Burkina-Culture-Cinéma-FESPACO-Bilan-Interview

« Le cinéma burkinabè (est présent) dans presque tous les grands festivals de catégorie A » (responsable)

Ouagadougou, 8 avril 2023 (AIB)-Le délégué général du FESPACO Moussa Alex Sawadogo a indiqué vendredi dans le quotidien Sidwaya qu’«aujourd’hui, quand nous essayons de regarder sur le plan international, nous voyons la présence du cinéma burkinabè dans presque tous les grands festivals de catégorie A ».

« Par exemple, nous avons eu récemment au festival de Rotterdam, un des grands festivals du cinéma de catégorie A, le film de Salam Zampaligré : Le taxi, le cinéma et moi. Avec le même film, il a remporté le prix du meilleur film documentaire au festival de Louxor, en Egypte », a souligné vendredi, le délégué général du FESPACO Moussa Alex Sawadogo.

Le délégué général s’exprimait au cours d’une interview bilan parue ce vendredi dans le quotidien public Sidwaya. Il a relevé la place importante qu’occupe le cinéma burkinabè sur le plan international.

« Nous avons également le film de Apolline Traoré, Sira qui a remporté le prix du public à la Berlinale en Allemagne qui est le deuxième ou troisième plus grand festival du monde. C’est le premier film africain à l’avoir remporté », a fait savoir M. Sawadogo.

La réalisatrice burkinabè Apolline Traoré présentant son Etalon d’argent au président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré

Selon lui, « si l’on regarde au niveau de la présence, les films burkinabè sont présents aux grands rendez-vous et y honorent le cinéma africain ». « Je pense qu’il faut voir la présence du cinéma d’Afrique au lieu de se cantonner au niveau du Burkina », a-t-il noté.

Le seul souci, selon lui, c’«est qu’on ne juge le cinéma burkinabè qu’à travers le FESPACO et cela est dangereux ». Il pense plutôt « qu’on doit aller au-delà de cela ».

« C’est vrai que le FESPACO est le miroir, la vitrine. C’est là où on veut être, mais essayons d’aller plus loin que le FESPACO pour pouvoir jauger la présence, la dynamique et la force de créativité des Burkinabè », a-t-il conseillé.

Au-delà de cela, a-t-il poursuivi, « cette dynamique pourra se renforcer si on essaie de revoir la structuration, parce que l’Etalon d’or de Yennenga s’acquiert, c’est une lutte. C’est une cinquantaine d’Etats qui luttent pour un Etalon et pour pouvoir y arriver aussi, on doit se donner les voies et les moyens ».

Moussa Alex Sawadogo a pris « l’exemple du Sénégal, bien que Sembène Ousmane soit Sénégalais et cofondateur du FESPACO, le pays de la Téranga n’a commencé à remporter l’Etalon d’or de Yennenga qu’aux dernières années et encore la même personne, Alain Gomis ».

Le réalisateur burkinabè Salam Zampaligré a remporté plusieurs prix avec son film « Le taxi, le cinéma et moi »

« Vous voyez qu’ils se sont donnés les moyens pour y arriver. Mais comment sont-ils arrivés ? C’est la structuration, le rapport entre le ministère de tutelle et les professionnels pour pouvoir trouver une forme de financement de films, d’organisation du secteur pour y parvenir », a-t-il fait savoir.

Pour le Délégué général, « les professionnels ne doivent pas attendre l’approche du FESPACO pour mettre la pression sur le ministère afin d’obtenir un fonds d’un milliard ou un milliard 500 millions F CFA du chef de l’Etat ».

Il ne croit pas que c’est comme cela qu’on va y arriver. « Je pense que si on veut avoir l’Etalon de Yennenga en février ou mars 2025, c’est maintenant qu’il faut commencer à se préparer ».

Moussa Alexandre Sawadogo a informé que sur les 51 nations, y compris la diaspora qui étaient présentes à cette édition du FESPACO, le pays le plus représenté en matière de productions cinématographiques était le Burkina Faso.

« Nous avons reçu plus de 80 films. Nous en avons sélectionné plus de 31. (…) Ce n’est pas parce que c’est le Burkina, c’est par rapport à la qualité ; même, si à l’arrivée, le maillot jaune n’est pas revenu au Burkina. Mais, il faut aller au-delà. Nous regardons la qualité, la force, la dynamique du cinéma burkinabè », a-t-il recommandé.

La 28ᵉ édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou s’est déroulée du 25 février au 4 mars 2023 sous le thème « Cinémas d’ Afrique et culture de la paix ».

L’Étalon d’or de Yennenga a été remporté par le réalisateur tunisien Youssef Chebbi avec son film Ashkal et l’Etalon d’argent par le film Sira de la burkinabè Apolline Traoré.

Pour Alex Moussa Sawadogo, Apolline Traoré a amplement mérité son prix. « Sira  est un film de qualité. Apolline Traoré est une réalisatrice très dynamique, très créative, qui arrive à travailler en parfaite symbiose avec ses acteurs, ses techniciens », a-t-il souligné.

« Elle s’est donné les moyens, bien vrai que ses moyens étaient limités. Aller jusqu’en Mauritanie pour tourner a probablement doublé son budget… Elle mérite », a-t-il aussi affirmé.

Agence d’information du Burkina

WIS/ak

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Captcha verification failed!
Le score de l'utilisateur captcha a échoué. Contactez nous s'il vous plait!