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Centre-Ouest : le Gouverneur apprécie l’immense potentialité du barrage de Soum
Soum, le 23 mai 2025 (AIB) – Le gouverneur de la région du Centre-Ouest Adama Jean Yves Béré était à la tête d’une forte délégation sur les rives du barrage de Soum où il a mentionné que l’infrastructure peut jouer un rôle majeur dans la souveraineté alimentaire du Burkina Faso, a constaté l’AIB.
Une délégation conduite par le gouverneur de la région du Centre-Ouest, Adama Jean Yves Béré, a séjourné au Soum pour toucher du doigt les résultats à mi-chemin des producteurs et les potentialités qu’offre cette infrastructure à vocation agro-pastorale et halieutique.
« Le barrage de Soum, un ouvrage d’envergure nationale construit entre 2003 et 2012, est au cœur d’une nouvelle dynamique visant à transformer la région en un pôle de croissance économique et à contribuer significativement à la souveraineté alimentaire du Burkina Faso », a dit le directeur régional en charge de l’agriculture, Antoine Zorma, par ailleurs, personne ressource du suivi de l’exploitation du barrage.
Malgré des débuts d’exploitation difficile, le ministère de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques (MARAH) impulse une accélération de la mise en œuvre de ses potentialités, à l’image des succès de Bagré et Samendeni.
Les premières données de production sont encourageantes. En effet, au niveau du blé, l’on a 105 hectares emblavés par 229 producteurs, avec une estimation de production de 105 tonnes pour la période du 11 décembre 2024 au 1er avril 2025. La variété utilisée est le DIRE 15.
Quant au riz, 487 hectares sont emblavés par 974 producteurs, avec une production attendue de 1461 tonnes entre le 1er février et le 30 juin; la variété utilisée est le TS2.
Le secteur de la pisciculture connaît également un essor notable, avec 60 cages installées à la date du 23 mai 2025, dont 34 déjà empoissonnées, totalisant 328 500 alevins.
Lors de sa visite sur le site ce vendredi, le gouverneur de la région, Adama Jean Yves Béré, a lancé un appel aux filles et fils de la région ainsi qu’aux investisseurs pour faire de Soum un véritable « joyau et pôle de croissance économique ». Il a souligné l’immense potentiel halieutique, encore sous-exploité, et a mis en avant la technique de production en cages flottantes comme une réponse concrète aux défis de la sécurité alimentaire et de la création d’emplois.
« Il est impératif que nous valorisions nos ressources naturelles de manière responsable et innovante, » a-t-il affirmé, exhortant les acteurs économiques du Centre-Ouest à saisir cette opportunité pour faire du barrage de Soum « un modèle à suivre pour tout le pays. »
Cependant, des défis persistent, comme l’a exprimé Naba Tigré, Chef du village de Soum. Celui-ci a salué l’accompagnement de l’État dans la réalisation de l’ouvrage et l’attribution des parcelles, mais a pointé des difficultés d’approvisionnement en eau dans certaines parties de la plaine agricole durant la campagne sèche, nécessitant parfois des aménagements supplémentaires de la part des producteurs.
En pisciculture, bien que Naba Tigré soit lui-même promoteur, il a souligné le manque d’accompagnement initial de l’État, obligeant les producteurs à se lancer sur fonds propres. La qualité de l’aliment local pour poissons, qui nécessite un traitement supplémentaire, et sa disponibilité limitée sont également des freins majeurs à l’expansion rapide de l’activité.
« On a la volonté, mais pour arriver, ce serait difficile sans un réel accompagnement, » a-t-il insisté, appelant le ministre à une visite sur le terrain pour constater de visu les réalités et aider à lever les blocages.
Malgré ces obstacles, la détermination des acteurs locaux est palpable. L’objectif commun reste l’atteinte de la souveraineté alimentaire, « parce qu’un sage africain le disait un homme qui a faim n’est pas un homme libre, » a conclu Naba Tigré, soulignant l’aspiration à la liberté économique que représente la pleine exploitation du barrage de Soum.
Le gouverneur a, quant à lui, exprimé sa conviction que l’engagement collectif permettra à la région du Centre-Ouest de contribuer significativement à cet objectif national.
Avec une capacité de 155 millions de mètres cubes, le barrage de Soum est le quatrième plus grand plan d’eau du Burkina Faso. La campagne sèche actuelle illustre déjà le potentiel de développement. Le périmètre irrigué de Soum, mis en valeur en 2021, s’étend sur 1008 hectares, dont 868 ha sont dédiés aux céréales et 140 ha au maraîchage, bénéficiant à 1252 et 341 producteurs respectivement.
Agence d’information du Burkina
PB/AS/ATA
