Les enfants se reposent dans la cour de la gendarmerie.

Ganzourgou : 82 enfants de moins de 18 ans interceptés par la gendarmerie 

Zorgho, (AIB)- 107 enfants dont 82 enfants âgés de moins de 18 ans, et 21 accompagnateurs ont été interceptés hier 3 décembre 2020 par la gendarmerie de Zorgho, entre Rapadama et Wayen. Beaucoup se rendaient sur des sites d’orpaillages au Mali, en Côte-d’Ivoire et en Guinée-Conakry.

La brigade de gendarmerie de Zorgho a effectué un contrôle sur la RN4 entre Rapadama et Wayen le 3 décembre 2020. Au cours de cette opération, elle a intercepté 11 filles et 71 garçons âgés entre 7 et 17 ans, 25 autres dont une fille âgés entre 18 et 19 ans et 21 accompagnateurs âgés entre 20 et 30 ans, soit au total 128 personnes.

De sources bien introduites, ils avaient embarqué dans divers types de véhicules de transport en commun.  D’aucuns auraient indiqué se rendre chez leurs parents à Ouagadougou, mais d’autres et pour la plupart, se rendraient sur les sites d’orpaillage du Mali, de la Côte-d’Ivoire et de la Guinée.  Ils viennent des provinces du Ganzourgou, de la Gnagna, du Koulpélogo, du Namentenga, du Kouritenga…

La mission de contrôle les a débarqués des véhicules et convoyés à la brigade de gendarmerie de Zorgho où ils y ont passé la nuit. Les parents des enfants ont été convoqués et plusieurs sont arrivés à la gendarmerie ce 4 décembre 2020. Quelques parents interrogés disent être au courant du départ de leurs enfants.

 

Hamado Kaboré a donné la permission à ses deux enfants pour qu’ils rejoignent leurs grands frères à Bobo.

Pour Hamado Kaboré, originaire de Boulsa dans le Namentenga, deux de ses enfants sont dans le lot. Ils se rendaient à Bobo Dioulasso pour aider leurs grands frères à vendre de l’eau. Pour lui, après les récoltes, les enfants n’ont plus rien à faire. Il est convaincu qu’en allant aider leurs grands frères dans leurs activités commerciales, ils auront de quoi subvenir à leurs besoins. En indexant sa moto, il a confié que c’est le grand frère des enfants interceptés qui la lui a offerte.

Quant à Adama Kanazoé originaire de Bomboré V3, son enfant dispose d’une pièce d’identité et c’est lui qui lui a donné la permission pour aller travailler au Mali. Pour lui, c’est la troisième fois que son fils effectue ce déplacement. A l’en croire, il y était déjà et serait rentré au village juste pour les travaux champêtres.

Adama Kanazoé se dit que son enfant peut se déplacer puisqu’il a une carte d’identité.

Même propos chez Tibyamba Tiendrébéogo, notabilité coutumière à Kabouda, commune de Méguet. Celui-ci dit avoir donné la permission à son fils d’une quinzaine d’années pour rejoindre son grand frère au Mali dans l’espoir d’avoir de quoi subvenir à leurs besoins. Il regrette le départ de ses enfants, mais n’ayant pas quelque chose à leur donner, il se dit impuissant face à leur désir d’aventure.

Toutes ces personnes interrogées semblent ignorer le danger que courent leurs enfants. Avant le rapatriement des enfants, les pandores ont sensibilisé les parents, tout en attendant les instructions de leur hiérarchie pour toute fin utile.

Ce père regrette le départ de ses enfants mais n’a pas les moyens de les retenir.

Le Ganzourgou est en passe de devenir un lieu de transit des enfants en direction des sites d’orpaillage de l’extérieur du pays. Le 1er octobre dernier, 70 enfants avaient été interceptés par la police à Mogtédo.

Agence d’information du Burkina

Moïse SAMANDOULGOU

 

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