Scolarisation des élèves déplacés internes
Plus de 1,4 milliards F CFA à mobiliser dans les Hauts-Bassins
Au Burkina Faso, la gestion des Elèves déplacés internes (EDI) est un casse-tête chinois, au regard de leur nombre grandissant au fil des jours. Dans la région des Hauts-Bassins, ils sont 6 628 élèves qui ont été enregistrés à la date du 13 octobre 2022. Pour assurer l’accès à l’éducation de ces élèves, la région doit mobiliser plus d’un milliard F CFA.
La gestion des Elèves déplacés internes (EDI) est une préoccupation majeure pour le ministère en charge de l’éducation nationale du Burkina Faso. Dans la région des Hauts-Bassins, le nombre de ces élèves continue de croitre en raison des attaques terroristes dans le pays. Dans le but de leur permettre de s’inscrire dans les établissements scolaires, le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, le colonel Moussa Diallo, a mis en place un comité de réflexion d’urgence sur la gestion des EDI. Les travaux dudit comité ont accouché d’un rapport devant servir de boussole pour l’intervention des partenaires techniques et financiers (PTF). Selon le rapport du comité de réflexion, à la date du 13 octobre 2022, la région a enregistré 6 628 EDI. Au niveau de l’enseignement préscolaire, primaire et non-formel, on dénombre 3 912 EDI dont 3 454 dans le Houet, 272 dans le Kénédougou et 186 dans le Tuy. Pour l’enseignement post-primaire et secondaire, le rapport indique 2 716 EDI dont 1 217 dans le Houet, 189 dans le Kénédougou et 1 310 dans le Tuy. A en croire le comité de réflexion, ces statistiques continuent de grimper de jour en jour. Le rapport rendu public lors d’un d’atelier d’échanges avec les partenaires techniques et financiers, le mardi 25 octobre 2022, indique un besoin de plus de 1,4 milliards F CFA. Ces besoins sont d’ordres alimentaire, infrastructurel et de mobiliers. Il s’agit dans un premier temps de trouver les infrastructures à même de pouvoir accueillir les EDI. Toutefois, si au niveau du préscolaire, primaire et non-formel, les élèves sont déjà inscrits dans des écoles avec des effectifs pouvant avoisiner 140 élèves par salle dans certains établissements, au niveau de l’enseignement post-primaire et secondaire, certains élèves attendent encore.
Créer des écoles ?
En plus des inscriptions, se pose la question des fournitures scolaires et des vivres pour permettre aux élèves de poursuivre leur cursus scolaire. Pour le directeur régional de l’enseignement post-primaire et secondaire, Fréderic Armand D’Almeida, aucun EDI ne doit payer pour avoir accès à l’éducation, selon les instructions du secrétariat technique de l’éducation en situation d’urgence. « Pour les frais d’examen, pour ceux qui sont dans les classes d’examen, on attend à l’approche de la date s’ils sont incapables de payer, le secrétariat de l’éducation en situation d’urgence s’en charge », nuance-t-il. A l’en croire, la répartition des élèves dans les établissements est la principale difficulté de la gestion des EDI dans les Hauts-Bassins. « Les écoles publiques sont prioritaires dans la répartition mais vu le nombre élevé des EDI, il est quasiment impossible pour le public de les absorber », souligne M. D’Almeida. C’est pourquoi, poursuit-il, le comité de réflexion d’urgence a rencontré les promoteurs des établissements privés de la région pour demander leur part contributive à l’absorbation de ces élèves. Selon Fréderic D’Almeida, l’autre solution envisagée, c’est le recensement de salles, de bâtiments d’autres structures de la ville de Bobo-Dioulasso pour créer des écoles pouvant accueillir les élèves car, indique-t-il, Bobo-Dioulasso accueille à elle seule, plus de 75% de ces déplacés internes. Selon le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, le colonel Moussa Diallo, les moyens dont disposent les autorités éducatives pour prendre en charge les EDI sont largement en deçà des attentes. « Nous sommes conscients des efforts que vous fournissez déjà mais la situation est telle que nous devons redoubler d’efforts à chaque niveau pour pouvoir gérer au mieux la situation », lance le gouverneur aux partenaires techniques et financiers.
Noufou NEBIE
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