Coup d’Etat au Burkina Faso
Des Bobolais acclament la junte militaire
Des Bobolais se sont rassemblés dans la soirée du lundi 24 et la matinée du mardi 25 janvier 2022, à la Place Tiéfo Amoro, pour saluer la prise du pouvoir par le Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Après toute une journée du lundi 24 janvier 2022, dans l’attente du dénouement de la situation qui prévalait dans certaines casernes au Burkina Faso, des Bobolais, dès l’annonce officielle de la prise du pouvoir par le Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPRSR) du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, ont investi la Place Tiéfo Amoro pour, disent-ils, saluer « cette prise de responsabilité » de l’armée. « Nous sommes sortis pour manifester notre soutien aux militaires. Nous acceptons cette décision à sa juste valeur du moment où les politiciens n’arrivaient pas à assurer la sécurité des Burkinabè et de leurs biens », a laissé entendre Daouda Diallo, un citoyen de la cité de Sya. L’intervention rapide de la grande muette, a-t-il poursuivi, était nécessaire. « Depuis un certain temps, on a dénoncé l’incapacité du président Roch Marc Kaboré à gérer le pouvoir. Nous avons même organisé des marches, malgré la répression des forces de l’ordre pour réclamer sa démission. Aujourd’hui, c’est chose faite. Nous en sommes soulagés », s’est félicité Bê Palm, l’un des manifestants. Son souhait est le retour rapide de la paix au Burkina Faso. Moussa Konaté du Mouvement de coalition des forces sociales a, pour sa part, invité la junte militaire à être à l’écoute du peuple et à éviter les erreurs du régime déchu. « Je suis désolé que les choses se terminent ainsi. Si le régime déchu avait écouté le cri de cœur du peuple, les choses pouvaient être autrement. C’est pourquoi je demande au lieutenant-colonel Henri Sandaogo Damiba de rester toujours à l’écoute de son peuple », a soutenu Moussa Konaté. Ce coup d’Etat au Burkina Faso, a-t-il poursuivi, est un message clair à tous les dirigeants africains qui ne tiennent pas compte des aspirations des peuples dans leur gestion du pouvoir. Par ailleurs, Moussa Konaté a invité les militaires à accorder un traitement « digne » aux anciennes autorités en détention. « Je demande à la junte d’accorder un traitement digne à l’ancien président Roch Marc Christina Kaboré et aux autres autorités qu’elle détient », a-t-il adressé à l’endroit des militaires à qui il souhaite plein succès dans leur mission. Antoine Nikièma, coordonnateur du Mouvement de la Coalition du 24, lance quant à lui un appel à la jeunesse « consciente » du Burkina Faso à ne pas rester en marge de la nouvelle page de l’histoire du pays qui est en train d’être écrite. Tout en apportant le soutien de son mouvement à la junte militaire, Antoine Nikièma demande la restauration des valeurs propres aux Burkinabè ainsi que la reconquête du territoire national et le retour des déplacés internes dans leurs localités d’origines.
Kamélé FAYAMA
Sosthène SOMBIE (Stagiaire)
