Captain Thomas Sankara, President of Burkina Faso reviews the troops in the street of Ouagadougou, 04 August 1985 during the celebration of the second anniversary of the Burkina Faso's revolution. AFP PHOTO DANIEL LAINE (Photo by DANIEL LAINE / AFP)

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Procès Thomas Sankara: Me Sombié plaide pour que «le doute profite» à l’accusé Nabonswendé

Ouagadougou, 23 mars 2022 (AIB)– Lors des plaidoiries de la défense qui se sont poursuivies mercredi à Ouagadougou, au procès du défunt président Thomas Sankara et de ses 12 compagnons,  Me Sombié Mamadou, conseil de Nabonswendé Ouédraogo dont le parquet a requis 20 ans de prison ferme, a plaidé pour que le doute profite à son client.

Au cours des plaidoiries, presque tous les avocats de la défense ont plaidé non coupable au vue du « doute » qui existerait sur les accusations de leurs clients, a constaté l’AIB sur place.

Me Sombié Mamadou, conseil de Nabonswendé Ouédraogo dont le parquet a requis 20 ans de prison ferme est passé devant la cour et a fait sa démonstration pour prouver que son client n’est ni complice d’assassinat du président Thomas Sankara, ni coupable d’attentat à la sureté de l’Etat.

« Cela nous a fait mal quand on nous a traité de nageurs professionnels alors que le bassin (où s’était caché son client : ndlr) fait 3m sur 3m donc 9 m carré avec une profondeur de 60 cm », a-t-il dit voulant justifier que son client a juste voulu se cacher lors des tirs.

Il a également expliqué que le véhicule dont on dit qu’un commando de cinq personnes (bien en forme) avec leur armement a utilisé n’est pas exact. Il dit avoir interrogé un haut gradé (général), un sous officier et un caporal (qui est un homme de terrain) qui ont dit que la capacité du véhicule ne permettait pas de transporter le commando armé.

Me Sombié a mentionné que « ce procès a des secrets cachés. Mon client n’a pas fait partie du commando qui a assassiné Thomas Sankara et ses camarades. Le doute profite toujours à l’accusé tant que lui-même faisait partie du commando. Vous avez à faire à des témoignages frelatés ».

« Rendez la justice, mais tenez compte que c’est un procès pour l’histoire. Appliquez-lui le sursis. Il a déjà cinq ans de détention préventive », a-t-il conclu.

« Thomas Sankara et Bossobè Traoré s’entendaient très bien »

Me Maria Kanyili, avocate de Bossobè Traoré a expliqué devant la cour que son client et le défunt président Thomas Sankara s’entendaient bien qu’il n’était pas capable de faire partie des assassins du père de la révolution burkinabè.

« Il a gardé sa tenue de sport 35 ans durant (elle a montré la tenue que Bossobè utilisait les jeudis pour le sport) parce qu’il aimait Thomas Sankara », a-t-elle dit, poursuivant que « depuis la mort de Sankara le pays des hommes intègres ne s’est plus remis sur les rails ». A ce titre son client ne peut pas être reproché d’être celui-là qui a donné l’alerte au lieu des opérations.

Clamant l’innocence de son client Me Kanyili a fait savoir que « les innocents se défendent très mal. Bossobè se défend maladroitement parce qu’il a peur d’être condamné. Il n’est pas coupable d’attentat à la sureté de l’Etat parce que Blaise Compaoré avait déclaré la prise du pouvoir après l’assassinat de Sankara ».

« Le parquet a requis les 20 ans contre Bossobè sans preuve. Le parquet militaire devait établir l’infraction », a-t-elle poursuivi.

La 4e plaidoirie, celle de Me Aouba Zaliatou, avocate de Idrissa Sawadogo a dit qu’il y a eu des « contradictions flagrantes des témoins » lors de ce procès. Pour lui, les réquisitions du parquet militaire mentionnent « qu’il ferait (Idrissa Sawadogo) partie du commando. On ne peut pas poursuivre quelqu’un sur la base de déclarations contradictoires. Les faits ne sont nullement constitués. Aucune pièce matérielle. On n’a pas démontré que Sawadogo Idrissa est complice d’attentat à la sureté de l’Etat et assassinat ».

Me Aouba demande au président du tribunal de tenir compte des éléments qu’il a évoqués dans la balance de la justice.

« Vous ne pouvez pas fonder votre intime conviction sur des déclarations contradictoires. La loi vous oblige à motiver votre décision. Lors de la délibération, vous ne risquez rien sauf la sanction de votre propre conscience. Je vous demande de vous interroger ».

L’avocate a donc plaidé « la prescription des faits, subsidiairement la non constitution des faits », ajoutant que « j’ai confiance à votre juridiction, à son indépendance vis-à-vis  de l’opinion publique. Rendez la décision que vous pensez être juste en droit. Ça sera une sanction pédagogique pour lui permettre de se réinsérer ».

C’est Me Hien Ollo Larousse (avocat de Pascal Tondé dit Mang-Naba) qui a clos les plaidoiries. Il dit être de ceux-là qui se battent pour une réconciliation nationale. Pour lui, la réquisition du parquet militaire avait pour objectif de faire mal à son client pour qu’il ne soit plus loyal au général Diendéré.

Il demande « la relaxation pure et simple » de son client car « votre chambre est au dessus du parquet militaire. Faite valoir votre intime conviction. Lorsqu’il y a doute, mieux vaut ne pas condamner.

Mais avant ces trois avocats Me Eliane Kaboré était passée pour la défense de Elizée Ilboudo.

Le dernier tour de parole sera donné, ce jeudi, aux avocats du général Gilbert Diendéré.

Agence d’information du Burkina

AS/ak

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