Sécurité
Une conférence pour prévenir les menaces terroristes
Zorgho, (AIB) – Les forces vives de la province du Ganzourgou ont pris part à une conférence organisée par le ministre des infrastructures et les deux députés de la province. « Le citoyen face aux défis sécuritaire », tel était le thème de cette conférence. Objectif : amener les populations à s’impliquer dans la quête de la sécurité.
Ces derniers temps, le Burkina Faso fait face à une crise sécuritaire marquée par des attaques terroristes à répétition. La récente attaque survenue à Yirgou dans la commune de Barsalgho, province du Sanematenga a marqué un autre tournant dans le phénomène car ayant conduit les victimes à indexer la communauté peulh comme complice et à les massacrer froidement en guise de représailles.
C’est pour prévenir ces genres de situation que cette conférence a été initiée par le ministre des infrastructures en collaboration avec les deux députés de la province, en lieu et place de la cérémonie de présentation de vœux que les forces vives de la province organisent chaque année.
La mobilisation pour la circonstance était de taille. Préfets des départements, maires, directeurs et chefs de services, représentant des OSC, autorités coutumières et religieuses sont venues des huit communes pour y prendre part.
Le conférencier, M. Nébilma Alphonse Bado, assisté de M. Cyprien Ouédraogo, tous deux gendarmes à la retraite a développé le thème en passant par la définition des concepts sécurité et défense, l’état des lieux de la sécurité, les solutions.
Pour lui, si la défense relève des stratégies politiques et militaires pour protéger l’intégrité du territoire, la sécurité elle, est transversale et l’état à lui seul ne peut pas garantir la sécurité de chacun. C’est pourquoi il a insisté sur la nécessité pour les populations de s’organiser et de renforcer leur collaboration avec les FDS. Il les a appelées à mettre en place des comités de veille dans les villages et les départements pour signaler tout comportement suspect aux FDS en vue de prévenir les menaces terroristes.
Il n’est pas allé du dos de la cuillère pour indiquer que la stratégie adoptée actuellement par les FDS pour contrer les attaques est inadaptée. Pour lui, il faut revoir les tactiques pour plus d’efficacité. Et face à la rupture de la confiance entre les FDS et les populations, face à la volonté des populations de se rendre justice et d’assurer leur propre sécurité, le conférencier a proposé la coproduction de la fonction régalienne de l’Etat. « L’Etat doit développer une politique sécuritaire concerté. L’Etat et les populations doivent agir ensemble » a-t-il dit.
Les participants ont marqué leur intérêt pour le thème, en témoigne la multitude de questions posées au conférencier. S’agissant de la mise en place des comités de veille, certains ont proposé la relance de la police de proximité, d’autres, l’encadrement des groupes d’auto-défense qui font déjà le travail. Pour M. Jérôme Compaoré, conseiller spécial du premier ministre, cette conférence au regard de sa pertinence devrait couvrir toutes les 45 provinces. L’honorable député Bâ Saïdou a remercié les conférenciers et invité chacun à prendre au sérieux les questions de sécurité. Il a invité les populations à faire attention pour préserver le bon vivre ensemble.
Issa Daboné, préfet du département de Zorgho, président l’activité au nom du haut-commissaire de la province a salué les organisateurs de la conférence et invité les populations à collaborer avec les FDS en dénonçant tout comportement suspect, car pour lui, la sécurité est l’affaire de tous.
Moïse SAMANDOULGOU