5e congrès ordinaire du SYNAF

Les avocats échangent sur leur rôle dans les transitions politiques

Le Syndicat des avocats du Burkina Faso (SYNAF) tient du 25 au 27 avril 2024 à Bobo-Dioulasso son 5e congrès ordinaire. La présente rencontre statutaire a été placée sous le thème « Avocat et transitions politiques au Burkina Faso : précautions et responsabilité ».

Les militants du Syndicat des avocats du Burkina Faso (SYNAF) sont en conclave à Bobo-Dioulasso du 25 au 27 avril 2024. C’est à l’occasion du 5e congrès ordinaire du syndicat depuis sa création. La cérémonie d’ouverture a eu lieu dans la matinée du jeudi 25 avril 2024. Le thème choisi pour cette rencontre est « Avocat et transitions politiques au Burkina Faso : précautions et responsabilité ».  Le Secrétaire général (SG) du SYNAF, Me Olivier Yelkouny, d’entrée, a relevé que le SYNAF, au-delà de la défense des intérêts matériels et moraux de ses membres, ne peux se dérober à ses attributions de promotion du droit, de l’accès au droit et à la justice, de la défense de l’Etat de droit et de la démocratie dans ce contexte  de transition politique. Me Yelkouny a fait remarquer que depuis 1966 le Burkina Faso a connu une succession de transitions politiques avec des causes, des natures, et des conséquences plus ou moins diverses, mais toutes avec un point commun : la mise en cause des institutions démocratiques. « Quelle que soit leur origine ou leur nature, les transitions politiques intervenues au Burkina Faso ont en commun la remise en cause à des degrés différents des institutions démocratiques telles que consacrées par la constitution », a regretté le SG du SYNAF. Ors à l’en croire, la remise en cause des institutions démocratiques comporte des implications sous l’angle de l’Etat de droit et de la jouissance des libertés fondamentales aussi bien individuelles que collectives.

Le courage du SYNAF

C’est donc au regard de la situation politique dans laquelle se trouve le pays des Hommes intègres que le SYNAF, a justifié Me Yelkouny, a décidé de s’interroger à travers la thématique du présent congrès. Ainsi, durant trois jours, des avocats, des chercheurs, et praticiens du droit vont mener des réflexions approfondies sur cette thématique. Il s’agira principalement, selon le SG du SYNAF, d’apprécier le rôle de l’avocat face aux menaces d’atteinte ou aux atteintes portées aux droits et libertés individuels et collectifs. Aussi, c’est l’occasion, a-t-il dit, d’analyser les risques l’avocat encoure dans l’exercice de sa fonction dans un tel contexte. Il sera pris également des résolutions dans le sens de la minimisation des risques encourus par l’avocat dans l’exercice de sa profession en situation de transition politique, foi de Me Yelkouny. A ce congrès, le SYNAF a convié certains de ses syndicats-frères et de ses collaborateurs, dont le Syndicat des magistrats du Burkina (SMB), le Syndicat burkinabè des magistrats (SBM), et le Réseau national de lutte anti-corruption (RENLAC).  Diakalya Traoré,        SG du SMB a remercié le SYNAF d’avoir associé le SMB dans cette activité. Il a salué le courage du SYNAF qui, a-t-il dit,  a « osé toucher à l’évidence qu’on s’efforce d’engouffrer dans les couloirs du tabou afin que nul n’en parle ».  Pour lui, les acteurs juridiques dont les experts, les avocats et les magistrats sont présumés coupables pour leur complicité. « S’il fallait prononcer une peine infamante contre les praticiens du droit coupables des faits de complicité, contrairement au juge surtout constitutionnel, l’avocat bénéficierait de circonstances atténuantes », a affirmé le magistrat. Cela, a-t-il fait savoir, les textes sont lacunaires relativement aux rapports entre l’avocat et la politique. « Le juge constitutionnel a le devoir de s’écarter de toute légèreté en période de transition », a déclaré M. Traoré. Le bâtonnier de l’ordre des avocats, Siaka Niamba, aussi invité à la cérémonie d’ouverture trouve que le thème est d’actualité et vient à point nommé. « Aujourd’hui nous devons nous poser la question si nous sommes dans un Etat de droit », a-t-il évoqué. Et à l’entendre, il n’y a pas d’état de droit si l’autorité judiciaire et les décisions de justice ne sont pas respectées à commencer par les pouvoirs publics.  L’affaire de Me Guy Hervé Kam s’est aussi invitée lors de ce congrès. Le responsable du SYNAF a appelé l’Etat burkinabè à exécuter diligemment la décision du juge de référé ordonnant la libération immédiate de son confrère.

Alpha Sékou BARRY

alphasekoubarry@gmail.com

Estelle KOUTOU

(Stagiaire)

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