ANALYSE : D’UN MOIS D’OCTOBRE A UN AUTRE, D’UN CAPITAINE A UN AUTRE
     

WUROTEDA IBRAHIMA SANOU, JOURNALISTE-AGENCIER-ANALYSTE (AIB)

 

Le jeudi 15 octobre 1987 peu après 16 heures, un capitaine de l’armée burkinabè, président du Faso, chef de l’Etat qui a pris le pouvoir quatre ans auparavant à l’âge de 34 ans, est assassiné à Ouagadougou avec ses compagnons d’infortunes.

Le samedi 15 octobre 2022 peu après 16 heures, sur les mêmes lieux, un autre capitaine de l’armée burkinabè de 34 ans qui vient de prendre le pouvoir, a reçu le flambeau de la révolution des mains des anciens compagnons de son illustre prédécesseur.

L’image est forte et interpellateur. Nous sommes à la commémoration du 35è anniversaire de l’assassinat du capitaine-président Thomas SANKARA et ses compagnons d’infortunes, placée sous la présidence du capitaine-président Ibrahim TRAORE.

Et la commémoration se déroule sous le thème « Passer le flambeau de la révolution à la jeunesse ». Tout un symbole.

Ce samedi 15 octobre 2022, ils étaient nombreux ces jeunes burkinabè, africains et du monde nés après le 15 octobre 1987, à rendre hommage au père de la révolution burkinabè, le capitaine-président Thomas SANKARA sur les lieux mêmes de son assassinat, érigé en mémorial Thomas SANKARA.

Arrivé au pouvoir le 4 août 1983 par un coup d’Etat populaire, le président Thomas SANKARA a engagé son pays dans une révolution populaire et démocratique dans laquelle le peuple était invité à ne compter que sur lui-même pour relever les grands défis de son développement.

Ces nombreux jeunes se réclamant du père de la révolution burkinabè, ont scandé le nom du capitaine-président Ibrahim TRAORE ce samedi 15 octobre 2022, l’invitant à s’inspirer de son illustre prédécesseur, le capitaine-président Thomas SANKARA pour conduire le Burkina Faso actuellement dans une impasse totale, à bon port.

Depuis plus de 7 ans, le Burkina Faso vit une situation sécuritaire difficile ayant entrainé de nombreux morts et déplacés et créée une crise humanitaire sans précédent dans le pays.

Ni le président élu en 2015 et réélu en 2020, Roch Marc Christian KABORE, ni son tombeur et successeur le 24 janvier dernier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo DAMIBA, n’ont réussi à apporter la quiétude aux citoyens.

Pour de nombreux burkinabè et partisans de l’idéal du capitaine-président Thomas SANKARA, meurtris dans leurs chairs par la situation sécuritaire, le capitaine-président Ibrahim TRAORE incarne l’espoir.

Le nouveau chef de l’Etat burkinabè a reçu un soutien populaire dans plusieurs localités du pays, dès l’annonce de sa prise de pouvoir le vendredi 30 septembre dernier.

Confirmé à la tête du pays par les Assises nationales le vendredi 14 octobre dernier, le capitaine-président Ibrahim TRAORE doit rapidement dérouler sa stratégie pour ramener la sécurité et la quiétude au Burkina Faso et permettre aux déplacés de retourner dans leurs localités.

Homme de terrain, maitrisant le problème sécuritaire et les difficultés que les soldats rencontrent sur le terrain, le nouveau président, commandant du régiment d’artillerie de Kaya, la première région militaire, située à une centaine de kilomètres de la capitale, va devoir s’entourer de femmes et d’hommes de valeurs, intègres, mus par l’intérêt national pour réussi sa mission.

Du coup d’Etat du 30 septembre à la commémoration du 15 octobre 2022, tout s’est déroulé comme une invite du destin au capitaine-président Ibrahim TRAORE, sans être le capitaine-président Thomas SANKARA, de s’inspirer de lui afin de relever les grands défis qui se posent au peuple burkinabè.

La chute du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo DAMIBA s’est lui déroulée comme une sanction du destin contre celui qui s’est donné comme meilleurs alliés, le prédécesseur et le successeur du président Thomas SANKARA.

Pour s’être affiché publiquement avec le médecin commandant Jean Baptiste OUEDRAOGO et le capitaine Blaise COMPAORE qu’il a tenté de réhabiliter alors que ce dernier est condamné par la justice burkinabè, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo DAMIBA avait sans doute scellé son sort et le destin s’est opposé à ce qu’il préside en tant que président du Faso, la commémoration de l’assassinat du président Thomas SANKARA.

Son tombeur apparaît du coup comme celui qui réhabilite la mémoire du président Thomas SANKARA. Il bénéficie de ce fait d’un soutien populaire qu’il doit œuvrer à consolider très rapidement par des actions fortes sur le terrain militaire, humanitaire et social.

Le capitaine-président Ibrahim TRAORE est un espoir pour les populations meurtris depuis plusieurs années par la situation sécuritaire. Il lui appartient donc d’être à la hauteur des attentes placées en lui. Bonne chance camarade capitaine-président.

Ouagadougou, le lundi 17 octobre 2022    

WUROTEDA Ibrahima SANOU

Journaliste-agencier-analyste

www.sanou31@hotmail.fr

71 01 80 28 (whatsapp)

Agence d’information du Burkina (AIB)

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