Centre pénitentiaire de Baporo : Une prison à ciel ouvert pour la réinsertion sociale des détenus

Ouagadougou, le 06 décembre 2023 (AIB)-Créé  par Feu capitaine Thomas Sankara en 1986, le Centre pénitentiaire agricole de Baporo (CPAB) aménagé au milieu d’une forêt classée dans le Sanguié, accueille des detenus qui mènent des activités agro-pastorales pour se nourrir. Le capitaine Ibrahim Traoré qui apprécie l’initiative, compte rehausser l’image de ce centre qui rencontre présentement beaucoup de difficultés.

Le Centre pénitentiaire agricole de Baporo (CPAB) a accueilli, mardi, des journalistes pour leur présenter le potentiel de cette prison « à ciel ouvert » où des détenus condamnés participent à des activités agro-pastorales. Cette immersion s’inscrit dans le cadre de l’initiative présidentielle 2023-2024.

Créé en 1984, les activités du Centre  ont débuté en 1986, sous l’impulsion du Père de la révolution burkinabè, le Capitaine Thomas Sankara. L’objectif de cette ouverture était de pallier l’oisiveté des détenus à l’époque.

Le CPAB relève de la province du Sanguié dans la région du Centre-Ouest, relevant de la Cour d’appel de Ouagadougou. Il est situé dans le village de Baporo, dans la commune rurale de Zawara, sur la RN 1, à 5 km à l’est de la ville de Boromo en bordure du fleuve Mouhoun.

Selon l’Inspecteur Divisionnaire Sabila Sawadogo, Directeur général de l’administration pénitentiaire, le Centre couvre une superficie de 100 hectares aménagés dans une forêt classée.

Il a précisé que la vision du Capitaine Thomas Sankara était de regrouper tous les condamnés dans ce centre afin qu’ils travaillent, s’autoalimentent, alimentent les autres détenus et reversent le surplus pour la consommation de la population.

« Pour nous, l’administration pénitentiaire, l’esprit de la création de ce centre visait à éviter les incidents en prison tels que les grèves, les agressions entre détenus, les tentatives d’évasion, les mutineries et les révoltes », a-t-il ajouté.

Avec une capacité d’accueil de 80 détenus, le centre compte actuellement 44 détenus. Les anciens détenus bénéficient d’une plus grande liberté, travaillent et retournent dans leurs cellules.

Le placement des détenus au CPAB est décidé par la Commission de l’Application des Peines (CAP) après l’examen des demandes des détenus volontaires.

Chaque année, le directeur du centre adresse une demande aux Juges de l’application des peines (JAP) des différentes CAP des établissements pénitentiaires, qui décident de placer ceux qui remplissent les conditions.

Sabila Sawadogo a expliqué que, pour être placé dans le centre, le détenu doit remplir des conditions de placement en semi-liberté et de bonne conduite.

Le pensionnaire doit avoir des preuves suffisantes de bonne conduite et présenter des garanties sérieuses de réadaptation sociale, a-t-il poursuivi.

Il doit purger la moitié de la peine d’emprisonnement ferme pour le condamné primaire ; avoir purgé les trois quarts de la peine d’emprisonnement ferme pour le condamné récidiviste ; avoir purgé les deux tiers de la peine restante après l’expiration de la période de sûreté pour le condamné coupable d’infractions liées aux actes de grand banditisme ou assimilées.

M. Sawadogo a ajouté que le CPAB assure l’alphabétisation des détenus, la production végétale et animale, ainsi que le suivi des détenus libérés du centre, appelé suivi post carcéral.

Selon lui, les détenus se présentent avec deux tenues : les nouveaux portent des tenues de corvée rouges appelées « Armée rouge », tandis que ceux en tenues vertes appelées « Armée verte » sont des détenus au repos.

Quant aux anciens détenus, plus libres, ils portent leurs tenues civiles, sortent librement travailler et retournent dans leurs cellules sans être sécurisés.

Cependant le Centre pénitentiaire agricole de Baporo peine de nos jours à remplir ses missions, plombé par des difficultés.

« Le centre était en agonie. Nous nous réjouissons du fait que le président de la Transition, le capitaine Traoré veuille le réhabiliter », a soutenu le DG, Sabila Sawadogo.

Pour le Directeur général, le CPAB, depuis sa création, a toujours fonctionner avec les mêmes infrastructures.

« Le centre vit au minimum depuis sa création en 1986. Il dispose d’une infirmerie qui est restée telle quelle, d’une administration, de deux logements qui sont aujourd’hui inhabités, d’un poste de garde, d’un parc de vaccination, d’une bergerie, d’un poulailler, d’une porcherie, d’un magasin, d’un atelier, de dortoirs pour les détenus, de toilettes, de douches et de canaux d’irrigation », a précisé M. Sawadogo.

Le directeur du CPAB, Bertin Windinmi Ilboudo, a expliqué que le chef de l’État veut que les détenus participent au développement du pays à travers les productions agricoles.

À l’en croire, le centre a déjà bénéficié dès l’entame de la saison humide qui vient de s’achever, d’un soutien du gouvernement qui lui a permis d’agrandir ses surfaces cultivables à près de 50 ha.

Il a souligné que le plus grand atout que le centre possède est la main-d’œuvre abondante et permanente.

Agence d’information du Burkina

HB/no/ata

 

 

 

 

 

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