Droit des enfants dans le Namentenga : Une association fait son cheval de bataille
Boulsa, (AIB) – Dans le cadre de la mise en œuvre de son projet « Choisir avec qui et quand se marier » (CHAM), l’Association d’appui et d’éveil Pogsada (ADEP) a effectué une caravane de sensibilisation sur le mariage d’enfants et les Violences basées sur le genre (VBG), le mardi 6 juillet 2021, pour le plein épanouissement de la jeune fille.
Le mariage d’enfants est un phénomène récurrent dans la province du Namentenga, région du Centre-Nord. « Mon service reçoit en moyenne 2 cas de mariage d’enfant par mois », a déclaré le directeur provincial de la Femme, de la Famille de la Solidarité nationale et de l’Action humanitaire du Namentenga, Zakaria Ouédraogo, lors du passage des caravaniers dans sa direction.
Pour inverser la tendance, l’association d’appui et d’éveil pogsada (ADEP), à travers son projet «Choisir avec qui et quand se marier» (CHAM), mène des actions de sensibilisation, à travers des causeries éducatives au niveau de ses Espaces sûrs communautaires (ESC). C’est dans ce cadre que la caravane de sensibilisation entend toucher les 3 provinces (Bam, Sanmatenga et Namentenga) de la région. A l’issue des visites des autorités locales, les caravaniers ont tenu une animation grand public sur les thématiques du mariage d’enfants et des VBG.
Dans son intervention, le superviseur du projet CHAM, Daniel Ouédraogo a indiqué que «du chemin reste à faire au regard de l’importance des pesanteurs socioculturels». Cependant, dit être convaincu que l’espoir est permis pour éradiquer ces fléaux dans la province, voire dans le Centre-Nord, au vue de l’effort des uns et des autres. Sur place, les animateurs des espaces sûrs communautaires ont animé un jeu concours sur ces thématiques à l’issue duquel, trois personnes Yacouba Bandé , Salimata Bilabèga et Diallo Aminata se sont brillamment distingués par la pertinence de leurs réponses respectivement sur les causes, les conséquences néfastes du mariage d’enfant et les solutions à prendre pour l’épanouissement de la jeune fille. En effet, Yacouba Bandé relativement aux causes liées au mariage d’enfant , a fait savoir que c’est notamment l’ignorance et la pauvreté des parents des jeunes filles et également les us et coutumes de nos sociétés.
Salimata Bilabèga, membre de l’espace sûr communautaire (ESC), dans sa réponse a déclaré que les conséquences liées au mariage d’enfants sont l’abandon scolaire, les grossesses non désirées, etc.
Pour y remédier au problème, Diallo Aminata, institutrice de son état a suggéré des actions de sensibilisation des parents, la construction des centres de formation pour les filles déscolarisées et des internats pour les élèves en leur accordant des bourses. Elle suggèrera la mise en place d’un dialogue franc entre parents et enfants. «Le pourcentage des filles qui ne terminent pas leur cursus scolaire est très élevé dans nos classes », a-t-elle déploré.
Pour clore l’activité, Daniel Ouédraogo a remercié les autorités provinciales et communales, la population de Boulsa pour leur disponibilité et leur collaboration.
Cette caravane a été réalisée en collaboration avec le Réseau des journalistes et communicateurs pour la protection de l’enfance (RJCPE) du Centre-Nord, l’ADEP avec le soutien financier de l’ONG Plan International. Après le Namentenga, la caravane se poursuivra à Kaya et Kongoussi.
Agence d’information du Burkina
Jean-Baptiste DAMIBA
(AIB-Namentenga)