Campagne humide dans la Boucle du Mouhoun

1,83 millions de tonnes de production attendues

La campagne agricole humide 2023-2024 s’installe progressivement dans la région de la Boucle du Mouhoun. Avec un léger retard, les agriculteurs restent confiants. Constat dans quelques champs de Dédougou et de Solenzo en ce début du mois de juillet 2023.

 

La Boucle du Mouhoun, Grenier du Burkina Faso, est de plein pied dans la campagne agricole humide 2023-2024. Dans les champs, les agriculteurs se hâtent pour « enterrer » les grains. Au bas-fond rizicole de Fakouna, village situé aux encablures de Dédougou, ce mardi 4 juillet 2023, la majorité des exploitants sont en phase de labour. Certains craignent un retard dans l’installation de la saison. Pourtant, Bernard Dayo est confiant. « A Dédougou, nous avons l’habitude de semer à ce moment. L’année passée, j’ai semé vers le 10 juillet mais, j’ai récolté », dit-il. Son seul souhait est que la pluviométrie soit bonne afin qu’il puisse faire le maximum de rendements. « L’année dernière, malgré quelques caprices de la pluie, j’ai quand-même eu beaucoup de sacs dans mon champs », se réjouit-il. La bonne pluviométrie, c’est aussi le souhait de Boureima Tiendrebéogo, habitant de Souri qui prépare son champ d’un hectare de maïs. Sa femme, à l’aide d’une pompe, pulvérise de l’herbicide sur le terrain. « La saison s’est installée un peu tardivement. Mais avec la variété de maïs que j’ai acquise, je ne suis pas inquiet. Même dans deux semaines, je peux toujours semer », indique-t-il.

Dans la province des Banwa, notamment à Solenzo, la saison des pluies s’est bien installée. Le niveau des travaux champêtres n’est pas le même chez tous les agriculteurs parce que le mois de juin n’a pas connu assez de pluies. Ce lundi 3 juillet 2023, les plantes de Boniface Tialla sont déjà visibles. Celui qui exploite un terrain familial d’une superficie de 2 hectares de sorgho à la sortie ouest de Solenzo, explique qu’il a commencé à semer dès les premières pluies. « En réalité, un bon cultivateur sait à peu près à quel moment la saison hivernale débute », fait savoir le producteur.

 

Des PDI qui se battent dans les champs

 

Dans son champ, en plus des membres de sa famille, Boniface Tialla est aidé par des femmes déplacées internes pour le désherbage. Mariam, l’une des déplacées internes, et ses coépouses sont organisées en groupe pour travailler dans les champs afin de subvenir à leurs besoins. « Nous n’avons pas de superficie à exploiter. Donc, en travaillant dans les champs, nous gagnons quelques revenus pour nos besoins.  La paie journalière est de 1 000 F CFA par personne. Mais si le propriétaire nous offre la nourriture, nous acceptons 750 F », relate-t-elle. D’autres Personnes déplacées internes (PDI) ont pu avoir quelques lopins de terres pour exploiter grâce à l’hospitalité de leurs hôtes. C’est l’exemple d’un d’eux qui a requis l’anonymat. « J’ai bénéficié d’une superficie de terre d’une bonne volonté. J’ai donc semé sur les anciennes buttes », indique-t-il. Pour le directeur provincial en charge de l’Agriculture des Banwa, Madou Coulibaly, la présente saison hivernale se présente bien dans l’ensemble dans la province, même si les pluies ont pratiquement commencé vers mi-juin et sont mal reparties dans le temps et dans l’espace. Pour la commune de Solenzo, souligne-t-il, la situation est bonne en matière de pluviométrie pour l’instant. « A ce jour, on a plus de 50% des semis et on observe déjà la levée des plantes. Sur une prévision de superficie de 241 600 hectares pour les céréales, nous sommes à 75% de réalisation dans la province », fait savoir le directeur provincial. Selon les prévisions de la direction régionale de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques de la Boucle du Mouhoun, il est attendu pour cette campagne humide, une production totale de 1,83 millions de tonnes. Soit 1,20 millions de tonnes pour les céréales, près de 511 000 tonnes de cultures de rente, et 121 000 tonnes pour les autres cultures vivrières. Le tout, sur une prévision 1,40 million d’hectares. Pour atteindre cet objectif, l’Etat accompagne, comme chaque année, les producteurs avec des intrants. Selon les services de la direction régionale, 2,3 millions de kilogrammes de semences certifiées, plus de 5 000 tonnes d’engrais et des équipements agricoles seront entre autres distribués aux producteurs dont les PDI disposant de terres.

Adama SEDGO

Salifou OUEDRAOGO

AIB/Banwa

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