Production agricole

 

Le mil cutilvé désormais en saison sèche

 

L’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA) a formé le 26 mai 2020 à Karangasso-Vigué dans la province du Houet, les inspecteurs semenciers de la direction régionale de l’agriculture des Hauts-Bassins sur une nouvelle variété de mil hybride qu’il a mis au point. Ce nouveau bébé de l’INERA  a un rendement de près de 5 tonnes à l’hectare contre 500kg/ha pour le mil ordinaire et a la particularité d’être produite même en saison sèche.

 

Konatikomba est un hameau de culture situé à 25 kilomètres de Karangasso-Vigué dans la province du Houet. Là-bas sur une parcelle de 1,5 hectare s’étale un champ de mil aux caractéristiques particulières bien différentes de celles du mil ordinaire. Les  tiges de ce mil n’atteignent pas les 2 mètres. Ce mil porte de longs épis aux graines compactes et sont presque prêts à être récoltés.

Pourtant, ce champ a été semé le 6 février 2020 en pleine saison sèche. En fait, c’est une nouvelle variété de mil qui est cultivée sur la parcelle, une parcelle de démonstration de technologie de semence de mil hybride. C’est une nouvelle variété hybride de mil mise au point par la recherche au Burkina Faso. Et selon la recherche, cette nouvelle variété qui une première en Afrique de l’Ouest présente plusieurs avantages. Elle a un rendement potentiel de  5 tonnes /ha contre 500 kg /ha pour le mil traditionnel.

En plus, c’est une variété  qui a un cycle de 80 jours contre 120 pour l’ancienne variété. Le mil hybride a la particularité d’être produit même pendant la saison sèche. En outre, les éléments nutritifs que contient le mil comme le fer et le  zinc ont été renforcés pour combattre l’anémie. Les inspecteurs semenciers de la direction régionale de l’agriculture des Hauts-Bassins et les responsables de la société semencière, NAFASO (Neema agricole du Faso) se sont rendus le 26 mai sur la parcelle de démonstration de technologies de semences de mil hydride pour une formation sur cette nouvelle variété. Cette formation a concerné principalement les inspecteurs semenciers et vise à les doter de connaissances et d’outils afin de leur permettre d’accompagner l’introduction de cette nouvelle variété au Burkina Faso.

Une variété à haut rendement de 5 tonnes /ha

 

La formation a été dispensée par les chercheurs de l’INERA. Selon l’un d’eux, Dr Inoussa Drabo, sélectionneur mil à l’INERA/Kamboinsin, le mil hybride est une variété à haut potentiel de rendement « le mil hybride est le résultat de croisement entre deux parents et ces deux parents sont utilisés à chaque fois que nous voulons produire les semences. C’est un métissage impliquant les deux parents pour obtenir la descendance et cette descendance combine la performance des deux parents. C’est ce qui donne à l’hybride, tout le potentiel qu’il a, à savoir la résistance, l’adaptabilité, la performance en terme de rendement. »,  explique le Dr Drabo. Pour lui, cette variété a été mise au point avec la recherche et ses partenaires afin de mettre à la disposition des producteurs, des semences capables d’améliorer la productivité du mil.  Le directeur général de la société de production et de commercialisation de semences, NAFASO, Abdoulaye Sawadogo ; a salué la découverte de cette variété hybride de mil.

« la recherche nous a envoyé une nouvelle variété de mil hybride qui a un très bon rendement que notre mil ordinaire. C’est ce qui a nous a amené à collaborer avec elle et à vouloir amener les paysans à connaitre cette variété qui est vraiment rentable et bien appréciée »,  a laissé entendre M Sawadogo. Le DG de NAFASO est d’autant plus satisfait que cette variété  peut se cultiver pendant la saison sèche « ce qui est important pour cette variété, c’est qu’elle peut se produire pendant la période de contre-saison. Les paysans n’ont pas l’habitude de voir le mil se développer pendant cette période. Et cela nous fait  plaisir que ce projet se concrétise ».

Il a aussi loué la formation des inspecteurs semenciers qui sont chargés de contrôler, d’homologuer et d’accompagner l’introduction de ces nouvelles variétés. « Dès que les semences vont sortir, il faudra que les inspecteurs prospectent et donnent leur quitus pour qu’on puisse la produire et la reproduire au niveau paysan. C’est pourquoi, il est important  qu’ils cherchent à connaitre la variété et les problèmes éventuels qui peuvent sortir de cette variété », a-t-il souligné. Déjà un producteur semencier à Karangasso-Vigué, Souleymane Sawadogo vante cette nouvelle variété de mil qui viendra booster de son avis, la production de cette spéculation au Burkina.

Adaman DRABO

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