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Ressources animales : Les races locales menacées de disparition par les races exotiques (expert)

Ouagadougou, 1er juin 2019 (AIB)-La course pour produire davantage en important de façon incontrôlée des races exotiques, menace désormais la survie des races locales au niveau des ressources animales, s’est alarmé vendredi, Dr Jean-Marie Batiébo qui recommande alors, «une politique équilibrée», afin de préserver le patrimoine génétique nationale.

 «Il y a cet engouement pour encore produire plus, qui se fait au détriment des races locales. Donc, on assiste à une disparition de beaucoup de races aussi bien au Burkina Faso que dans le monde», a affirmé vendredi Dr Jean-Marie Batiébo, lors d’un atelier.

Le secrétaire permanent de la Coordination de la gestion des ressources génétiques animales (SP/CGRGA), a souligné que de nos jours, une quinzaine de races de bovins, dominent la production dans le monde, faisant que «toutes les autres races sont en train de s’éteindre».

Selon Dr Batiébo, le croisement entre les races locales et exotiques, améliorent certes la production, mais font perdre aux hybrides, «la résistance aux conditions difficiles» telles que les maladies et la sous-alimentation.

«Entre des animaux (croisés) qui produisent quinze litres de lait mais qui ne peuvent pas aller au pâturage et des animaux (locaux) qui produisent deux à cinq litres mais qui vont au pâturage et qui reviennent, il appartient à chaque éleveur de voir les conditions de son exploitation et de choisir les races qui conviennent», a expliqué l’expert.

Justement, c’est cette «politique équilibrée» contenue dans la loi 037 portant, réglementation de l’amélioration génétique du cheptel au Burkina Faso et de ses décrets d’application, que Dr Jean-Marie Batiébo a abordée, lors d’un atelier réunissant le Haut-commissaire du Kadiogo Boureima Sawadogo et les Forces vives de la province.

Cette loi adoptée en 2012 et ses textes d’applications prises en 2017, rendent obligatoire, «l’identification individuelle, unique, pérenne et généralisée» des animaux.

En plus, un certificat zootechnique et sanitaire est exigé pour l’exportation ou l’importation des animaux de reproduction, de la semence et des embryons.

Notons aussi que seuls les titulaires de licences d’inséminateur, peuvent dans le cadre d’un centre ou d’une structure agréés, mettre en place de la semence et des embryons.

La loi a aussi prévu des sanctions en cas de manquements.

Ainsi, au terme de l’article 26, «quiconque trompe ou fraude sur la valeur génétique d’un animal ou de la semence animale est puni d’un emprisonnement et d’une amende de 300 000 à 1 500 000 de FCFA».

Selon Dr Batiébo, en cas d’achat par exemple d’un taureau reproducteur, il ne faut pas se fier toujours à son apparence mais uniquement à sa fiche zootechnique et sanitaire, au risque d’être déçu par le produit du croisement.

La loi puni également d’une amende de 150 000 à 1 000 000 FCFA, les infractions aux normes zootechniques et sanitaires, aux essais de croisement, aux garanties d’importation et d’exportation et aux agréments prévus (article 27).

Le Haut-commissaire du Kadiogo Boureima Sawadogo a souhaité que les différents acteurs s’approprient la loi 037 et accompagnent la dynamique de mise en place des différents instruments pour son opérationnalisation.

Agence d’information du Burkina

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