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L’attribution de l’Etalon d’Or 2023 au film Ashkal, « c’est une bonne leçon pour la Tunisie » (responsable)

Ouagadougou, 8 avril 2023 (AIB)-L’attribution de l’Etalon d’Or 2023 au film tunisien Ashkal, dans une période où les étrangers sont chassés de ce pays, « est une bonne leçon » donnée à la Tunisie a estimé vendredi, le délégué général du FESPACO Moussa Alex Sawadogo.

« Quand j’ai vu les résultats (du palmarès officiel de la 28è édition du FESPACO), je me suis dit que voici un jury qui a également fait son travail. Un jury composé de créateurs, cinéastes et d’artistes qui ne se sont pas laissés emporter par cette vague de délibération populaire. Il s’est mis au-dessus du politique et de la mêlée. Et c’est une bonne leçon pour la Tunisie », a souligné le délégué général Moussa Alex Sawadogo.

Le délégué général s’exprimait au cours d’une interview bilan parue ce vendredi dans le quotidien public Sidwaya.

L’interview a porté sur l’organisation de la 28ᵉ édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) qui a eu lieu du 25 février au 4 mars 2023 sous le thème « Cinémas d’Afrique et culture de la paix ».

L’Étalon d’or de Yennenga 2023 a été remporté le samedi 4 mars dernier à Ouagadougou par le réalisateur tunisien Youssef Chebbi avec son film Ashkal.

Le couronnement est intervenu près de deux semaines après un discours du président tunisien, Kaïs Saïed, le mardi 21 février stipulant que la venue de migrants subsahariens dans son pays relèverait d’un complot visant à affaiblir l’identité arabo-islamique en Tunisie.

Le délégué général du FESPACO Moussa Alex Sawadogo

Selon le délégué général Moussa Alex Sawadogo, la Tunisie « reconnaitra désormais que le Burkina Faso est un pays attaché à la qualité, aux valeurs humaines, morales, etc. ». « C’est cela aussi la force des créateurs, celle de toujours anticiper », a-t-il noté.

« Une belle leçon pour la Tunisie. Nous avons montré qu’au Burkina, en Afrique subsaharienne, nous sommes au-delà de tout cela. Mais, je crois qu’artistiquement aussi, le film Ashkal, je prends la position du jury, a mérité son prix », a-t-il souligné.

Le discours du président Kaïs Saïed a semé l’émoi, en Tunisie et à l’étranger. Il a été suivi par une vague d’agressions contre les populations subsahariennes obligeant les gouvernements à organiser des convois de rapatriement de leurs concitoyens.

Ils sont 64 citoyens Burkinabè qui vivaient en Tunisie qui ont regagné Ouagadougou le mercredi 15 mars 2023, à bord d’un vol spécial affrété par le Gouvernement du Burkina Faso.

L’Etalon d’argent 2023 a lui été remporté par le film Sira de la burkinabè Apolline Traoré. Pour Moussa Alex Sawadogo, le cinéma est un brassage et un territoire.

« Un territoire en ce sens que c’est la fusion de plusieurs pays. C’est la puissance de plusieurs nationalités qui crée un film. Quand vous prenez par exemple  Sira, d’Apolline Traoré, notamment la composition de ceux qui y ont travaillé, il y a plus de cinq ou six voix, dix nationalités. Donc le cinéma est un territoire et ceux qui organisent ce festival doivent être au-dessus de ce territoire », a-t-il fait savoir.

Agence d’information du Burkina

WIS/ak

Photo : Sud quotidien

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