Plateau central
Ganzourgou
Champs et jardins scolaires: Une mission s’imprègne de l’expérience du Ganzourgou
Zorgho, (AIB) – Une mission du « Projet de repas scolaire à base de produits locaux pour une nutrition intelligente (PRSNI) au Burkina Faso », conduite par M. Sinaly Koné, a parcouru quelques écoles de la province du Ganzourgou du 24 au 28 mai 2021. L’objectif a été de s’imprégner de l’expérience de la province dans la mise en œuvre des champs et jardins scolaires.
Dans le cadre du Projet de repas scolaire à base de produits locaux pour une nutrition intelligente (PRSNI) au Burkina Faso, financé par la Banque mondiale, une mission a effectué, du 24 au 28 mai 2021, un voyage d’études dans le Ganzourgou. L’initiative visait à s’inspirer de l’expérience des acteurs de la province en la matière, en vue de mettre le projet en œuvre dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Sud-ouest et du centre-sud. Il s’est agi, spécifiquement, de comprendre entre autres, la stratégie de mobilisation des acteurs autour des champs et jardins scolaires, l’utilisation qui est faite des produits, l’accompagnement des partenaires, les difficultés rencontrées et les suggestions.
Il resort que dans la province du Ganzourgou, plusieurs écoles entretiennent des champs et des jardins scolaires depuis des années. Les productions issues de ces exploitations, additionnées aux produits de la collecte de vivres locaux servent à renforcer les vivres dotés aux écoles par les mairies pour la restauration des élèves. Pour encourager ces pratiques, la Direction provinciale de l’éducation préscolaire, primaire et non formelle (DPEPPNF) du Ganzourgou a initié en 2017, un coucours et les lauréats sont primés à l’occasion d’une journée dénommée journée promotionnelle de la cantine endogène.
C’est cette experience réussie qui a inspiré la Direction de l’allocation des moyens spécifiques aux structures éducatives (DAMSSE). A cet effet, durant les cinq jours, la mission accompagnée du contrôleur provincial des cantines scolaires du Ganzourgou, Émile Kaboré, s’est entretenue avec des directeurs d’écoles, des responsables de structures que sont les APE, les AME et les COGES de cinq écoles dans trois communes de la province. Elle a pu également échanger avec le Directeur provincial en charge de l’éducation préscolaire et primaire (DPEPPNF), le contrôleur des cantines et le directeur provincial en charge de l’agriculture.
L’implication d’un chef saluée
Ainsi, de l’école de Zanrcin à celle de Tintogo en passant par Toessin, Kocsin et Nabitenga, la mission a pu échanger avec des acteurs (directeurs d’école, enseignants, parents d’élèves, élèves) engagés dans l’entretien des champs et jardins scolaires. Pour susciter cet engagement, diront les acteurs, la sensibilisation est de mise. A l’école de Nabitenga, l’implication du chef du village a été relevé et salué.
Le DPEPPNF, Mahamoudou Bikienga a révélé la nécessité d’un dialogue franc pour susciter l’adhésion des communautés. « Les populations ont besoin de comprendre », a-t-il dit. Et pour cela, la direction saisit toute occasion pour sensibiliser et des émissions radiophoniques inter-actives sont même organisées à cet effet. Pour lui, la tenue des journées promotionnelles de la cantine endogéne est une excellente occasion de faire le bilan des productions, de récompenser les meilleures écoles productrices et de sensibiliser sur la gestion des vivres.
Selon le contrôleur provincial des cantines scolaires, Emile Kaboré, l’initiative du concours en 2017 est accompagnée depuis par l’asscociation française Zinado 2000. Selon lui, au départ 26 écoles de la province y ont pris part avec une production totale de 6,3 tonnes de niébé. En 2020, 103 écoles sur la quatre-centaine que compte la province se sont inscrites pour produire, mais 75 ont pu effectivement produire substantiellement, soit 12 tonnes de niébé, 4 tonnes de mong- bean et 2 tonnes de maïs le tout évalué à 7 millions 120 mille 150 FCFA. La satisfaction, selon lui, est que plusieurs écoles dans la province arrivent à couvrir toute l’année scolaire avec leurs productions cumulée à la collecte de vivres locaux.
Quant aux jardins scolaires, dans toutes écoles visitées, les productions (tomates, oignons, choux, aubergines, oseilles…) servent à améliorer la ration des enfants.
Les difficultés présentées aux membres de la mission sont, entre autres, l’incapacité pour la DPEPPNF de doter toutes écoles de semenses en quantité suffissante. Pour les communautés, l’arrivée tardive et l’insuffisance des semences, le manque d’engrais, la dévastation de champs par les animaux, le manque de grillage pour protéger les jardins, l’occupation de l’espace de certaines écoles par les propriétaires terriens, constituent quelques difficultés.
Aux termes de la visite, M. Koné a dit sa satisfaction. « Les objectifs de la mission sont atteints et les résultats sont édifiants », a-t-il dit. Il a félicité la direction provinciale en charge de l’éducation préscolaire et primaire et l’ensemble des acteurs de l’éducation du Ganzourgou pour avoir franchi le pas de la mobilisation communautaire autour des champs et jardins scolaires.
Les membres de la mission ont apprécié l’accompagnement des agents de l’agriculture et autres partenaires. Ils ont souhaité que la DPEPPNF en partenariat avec les services de l’agriculture mettent des itinéraires techniques de production de certaines spéculations à la disposition des écoles pour une production saine. Ils ont suggéré de veiller à la variation des mets servis aux enfants et au renforcement des capacités des cantinières.
- Koné a promis que les leçons tirées de cette mission seront mises au profit du PRNSI, projet s’inscrivant en droite ligne de l’initiative du président du Faso qui veut « Veiller à ce que chaque enfant en âge d’aller à l’école reçoive au moins un repas par jour de bonne qualité et en quantité suffisante« .
Moïse SAMANDOULGOU
(AIB-Ganzourgou)
