Au coin du palais

Le braquage « imaginaire »

A.Z., commerçant, a comparu, le lundi 5 décembre 2022, devant la Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Bobo-Dioulasso, pour des fait d’abus de confiance. Les faits se déroulent à Guiglo en Côte d’Ivoire, lorsque A.Z. est chargé de faire un transfert mobile money de la somme de 4 millions F CFA à son patron vivant au Burkina Faso. A la barre, il soutient mordicus n’avoir jamais détourné cette somme. « Ce jour-là, je suis allé trouver que la banque était fermée. Et comme je devais venir au Burkina Faso, j’ai décidé de remettre l’argent en main propre avec le consentement de la plaignante », relate-t-il. Mais en cours de route, précisément à Bouaké, raconte le prévenu, il a été braqué dans le car, puis dépouillé de ses biens. Il soutient s’être réveillé dans un fossé. Une défense qui n’est pas du goût des juges qui pensent que A.Z. ne dit pas la vérité. Car, soulignent-ils, après ce prétendu braquage, le prévenu n’a pas informé la gendarmerie ni la police. De plus, il a attendu 72 heures avant d’informer la plaignante. Pour les juges, le fait de ne pas informer la gendarmerie ni la police était un choix calculé de sa part. Par ailleurs, ils disent ne pas comprendre que dans un car où il y avait plusieurs passagers, A.Z. soit « curieusement » le seul à être braqué. Pour lui, le prévenu a simulé un braquage pour ne pas être entendu par la justice. L’abus de confiance est donc caractérisé, à son avis, car l’argent qui lui avait été remis a été utilisé à d’autres fins. Dans sa réquisition, le ministère public a réclamé une peine d’emprisonnement de 18 mois de prison ferme et 500 000 F CFA d’amende assortis de sursis. Le tribunal a déclaré le prévenu coupable et l’a plutôt condamné à 12 mois et 500 000 F CFA d’amende, le tout assorti de sursis.

 

« Retiens que le recel est plus grave que le vol »

12 mois d’emprisonnement et 1 million F CFA d’amende, le tout ferme, c’est la sentence que le TGI de Bobo-Dioulasso a prononcée contre B.O. Il a été reconnu coupable de recel de moto à l’issue d’un jugement ce lundi 5 décembre 2022. Les faits remontent à courant novembre 2022 où B.O. a été appréhendé pour vol de moto. A la barre il soutient qu’il n’a jamais volé cette moto et que c’est un certain Aziz qui la lui a remise. « C’est Aziz qui m’avait remis la moto afin d’aller acheter la drogue. En remettant la moto, il m’a dit de ne pas prendre les grands axes », laisse entendre le prévenu. Pour sa part, le procureur lui demande de faire le choix entre le vol et le recel. « Ici vous êtes accusé de vol mais vous voulez qu’on requalifie les faits en recel, il n’y a pas de problème. Retiens que le recel est plus grave que le vol », lance le procureur au prévenu qui avait été déjà condamné pour recel de portables. Dans sa réquisition, le ministère public réclame de requalifier les faits de vol en recel. Puis, il a recommandé au minimum la peine d’emprisonnement de 24 mois et 1 millions F CFA d’amende, le tout ferme. Les juges ont décidé de requalifier les faits et de le condamner à 12 mois et 1 million F CFA, le tout ferme.

 

Un apprenti chauffeur, voleur de portable dans une la gare

A.D., apprenti-chauffeur, âgé de 32 ans, était à l’audience correctionnelle du TGI de Bobo-Dioulasso pour des faits de vol aggravé. En effet, il lui est reproché d’avoir volé un sac contenant un portable d’une valeur d’un million F CFA dans une gare. Les faits se déroulent le 9 novembre 2022, à l’intérieur d’une gare routière de la place. Signalé à la gare, il est très vite appréhendé par la police. Des faits reconnus sans ambages par le prévenu qui dit regretter son acte. Pour le procureur, il n’y a pas lieu de discuter car A.D. reconnait clairement les faits. Il recommande alors de requalifier les faits de vol simple en vol aggravé car ils ont eu lieu dans un lieu public. En répression, il a réclamé une peine d’emprisonnement de 60 mois dont 24 mois fermes et une amende d’un million F CFA avec sursis. Le tribunal en requalifiant les faits, l’a condamné 60 mois dont 12 fermes et 1 million F CFA d’amende avec sursis.

 

Il vole pour faire la belle vie

A.C., apprenti-chauffeur, âgé de 19 ans, était devant les juges du TGI de Bobo-Dioulasso, le lundi  5 décembre 2022. Il était prévenu de vol d’environ 6 millions F CFA d’une société de transport au Mali. Le prévenu a plaidé coupable. Profitant de l’inattention des responsables de la société, A.C. dérobe l’argent déposé dans un véhicule. Il décide de transférer une partie de l’argent à sa maman au Burkina Faso. Une fois au Burkina Faso, il s’achète un réfrigérateur, un ventilateur, une bouteille de gaz, un tapis de prière, une bouilloire, un vélo et des ustensiles de cuisines. Puis, le prévenu se loue une villa dans un quartier huppé de Bobo-Dioulasso pour faire la belle vie avec des « gos ». Se comportant comme un richard, il a même fait un tour à Kaya où il a séjourné dans un hôtel. Devant les juges et le procureur, il reconnait tous les faits et demande la clémence de la cour. Pour le procureur, cet individu n’a pas droit à la clémence de la cour. Il est certes est un délinquant primaire, a-t-il dit, mais son attitude après le vol est irresponsable. Reconnu coupable, A.C. a été condamné à 36 mois de prison ferme et aux versements de 500 000 F CFA d’amende ferme.

 

Ils approuvent le mariage de leur fille de 14 ans

F.M. et son frère cadet F.A. ont comparu devant le TGI de Dédougou, ce mardi 6 décembre 2022, pour avoir contraint leur fille, F.K. de 14 ans à contracter un mariage sans son consentement avec S.O. En effet, F.K. vit dans le village de Datomou dans la zone de Safané avec son oncle. « J’ai constaté une déviance dans le comportement de la fille. J’ai donc contacté son père qui réside à Bobo-Dioulasso pour lui faire part de mon inquiétude. La fille sort avec des garçons et rentre tard dans la nuit. Et pour moi, la seule solution pour mettre fin à cet écart de comportement, c’est son mariage », relate l’oncle à la barre. Et d’ajouter que son père n’ayant pas trouvé d’inconvénient à sa proposition, le mariage a été organisé en octobre dernier, selon les prescriptions de la religion musulmane. Il indique que sa nièce était consentante puisqu’elle entretenait déjà une relation avec son homme. Et à son père de préciser qu’en réalité, la fille est âgée de 16 ans, parce qu’il avait fait un suspens d’âge pour l’inscrire à l’école. Pour son mari, poursuivi pour complicité, sa « femme » n’a opposé aucune résistance et vivait bien dans le foyer jusqu’à ce que sa mère (elle ne vit plus avec le père de la fille), porte plainte pour mariage forcé en novembre dernier. Toute chose qui fait penser la famille à une vengeance de leur ex-femme. Pour la fille, le mariage a été organisé sans son consentement et à son insu. C’est le jour J qu’elle a compris ce qui se tramait contre elle. A la barre, elle laisse entendre clairement qu’elle ne veut pas de son homme et ne l’a jamais aimé. Le président de la cour a profité du procès, à l’allure d’une sensibilisation, pour rappeler quelques dispositions en la matière et inviter les parents à être plus regardant sur l’éducation des enfants. Quant au procureur, il a demandé à la cour de tenir compte des liens qui existent entre les accusés et d’œuvrer à préserver le climat au sein de la famille. Appelant le tribunal à reconnaitre les accusés et leur complice, coupables de mariage forcé, il a requis contre eux une peine de 12 mois assorti de sursis. Les parents ont reconnu leur tord et ont promis à la cour que cela ne va plus se répéter. Leur sort sera connu le 13 décembre prochain.

 

Le voleur des poulets de la « vieille » de 80 ans

R.D. a écopé de 12 mois de prison dont 6 fermes, et une amende de 500 000 F avec sursis. En effet, il a comparu ce mardi 6 décembre 2022 devant le TGI de Dédougou pour répondre des faits de tentative de vol de poulets appartenant à une vieille de plus de 80 ans. R.D., cuisinier dans un maquis-restau de la place, s’est introduit dans une cour aux environs de 2 heures du matin pour y soustraire les gallinacés. Aperçu, par le vigile d’un service voisin, il prend ses jambes au cou laissant derrière lui ses chaussures. Les recherches ont permis de mettre la main sur R.D. Devant la cour, il a reconnu sans ambages les faits, mais a indiqué qu’il voulait juste prélever un coq pour sa propre consommation. Le parquet a exprimé son indignation face à cette attitude d’un jeune âgé de la vingtaine. D’ailleurs, la propriétaire a signalé être victime de plusieurs vols de ses poulets dans la cour. Toute chose qui lui laisse croire qu’il pourrait bien s’agir de l’œuvre de l’accusé. R.D. est donc reconnu coupable des faits de tentative de vol de poulets.

Boudayinga J-M THIENON

ADAMA SEDGO

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