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Passoré : Marguerite Tapsoba, une passionnée du métier à tisser au service des plus jeunes

Yako, 18 fév. 2021 (AIB)-Marguerite Marie Juliette Tapsoba née Ouédraogo exerce dans le métier à tisser et la teinture depuis près de quarante ans. Avec le retour du Faso Danfani dans le cœur des Burkinabè, Mme Tapsoba redouble d’efforts au quotidien pour transmettre son savoir aux plus jeunes.

Depuis sa tendre enfance, Marguerite Marie Juliette Tapsoba épouse Ouédraogo s’est lancée dans l’apprentissage du métier de tissage du tissu local communément appelé « Faso danfani ». Elle a aujourd’hui 58 ans. Mais son seul souhait, c’est transmettre son savoir-faire aux jeunes filles en attendant de prendre sa retraite.

Et pour concrétiser son vieux rêve, l’altruiste a érigé en 2017, un centre de formation professionnelle dans un quartier non-loti de Yako, la province natale de son époux. Le tissage lui rapporte selon ses dires, des revenus substantiels certes mais son plus grand souci, c’est d’abord celui d’assurer la relève, partant de là, l’autonomisation de cette frange de la population.

Cette ambition l’a conduit en milieu rural, laissant son époux,  un agent de l’Etat en retraite, dans la capitale burkinabè.

Des apprenantes en séance pratique.

«J’ai commencé d’abord par apprendre le métier, lorsque m’a scolarité a été suspendue après le cours moyen deuxième année (CM2).

Après plusieurs formations, j’ai décidé de faire une carrière professionnelle dans cette activité qui me passionne beaucoup», renchérit-elle, assise sur un tabouret sous le regard attentif des apprenties.

L’une d’elle, Jacqueline Ouédraogo est venue apprendre à tisser et appliquer la teinture sur le textile. Elle dit avoir quitté l’école classique après la 4ème.

Agée de 19 ans, la jeune fille avoue que si elle n’était pas venue dans le centre, elle serait devenue une prostituée ou une fille de maquis.

«A l’issue de cette formation, je souhaite un jour être capable de m’occuper de mes parents. Je veux être surtout un exemple de réussite sociale pour mes camarades filles» dit-elle avec enthousiasme.

Jacqueline Ouédraogo rêve d’aider d’autres jeunes filles à sortir de la précarité.

Quoique non encore titulaire d’une attestation de formation, mademoiselle Ouédraogo ambitionne aussi de se voir un jour entrain de transmettre ses connaissances à d’autres filles en difficultés.

En plus d’elle, ce sont une douzaine de filles en plus de quelques femmes ménagères qui reçoivent régulièrement une formation dans ledit centre construit sans un mur mais limité par une grille de protection.

Toutefois pour galvaniser ses apprenantes, la promotrice ne manque pas de rappeler quelques avantages de son métier, en l’occurrence les   retombées économiques.

Selon MMe Tapsoba, on peut vivre du métier à tisser et de la teinture.

«J’arrive à faire face à mes besoins, en plus d’une bonne partie des charges familiales, grâce aux bénéfices. » a-t-elle soutenu.

Mais Mme Ouédraogo dénonce dès lors, le manque d’infrastructures de qualité, l’absence d’eau et d’électricité qui ne favorisent pas jusque-là l’introduction de la formation théorique dans les modules à dispenser aux bénéficiaires.

Aussi, souhaite-t-elle recevoir un grand nombre de filles si seulement les bonnes volontés lui apportaient un soutien.

Agence d’information du Burkina

Zézouma Elie SANOU

(AIB-Passoré)

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