Mme L.T,  dans la province du Lorum, l’on peut avoir de l’argent, mais ne rien trouver à payer comme vivres. « C’est une véritable détresse malgré quelques actions de ravitaillement. Notre 8 mars, c’est de demander aux autorités d’agir pour qu’on sorte de cette impasse », a-t-elle plaidé.

La vie semble s’être arrêtée à Titao. La commémoration de la journée internationale de la femme est durement impactée depuis quelques temps par la crise sécuritaire qui dure depuis six ans maintenant.

Les derniers développements de la situation sécuritaire marqué par la multiplication des attaques des groupes armés, le déguerpissement des différents villages de la commune de Titao et le contrôle des différents axes routiers rendent encore plus complexe la situation.

Dans son message à l’occasion du 8 mars, le président du Faso, président de la Transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a eu une pensée pieuse à l’endroit des femmes déplacées internes.

Agence d’information du Burkina

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