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Marley d’Or 2019 : Le budget pas encore bouclé, mais le spectacle sera au rendez-vous,  Madess

Ouagadougou, 3 Mai 2019 (AIB)-Le budget de 50 millions de FCFA des Marley d’or 2019 n’est pas encore bouclé, mais les organisateurs s’activent pour que les spectateurs vivent demain samedi au SIAO, du reggae live avec des artistes tels que Tiken Jah Fakoly et Wango Roger, assure le promoteur de l’évènement Mahamadi Ouédraogo dit Madess. 

 L’Agence d’Information du Burkina (AIB) : Comment évolue l’organisation de la 6ème édition des Marley d’Or ?

Madess : Vous savez pour organiser un évènement dans ce style, il faut avoir beaucoup de courage parce que tu ne pourras jamais boucler le budget dans le contexte sécuritaire que nous savons tous.

Cependant, de par la grâce de Dieu, des bonnes volontés et des partenaires qui nous soutiennent depuis un certain moment, on essaye de joindre les deux bouts pour que la fête soit belle.

Dans l’esprit reggae, s’il y a un orchestre qui joue et une base qui résonne, c’est déjà bon et le reste va suivre.

Quelle stratégie avez-vous adoptez pour nourrir votre courage afin que le festival atteigne la 6ème édition malgré des budgets non bouclés ?

Vous savez les gens ont des préjugés sur le reggae. Pourtant c’est un genre musical peace and love, c’est-à-dire, paix et amour, unité et cohésion sociale.

La stratégie, c’est de dire aux gens, venez vivre la bonne musique parce que les Marley d’Or, c’est 100% live. Venez-vous amuser et vivre des moments de forces, de communion et de partage ensemble. Et c’est cela le reggae.

A combien s’élève le budget de la présente édition ?

Le budget s’élève à 50 millions de FCFA. N’oubliez pas qu’il y a du direct, les artistes qui viennent donc des billets d’avions à acheter.

Malheureusement, à ce jour, le budget n’est pas encore bouclé. Nous n’avons réuni que 30% de la somme mais on est en train de grouiller pour qu’il soit bouclé.

Cependant, au de-là de l’argent, il y a aussi l’homme. Si tu as la chance d’avoir les bonnes personnes, des gens dévoués autour de toi qui travaillent avec toi, les choses avancent.

Quelle appréciation faites-vous de l’engouement autour des Marley d’Or au fil des éditions ?

Cela démontre qu’il y avait un public qui avait soif de quelque chose. Et le public burkinabè, on peut dire qu’il est compliqué mais il aime les bonnes choses. C’est pourquoi, nous essayons de faire le maximum pour qu’il soit satisfait. L’engouement autour des Marley d’Or nous fait plaisir car cela permet d’avoir aujourd’hui, beaucoup plus de productions reggae qu’avant et cela est à saluer.

Quelles sont les innovations de la présente édition ?

Les innovations cette année, c’est que ce 4 mai 2019, à partir de 20 heures déjà, il y aura un orchestre qui va jouer en live avant le démarrage de la grande cérémonie. Ce qui n’était pas le cas, les années précédentes. J’ai vu l’orchestre répéter et je peux vous garantir que c’est du lourd.

En plus, c’est que cette année, l’édition est dédiée aux Forces Armées et de Sécurité.

Une façon de leur dire qu’on est avec eux, on sait que vous grouillez, on sait que vous souffrez, on sait que vous ne dormez pas pour que ce pays-là puisse se maintenir.

Il y a aussi une nouvelle catégorie qui rentre en jeu, c’est le Marley de la musique Roots.

En d’autres termes, on dira Marley de la musique d’inspiration traditionnelle pour permettre d’avoir une couleur reggae made in Burkina Faso parce que pour aller à la conquête du monde, il faut toujours apporter un plus.

Cette année, vous avez un invité de marque en l’occurrence le célèbre reggae man ivoirien Ticken Jah Facoly. Quelles ont été les conditions pour faire venir l’artiste aux Marley d’Or ?

Il n’y a pas eu de condition spéciale pour faire venir Ticken Jah Facoly. Comme je l’ai dit au début, le reggae, c’est peace and love, unité, harmonie.

Allant dans ce sens, quand nous l’avons approché et qu’il a vu que ce sont des gens qui font une cérémonie pour récompenser la musique reggae, il a adhéré sans trop demander.

Avec Ticken Jah qui a fait beaucoup de belles chansons, c’est du lourd pour cette 6ème édition des Marley d’Or.

Depuis l’avènement du Marley d’Or, on voit plus Madess le promoteur de Festival. Quand est-il du Madess, l’artiste ?

Ça c’est tous les journalistes qui me posent cette question. L’artiste Madess est là. J’écris des chansons, j’enregistre.

Est-ce qu’il y a un album en vue ?

Un album prochainement ? Je ne connais pas mais moi je sais que j’écris, je vais en studio avec l’arrangeur, on arrange et les chansons sont là.

On a la chance de faire une musique qui n’est pas périssable donc on peut se permettre de faire des poses mais en ouvrant l’œil et le bon surtout.

Quel peut être aujourd’hui le rôle des reggae mens burkinabè face aux maux qui minent la société notamment le terrorisme ?

Je ne dirai même pas reggae men mais plutôt ce que la culture peut apporter pour remédier aux maux qui minent la société burkinabè.

La culture c’est l’essence, le carburant d’une société. Quand le moral des gens est bas, la culture doit le relever.

Si on ne maintient pas nos festivals, nos concerts, nos activités culturelles, l’ennemi aura gagné parce que dans le mode de vie que l’ennemi veut nous imposer, il n’y a pas de concert dedans.

Il faut que les gens comprennent cela. Ceux qui sont en train d’attaquer le Burkina, s’ils réussissent à se positionner partout, on ne parlera plus de concert, de boite de nuit, de maquis, de réjouissance alors qu’il faut ça dans la vie d’un homme.

C’est démontrer de façon scientifique, qu’un homme a besoin de se relaxer pour pouvoir produire mieux. Donc les artistes doivent continuer à encourager nos Forces de Défense et de Sécurité.

Les artistes doivent continuer à grouiller pour que les choses puissent avancer. Au de-là des artistes, les acteurs culturels doivent grouiller pour que leurs évènements vivent.

On a vu au temps de la crise en Côte d’Ivoire comment le décalé coupé (genre musical ivoirien) a permis aux ivoiriens de souffler. C’est ce que nous devons faire. Le djihadisme existe au Mali mais la culture malienne continue de fonctionner.

Le Marley d’Or contribue à mettre en lumière les reggae men burkinabè. Cependant est-ce qu’il y a une action pour la suivie des carrières des artistes qui sont distingués ?

Nous ne pouvons pas faire ça parce que cela demande de l’argent. Ce que nous faisons, c’est d’utiliser notre carnet d’adresse pour faire jouer les artistes couronnés au Marley d’Or sur les scènes burkinabè et de la sous-région.

Plusieurs fois, j’ai fait jouer des artistes en Côte d’Ivoire, au Mali et en Guinée par le truchement des Marley d’Or. Maintenant le reste, je pense que c’est au staff de l’artiste de faire ce travail.

Comment se porte aujourd’hui, la musique reggae burkinabè ?

La musique reggae burkinabè commence à renaitre de ses cendres. Vous savez les faiseurs de reggae, ce n’est pas eux qui jouent dans les différents festivals.

Aujourd’hui, grâce au Marley d’Or, au reggae city Festival de mon frère Sams’k le Jah et d’autres festivals reggae qui se développent dans les quartiers, la musique reggae avance.

Aujourd’hui, les artistes s’appliquent davantage dans la production de leur album, dans la réalisation des vidéos et dans leur prestation aux festivals afin d’être primés au Marley d’Or. Donc, les Marley d’Or stimulent la création.

En conclusion

Je profite pour dire merci à nos autorités qui font un effort pour soutenir les Marley d’Or car ils ont compris qu’il faut soutenir la culture. Quand les gens viennent au Marley d’Or, ils passent deux à trois heures de temps détendus.

Autour des Marley d’Or, il y a beaucoup de personnes qui gagnent quelque chose pour vivre. Il y a notamment, les musiciens, ceux qui font les trophées, les vendeuses autour du SIAO, le parkeur. C’est tout cela qui fait tourner une économie.

Entretien réalisé par

Wurotèda Ibrahima SANOU

Agence d’Information du Burkina (AIB)

NB: photo d’archive: lefaso.net

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