Route Bobo-Dioulasso/Orodara/Frontière du Mali

             Le calvaire des usagers

La Route nationale numéro 8 (RN8) qui relie Bobo-Dioulasso au Mali en passant par Orodara est dans un état de dégradation très avancée. Le bitume part en morceaux et les crevasses s’accentuent chaque jour au grand dam des usagers. Ce tronçon constitue de nos jours une menace pour les routiers qui le fréquentent. Sa réhabilitation tant annoncée tarde encore à voir le jour. Et les usagers ne savent plus à quel saint se vouer.

 

La Route nationale numéro 8 (RN8) est une route communautaire. Parce que fortement dégradée, l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) s’était engagée à financer sa réhabilitation avec des ouvrages annexes dans les villes traversées par celle-ci notamment à Orodara et à Koloko. Le début des travaux de réhabilitation était prévu pour 2020. Mais cette promesse tarde encore à voir le jour et les populations bénéficiaires s’impatientent. En attendant donc, chaque jour apporte son lot de désagréments, surtout en ce début de saison des pluies.

C’est le constat fait en ce mois de mai 2022. « Il est fréquent de voir des camions piégés dans les trous et des véhicules en panne causant souvent des accidents graves. La situation est encore pire pendant l’hivernage », lâche un usager sous le couvert de l’anonymat.  Pour les transporteurs, l’état de cette route est une vraie préoccupation. « Faire le trajet Bobo-Dioulasso-Orodara relève d’un parcours de combattant. Cette distance de 76 km qui se faisait auparavant en moins de deux heures à véhicule s’effectue maintenant en quatre heures de temps voire plus.

Cette voie est devenue un cauchemar pour les usagers notamment nous les transporteurs », soutient le président de la section du Kénédougou de l’Union nationale des petits transporteurs du Burkina (UNPTB), Kassoum Traoré. Il ajoute qu’à chaque voyage, il faut aller au garage du fait de multiples pannes. « Nous avons perdu beaucoup sur cette voie à cause des accidents. Vivement, qu’elle soit vite réparée », ajoute le jeune routier malien, Moussa Doumbia.

Pour l’ancien maire de la commune rurale de Djigouèra, Oula Traoré, la RN8 est un vrai calcaire, voire même un enfer pour les routiers. « On a collé et recollé. Tous les experts en collage à chaud et à froid sont passés. Mais rien n’est encore fait. De Bobo-Dioulasso à Orodara, il faut choisir ses trous pour y arriver. Ce sont des nids de poule à tout bout de champ, si ce n’est des nids d’éléphant ! Souvent, il vaut mieux carrément quitter ce qui reste du goudron pour emprunter le bas-côté. Mais là, aussi des cratères vous attendent », ironise-t-il.

 

Des pannes lors des évacuations sanitaires

 

La dégradation de la RN8 impacte les évacuations sanitaires. Hamado Zoungrana est un ambulancier en service au centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Orodara. « Avant, on pouvait rallier Bobo-Dioulasso en 45 mn pour une distance   de 75 km. Mais maintenant, ce n’est plus possible. Nous pouvons mettre 2 à 3 heures de temps pour joindre le Centre hospitalier universitaire Sourou (CHUSS) de Bobo-Dioulasso. Il nous arrive parfois de tomber en panne en cours de route avec des malades ou des femmes enceinte lors des évacuations », raconte l’ambulancier avec amertume.

Pour le président de l’UNPTB/Kénédougou, Kassoum Traoré, tout comme la vendeuse de condiments au marché de Orodara, Maï Sanou, il faut à tout prix sauver cette infrastructure. « La voie est vraiment endommagée et cela a un impact sur nos activités. Je ne sais pas de qui relève l’entretien de cette route, mais si rien n’est fait pour la sauver, la situation va de mal en pire », déplore Mme Sanou.

Mettant en exergue l’importance économique de cette voie pour le Burkina Faso, l’acteur économique de la ville de Orodara, Abdoul Karim Barro « Allias Docteur », estime qu’il sied de chercher vite des voies et moyens pour la réhabiliter. L’élu consulaire du Kénédougou, Drissa Barro, abonde dans le même sens. « Si rien n’est fait pour résoudre ce problème, il y a beaucoup de pertes sur cette voie », s’est-il offusqué en indiquant que ce sont les commerçants et les producteurs qui payent le plus lourd tribut. Son souhait le plus ardent est de voir reconstruire cette route afin de limiter les dégâts.

Apollinaire Kam

AIB/Kénédougou

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