Burkina/putsch 2015: Des éléments sonores compromettantes pour le général Djibrill Bassolé
Ouagadougou, 20 mars 2019 (AIB) – Comme annoncée hier, le parquet militaire a diffusé ce mercredi une série d’éléments sonores compromettantes pour le général Djibrill Bassolé et d’autres accusés dans le procès du putsch manqué de septembre 2015.
Dans l’une de ces conversations que le général Djibrill Bassolé aurait eues avec un interlocuteur du Mali, l’on retient un certain nombre de phrases :
«Donc, ils pensent que les élections auront lieu quoi ? Feu que nous allons mettre sur leurs têtes là, ils vont fuir laisser le pays».
«L’essentiel, c’est que les gens là fuient le pays. Le mois qui leur reste là, ce sera l’enfer».
«Ils n’ont pas la situation en main. D’ici là, les choses vont aller de mal en pis».
Dans une autre conversation, c’est Fatoumata Diawara (ex compagne du fils du général Diendéré) qui demande une aide financière au général Djibrill Bassolé en plein période du putsch.
Cette aide devait servir, selon le parquet militaire à motiver les soldats de l’ex-Régiment de sécurité présidentiel (RSP) afin de résister au désarmement.
Pour le parquet militaire, cela atteste que le général Djibrill Bassolé a incité les éléments du RSP à ne pas désarmer car il estimait que la situation lui était profitable à double titre en tant que gendarme (général) et politique (leader de parti).
Prenant la parole à la suite du parquet militaire, l’avocat de Fatoumata Diawara, Me Abdoul Latif Dabo a estimé que la façon de procéder du parquet militaire, «n’est pas digne d’un procès équitable».
Selon Me Abdoul Latif Dabo, lors du passage de sa cliente à la barre, ils ont réclamé les éléments sonores concernant sa cliente mais il ne leur a pas été permis de prendre connaissance desdites conversations.
Quant au contenu de l’élément sonore entre le général Djibrill Bassolé et Fatoumata Diawara, Me Abdoul Latif Dabo juge fausse l’interprétation du parquet militaire.
«Dans l’audio dame Diawara voulait une aide financière pour venir en aide aux familles des soldats du RSP», a-t-il expliqué tout en invitant le parquet militaire à ne pas faire «dire à l’audio ce qu’elle n’a pas dit».
Ce sont dans un premier temps, des conversations audio de 6 personnalités inculpées dans le procès du putsch de septembre 2015 qui seront diffusées et débattues.
Agence d’information du Burkina
Wurotèda Ibrahima SANOU
Photo d’archives