Le Haut-commissaire Aly Ouédraogo a souhaité un prompt rétablissement aux blessés.

Six orpailleurs morts dans le Bam : Des rescapés accusent, la police et Bissa Gold se défendent

Kongoussi, 02 septembre 2021 (AIB)-Au lendemain de la mort de six orpailleurs clandestins dans le domaine de Bissa Gold, l’AIB est allée à la rencontre des acteurs pour comprendre ce qui a conduit à l’avènement de ce drame. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les camps se renvoient la responsabilité.

 Suite à la mort des six orpailleurs clandestins qui se sont introduits frauduleusement dans la  mine industrielle de Bissa Gold dans la nuit du 31 août au 1er septembre 2021, le haut-commissaire de la province du Bam Aly Ouédraogo était au Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Kongoussi pour apporter un soutien aux blessés. Il a été accueilli par le médecin chef du district sanitaire Dr Arzouma Idrissa Ouédraogo.

Selon les explications du médecin chef,  trois malades sont arrivés au CMA le mercredi soir à bord d’une ambulance de la mine. « Ils souffraient de fatigue, de toux et de difficultés respiratoires. Nous avons pu les prendre en charge et deux ont été libérés, 1 a été transféré à Ouagadougou parce que nos gaz (oxygène) sont tous occupés» a précisé le médecin chef.

Barké Diallo assure que la police a jeté du gaz lacrymogènes dans les galeries.

Deux rescapés originaires du village de Zoura Foulbé de la commune de Kongoussi ont affirmé à l’AIB, qu’ils ont l’habitude de fréquenter le site mais  que cette fois-ci, les choses ont mal tourné.

«Ils sont venus nous jeter au moins 6 ou 7  boites de gaz pendant que nous étions dans les trous. Une personne  est tombée du haut et à boucher la sortie du trou. On a commencé à crier dedans. Heureusement pour nous, une personne est venue nous sauver du côté opposé. Il y a au moins 6 personnes qui sont mortes et nous les blessés on était 4» nous a confié  Barké Diallo.

Il a soutenu que des orpailleurs  fréquentaient le site avant la saison des pluies et la garde sur place ne les dérangeait pas. «Ce n’est pas la première fois qu’on nous jette du gaz sur le site. Souvent on nous chasse, souvent on jette du gaz», a cependant ajouté Barké Diallo.

C’est sa troisième fois que Sambo Diallo se rend sur le domaine de Bissa Gold.

Son coéquipier Sambo Diallo âgé de 19 ans du même village aborde aussi dans le même sens. Il témoigne que ce sont les jets de gaz qui a fait tomber les orpailleurs dans le trou.

« C’est quand ils ont commencé à jeter le gaz que les gens sont tombés dans les trous. Moi je suis à ma troisième fois sur le site. Mais j’étais aligné avec 3 ou 4 autres personnes pour rentrer dans le trou»  a-t-il précisé. Au moment où nous bouclons ces lignes, la situation reste toujours tendue sur le site. Quant aux 6 corps, ils ont été inhumés dans la nuit par les parents. Au parquet du Tribunal de grande instance de Kongoussi, le Substitut du procureur Sié Tam a indiqué qu’une enquête est déjà ouverte tant pour les 6 victimes que pour les  actes destruction des biens de la mine (au moins dix véhicules de type 4×4, ndlr).

La police nationale dans un communiqué publié le 2 septembre 2021, a affirmé avoir intervenu la veille sur le domaine de Bissa Gold pour «dissuader» des orpailleurs clandestins qui s’y étaient introduits clandestinement dans des anciennes galeries.

Dans son texte, la police nationale ne fait pas mention de l’utilisation de gaz lacrymogènes dans son intervention.Elle assure que quelques temps après son passage, des orpailleurs sont revenus pour lui signifier que certains de leurs camarades seraient toujours dans les galeries.

 

«C’est ainsi qu’ensemble, ils (policiers et orpailleurs)  procéderont à la douille des différentes galeries et constateront malheureusement six corps sans vie, morts probablement des suites d’un manque d’air lié à la profondeur des trous, et sept autres personnes blessées et toutes admises au Centre de santé et de promotion sociale de Sabcé», se défend la police.

Une source proche de la mine indique que les orpailleurs n’ont pas été gazés par la police et que les blessés ont même été secourus par la sécurité et la clinique du site minier.

D’après cette source, pendant que certains orpailleurs étaient avec les dépouilles, d’autres étaient en train de piller les fosses et l’usine.

Elle encourage les citoyens à éviter de se rendre justice et à emprunter les voies républicaines de règlement de litiges.

Agence d’information du Burkina

Asmado RABO

 

 

 

 

 

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