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CAN 2025 : « faire la plus grande fête du football de l’histoire de la CAF », selon Omar Khyari 

Cinq pays dont le Maroc sont en lice pour l’organisation de la CAN 2025. Le conseiller du président de la Fédération royale marocaine de football Omar Khyari donne dans cette interview accordée à l’Agence d’information du Burkina (AIB), les balises en matière de politique axée sur le football au Maroc, les atouts du royaume chérifien au niveau des infrastructures sportives, du réseau routier, aérien et ferroviaire sans occulter les potentialités touristiques et les capacités organisationnelles de grands événements internationaux dans le pays. Ça frôle la perfection.

Quel est l’état actuel du football marocain ?

Le football marocain s’est développé en dessous de la vision de sa Majesté le Roi du Maroc Mohamed VI (que Dieu l’assiste) qui, en 2008 lors des assises de Skhirat, a expliqué et présenté sa vision pour le sport. On s’est inspiré bien évidemment de cette vision et essayé de l’appliquer à notre tout petit niveau du football. Ce qui a permis au Maroc aujourd’hui d’avoir six stades homologués par la CAF et la FIFA, plus de 1000 pelouses synthétiques et naturelles qui sont dans toutes régions du Maroc pour le football amateur. On a également construit le Complexe Mohamed VI de football qui est l’une des plus belles infrastructures sportives au niveau mondial (jugement du président de la FIFA Gianni Infantino). On a aussi construit plusieurs académies de football pour les clubs, des centres de formation comme l’académie du RAJA Casablanca, mais il y a aussi celle du club de Berkane ou le club du Fath qui est à Rabat la capitale. Nous avons mis un vrai plan du développement du football marocain où nous avons créé notre propre modèle basé sur la création des infrastructures, l’amélioration des infrastructures et la construction. Dans un deuxième temps on a travaillé sur l’amélioration de la gouvernance des clubs. Pourquoi ? Si on doit avoir des équipes nationales (féminines, masculines, jeunes etc.) fortes, on a besoin d’avoir des clubs qui sont structurés. Et pour que ces clubs soient structurés il y a besoin qu’il y ait suivi, une assistance technique, une expertise et qu’il y ait un monitoring au niveau des finances. Donc on a créé la direction nationale de contrôle et de gestion qui aide aujourd’hui les clubs à se transformer. Ils sont pour certains des associations et on est entrain de faire en sorte de les transformer en sociétés anonymes. C’est dans le cadre de la professionnalisation du football marocain. Troisièmement on a travaillé sur les jeunes. On a construit des académies de football, des centres de formation. On a l’académie Mohamed VI de football qui existe déjà depuis un moment et qui a permis à l’équipe nationale d’avoir des joueurs de grande qualité dans le groupe qui est arrivé en demi-finale de la Coupe du monde Qatar 2022, dont Youssef En-Nesyri (buteur lors des quarts de finale contre le Portugal). Le dernier axe est venu un peu plus tard par rapport au football féminin. En 2019 la FRMF (Fédération royale marocaine de football) sous l’égide du président Fouzi Lekjaa (nom du président de la FRMF), a mis en place un plan Marshall pour le football féminin. D’un budget de 6 millions d’euros, on est passé à 60 millions d’euros avec des salaires minimum garantis pour les filles et le staff. C’est pour que les joueuses de football puissent vivre de leur passion, que ça soit un métier comme pour les footballeurs masculins. On a déjà des résultats. On a fait venir le coach Reynald Pedros, double vainqueur de la Ligue des champions féminines avec l’Olympique lyonnais. Il nous a permis d’aller en finale de la Coupe d’Afrique des nations de football pour la première fois de notre histoire chez nous au Maroc l’été dernier. Pour la première fois un stade a été rempli, 48 000 spectateurs pour un match de football féminin en Afrique, c’était une première. C’est une fierté pour nous. Pour la première fois on va disputer une coupe du monde féminine 2023 de la FIFA en Australie-Nouvelle Zélande. On a également le club de l’AS FAR qui a gagné la dernière Ligue des champions féminine au Maroc également. Notre équipe nationale U17 féminine est allée à la coupe du monde. Ce qui est une première dans le monde arabe. On espère continuer sur cette dynamique.

Gradins couverts du stade de Fèz

Quels sont les atouts qui pourraient peser dans la balance pour que la CAF attribue au Maroc l’organisation de la CAN 2025 ?

Aujourd’hui la Fédération royale marocaine de football est confiante par rapport à son dossier de candidature. Premièrement le Maroc est le seul pays candidat à déjà posséder six stades homologués par la CAF et la FIFA parce que le Maroc a souvent été candidat pour l’organisation de la coupe du monde. Il ya un besoin de six stades pour organiser une CAN. Il est en phase de discussion qu’il y ait une possibilité qu’on construise un nouveau stade à Casablanca. On a donc les stades et tous les terrains d’entrainement qu’il faut. On a le bijou technologique, le Complexe Mohamed VI de football. Et à côté de cela on a une infrastructure globale qui va nous permettre d’accueillir la Coupe d’Afrique dans de meilleures conditions. D’abord le Maroc est un pays qui a une longue tradition touristique. On a une grande capacité d’hébergement qui est varié qui peut correspondre à toutes les bourses et à tous les budgets. Nous avons l’habitude également au Maroc d’organiser des évènements internationaux. On a organisé la CAN féminine, la Ligue des champions féminine l’an dernier. On organise cette année pour la 3e fois la coupe du monde des clubs de la FIFA. On organise également des événements liés à la culture. Comme exemple, le Festival Mawazine qui est l’un des principaux événements mondiaux de musique à Rabat avec des millions de spectateurs. On a également organisé la COP21 à Marrakech sous le très haut patronage du Roi Mohamed VI du Maroc (que Dieu l’assiste). Tous nos terrains répondent aux standards internationaux en termes de sécurité. Nous avons également un réseau routier, de voies ferrées et aériennes qui va nous permettre une mobilité extrême, simple pour nos supporteurs et pour ceux qui vont venir au Maroc assister à la Coupe d’Afrique. Nos civils sont tous connectés par une autoroute de deux à trois voies. Nous avons le seul TGV, la ligne à grande vitesse d’Afrique qui s’appelle le Boraq qui relie en moins de deux heures Tanger à Casablanca en passant par la capitale du royaume, Rabat. Nous avons également 15 aéroports internationaux au Maroc. Enfin il faut rappeler que le Maroc n’a pas organisé une coupe d’Afrique depuis 1988 et c’est une éternité pour le peuple marocain. Tout le monde a pu voir lors de la coupe du monde de la FIFA au Qatar que les Marocains et Marocaines, les jeunes et les moins jeunes sont tous dans leur globalité, passionnés par le football. Il y a une ferveur et on aimerait pouvoir partager cette ferveur et notre passion avec nos frères et sœurs Africains. Enfin au vu de la position géographique du Maroc, au vu de l’importante diaspora africaine en Europe mais également qui habite chez nous au Maroc, on espère que ça sera une occasion pour la première fois peut-être dans notre histoire que nos amis et nos frères et sœurs de la diaspora africaines puissent se joindre à nous au Maroc avec nos frères et sœurs pour faire la plus grande fête du football de l’histoire de la CAF.

Au stade Prince Moulay Abdellah de Rabat le public surchauffé dans les gradins pour le match Al Ahly#Real Madrid

Qu’est-ce que le Maroc a de plus que les autres candidats pour l’organisation de la CAN 2025 ?

Au niveau de la Fédération royale marocaine de football, on est concentré sur notre dossier de candidature. On est dans des valeurs de fair-play qui sont celles du sport, donc on souhaite bonne chance à tous les autres candidats. Nous pensons qu’il est important qu’il y ait plusieurs candidats. Ce qui va permettre de la concurrence et cette concurrence va créer de l’émulation et l’émulation est quelque chose de très positif. Comme le dit souvent le président de la fédération M Fouzi Lekjaa, le succès du football au niveau du continent africain ne sera pas individuel. Il ne pourra qu’être collectif. C’est pour ça qu’au niveau de la Fédération royale marocaine de football, on a plus de 45 conventions de partenariats avec d’autres fédérations africaines dont la Fédération burkinabè de football (FBF), dans une logique d’échange et de partage. Avec la FBF c’est l’une des conventions de partenariat qui montre le plus, à quel point cette co-construction, cette aide, cette entente peut être mutuellement bénéfique pour tout le monde. On a signé un premier partenariat sous la présidence de monsieur Sita Sangaré que je tiens à saluer, signer une nouvelle fois avec le président Lazare Banssé. Nous recevons souvent des équipes burkinabè qui viennent jouer chez nous. Ça nous permet d’avoir des matchs amicaux facilités pour toutes les catégories parce que souvent on se concentre sur les équipes A, alors que le football ce n’est pas que les équipes A. Pourquoi la Fédération royale marocaine est très investie dans la coopération internationale. C’est parce qu’il y a une vision, celle de sa Majesté le Roi du Maroc Mohamed VI (que Dieu l’assiste) qui, en 2017 a exprimé cette vision d’avoir une grande coopération sud-sud, une coopération gagnant-gagnant et qui promeut une grande implication du royaume du Maroc sur le continent africain.

Ces vestiaires d’un des six stades marocains homologués allient l’esthétique à l’hygiène

Agence d’information du Burkina
Entretient réalisé par Adama SALAMBERE à Casablanca     

 

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