Vacances sportives à Bobo-Dioulasso

Un esprit sain dans un corps sain

Pendant les vacances scolaires plusieurs parents inscrivent leurs enfants dans des structures sportives qui, à Bobo-Dioulasso, ont mis en place des programmes d’encadrement adaptés aux élèves, favorisant leur épanouissement personnel et leur développement physique et mental. Bien plus que des activités de loisirs, ces clubs contribuent à renforcer la discipline et à encourager la réussite scolaire. Immersion !

                                      

Dimanche 10 septembre 2023. Il est 16h05 mn au stade Omnisports Général Aboubacar Sangoulé Lamizana de Bobo-Dioulasso. Au gymnase, des élèves chantent, dansent et exécutent des mouvements acrobatiques.

A côté, une troupe s’adonne au taekwondo. Environ 40 personnes se trouvent sur le plateau, et autour d’elles, des spectateurs, dont certains sont des parents accompagnant leurs enfants. Bienvenue au club de gymnastique Super-chiquettes où les entraînements ont lieu les jeudis et les dimanches. Le promoteur du club, Siaka Coulibaly, explique que l’objectif est de promouvoir une solide formation de base chez les enfants pour la plupart à l’école primaire. En ce dimanche, les encadreurs se partagent les tâches pour assurer un suivi « rigoureux » des enfants.

« L’inscription au club se fait initialement à 3 000 F CFA, suivie d’une somme forfaitaire de 1 000 F CFA par mois », nous confie le promoteur. Il souligne que le club attire de nombreux élèves pendant les vacances, acceptant même ceux âgés de seulement 4 ans. La gymnastique au sol est la discipline principale enseignée, mais d’autres activités telles que les acrobaties au sol, la jonglerie, les doubles cordes à sauter et la danse-aérobic sont également proposées.

En ce qui concerne les méthodes d’enseignement, Pierre Adama Gourou, l’un des encadreurs, explique qu’il existe différentes approches, adaptées à chaque élève en fonction de ses capacités physiques. « La gymnastique au sol contribue à maintenir un corps sain et un esprit vif, ce qui est essentiel pour leur réussite académique, notamment dans les cours d’Education physique et sportive (EPS) au lycée et au collège », fait-il savoir. Fatoumata Barro, en classe de CM2, est inscrite depuis les vacances scolaires de 2022 pour ces activités sportives.

Elle a choisi la gymnastique au sol pour renforcer sa formation. « Nous apprenons et nous pouvons faire des démonstrations devant nos parents », témoigne-t-elle avec enthousiasme. Elle encourage ses camarades à se joindre à eux, car la gymnastique, dit-elle, est à la fois enrichissante et bénéfique pour leurs résultats scolaires.

 

Le taekwondo est non-violent

 

Toujours au stade Omnisports, sur le plateau d’entraînement du club Taekwondo avenir de Bobo-Dioulasso, les démonstrations s’accompagnent de cris et d’incantations gestuelles. Nena Ouattara, l’un des formateurs des élèves, explique que le club existe depuis 7 ans, avec pour objectif d’enseigner le Taekwondo non seulement aux enfants mais également aux adultes.

Le club emploie principalement deux méthodes d’enseignement. Il s’agit de la méthode physique et la méthode mentale. La méthode physique, soutient-il, comprend les « poumsays » qui sont des démonstrations de combats imaginaires avec plusieurs adversaires, ainsi que des séances de combat entre deux adversaires respectant les règles du jeu. Malgré les difficultés d’ordres matériel et disciplinaire des enfants, M. Ouattara insiste sur l’importance du taekwondo en tant que discipline noble.

En effet, dit-il, les arts martiaux, en particulier le taekwondo, enseignent la discipline, une qualité dans la société actuelle. Selon lui, l’apprentissage du taekwondo aide les enfants à devenir disciplinés et dociles, ce qui se traduit par des avantages tels que la ponctualité et la maîtrise de soi. Il souligne que la pratique sportive éveille grandement l’enfant. « Certains enfants arrivent ici tout-timides. Grâce à leur engagement dans le taekwondo, ils développent un esprit actif, posent des questions et améliorent leurs résultats scolaires », illustre M. Ouattara.

De ce fait, il encourage les parents à inscrire leurs enfants au taekwondo, soulignant que contrairement à certaines idées reçues, ce sport martial ne promeut pas la violence. Tarek Coulibaly, élève du club depuis 2018, est en classe de 4e dans un collège de la place. Il se dit satisfait de ce qu’on lui enseigne et encourage ses camarades à s’inscrire.

Développer l’esprit d’équipe  

Au secteur 29 de Bobo-Dioulasso, quartier Belleville, c’est le football qui est enseigné aux apprenants. Les enfants sont regroupés en plusieurs équipes en fonction de leur âge. Idrissa Ouédraogo, un entraîneur diplômé avec une licence D, raconte qu’il encadre les jeunes joueurs de football depuis 2010 dans son club Union FC.

Les méthodes d’encadrement sont adaptées aux niveaux de compétence des joueurs. Malgré les succès remportés, précise-t-il, les défis sont les mêmes que ceux des autres clubs sportifs, notamment les contraintes matérielles et financières. Ancien élève lui-même, Idrissa Ouédraogo est convaincu que le football aide à développer l’esprit d’apprentissage chez l’enfant, ce qui a un impact positif sur sa réussite scolaire

. A 42 ans, il a remporté plusieurs titres avec ses jeunes joueurs et appelle les organisateurs de championnats à inclure les catégories minimes dans leurs compétitions. L’un de ses élèves, Issiaka Zerbo (classe de 3e) a rejoint le club il y a deux ans. Pour lui, le football est à la fois intéressant et éducatif car il offre de nombreuses opportunités. Comme ses coéquipiers, il trouve que les enseignements reçus l’aide à progresser.

Au complexe scolaire « le Savoir », sis au secteur 22 de Bobo-Dioulasso, c’est une ambiance des grands jours sur le terrain de sport (football). Des spectateurs occupent les quatre côtés de la pelouse. Pour le fondateur du complexe et président de l’Athlétique club du savoir, Aboubacar Koita, l’objectif est non seulement de donner « une formation complète aux élèves » mais également de promouvoir la pratique sportive chez les jeunes enfants qui constituent la relève.

Les encadreurs, fait-il savoir, sont tous des enseignants au sein de l’établissement. Quant aux critères de sélection de ces élèves sportifs, il affirme que les talents sont préalablement détecté. La discipline et surtout le travail scolaire sont éventuellement des conditions d’adhésion. « Si l’élève veut prospérer dans l’équipe, il faut qu’il soit vraiment prospère en classe », martèle-t-il.

Le club est multidisciplinaire car le football, le handball et le basketball y sont enseignés. Pour Aboubacar Zongo, le représentant des parents d’élèves de ce club sportif (deux de ses enfants inscrits en football), c’est l’abnégation des encadreurs et la rigueur dans leur travail qui l’ont motivé à inscrire ses enfants.

Dogo Salifou DAO

(Stagiaire)

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