Arrondissement N°6 de Bobo
« Nous résistons à la pression des promoteurs immobiliers », affirme Hypolite Sitlé Sanou
L’arrondissement N°6 est l’un des 7 arrondissements de la commune de Bobo-Dioulasso. Situé au sud-ouest de la commune, il comprend 6 secteurs dont le camp militaire et 7 villages rattachés. Tout comme les autres arrondissements, l’arrondissement N°6 fait l’objet de sollicitation des promoteurs immobiliers. Nous avons abordé avec le maire dudit arrondissement, Hypolite Sitlé Sanou, cette question et bien d’autres sujets sur la vie de ressort communal.
Sidwaya : Monsieur le maire, la plupart des arrondissements de la commune de Bobo font face à une pression des promoteurs immobiliers pour l’acquisition des terrains. Quelle est la situation à votre niveau ?
Hypolite Sitlé Sanou(HSS) : Effectivement les promoteurs immobiliers nous harcellent pour l’acquisition de terrains. Nous essayons de résister à la pression de ces promoteurs immobiliers. Aucun arrondissement, ni aucune ville, n’échappe à cette pression. Nous ne faisons pas exemption. L’exemption peut-être est que nous avons résisté un tant soit peu à la pression de ces promoteurs immobiliers. La question foncière cause beaucoup de problèmes, et nous avons l’impression que la promotion immobilière est devenue un véritable fonds de commerce.
S : Qu’en est-il du village de Logofourousso, un des villages rattachés de votre arrondissemnt où l’acquisition des terres pour la construction des logements sociaux avait fait grands bruits ?
HSS : La situation est maitrisée, et le projet de construction des logements sociaux est en cours d’exécution. En tous les cas, nous n’avons jamais désespéré en ce qui concerne ce projet, parce que nous avons eu l’adhésion de la majorité de la population si bien que nous n’avons pas eu peur. Mais l’Etat a été un peu lent dans l’exécution de ce projet de construction des 40 000 logements sociaux. S’il y avait une constance nous serons loin dans l’exécution de ce projet. Ce projet est réalisé en mode partenariat public-privé (PPP). Un promoteur était déjà sur le terrain pour le début de sa construction. Un autre a déjà fait une maison témoin. Les promoteurs sont déterminés à poursuivre les travaux à une certaine de vitesse .Ils sont entrain de faire un forage qui va leur permettre de faire le travail sans interruption.
S : Votre arrondissement abrite la zone industrielle de Bobo. Peut-on déduire que vous êtes le plus riche des 7 arrondissements de Bobo ?
(HSS) : Loin de là. Vous savez comment tout cela fonctionne. Si nous avions été l’arrondissement le plus riche et avec la détermination que nous avons, nous aurions d’abord changé l’image de la zone industrielle. Nous avons tenté avec les industriels eux-mêmes pour faire changer l’image de la zone industrielle. J’avoue que nous n’avions pas eu l’adhésion comme nous aurions souhaité. Notre zone industrielle est toujours dans la situation dans laquelle nous l’avons connue. La situation physique n’a pas changé et cela nous dérange beaucoup. C’est vrai que les questions de voirie relèvent beaucoup plus de l’administration communale, mais elles ont des limites en matière d’investissement. C’est dans ce sens qu’au niveau de l’arrondissement nous avons essayé de regrouper les industriels pour les organiser en association afin de pouvoir faire quelque chose en matière de voirie et d’éclairage. Mais cela a été peine perdue parce que rien n’a bougé.
S : vous venez de passer 5 ans à la tête de cet arrondissement…quel bilan pouvez-vous nous faire à cette date ?
(HSS) : C’est difficile de faire un bilan exhaustif à l’étape où nous sommes. Il faut dire que nous avons pu réaliser quelque chose au compte de notre communauté et réorganiser notre administration. En termes de réalisation, nous avons quand même pu embrasser tous les secteurs de la vie, à savoir la santé, l’éducation, ou le sport. Pour un coup d’essai, il y a de quoi être satisfait. Au niveau du climat, nous n’avons pas eu de remous au niveau du conseil durant le mandat. Ce qui nous réjouit d’ailleurs parce qu’en notre sein, il n’y a pas de différence entre un conseiller du parti au pouvoir et celui de l’opposition. Je loue cette collaboration. Je profite de l’occasion pour remercier les conseillers, les acteurs politiques et la population parce que par moment c’est la population qui vient semer la zizanie entre nous les conseillers. Pour la nouvelle année, je souhaite que l’unité demeure. Nous avons un bilan satisfaisant mais il faut dire que certaines choses restent à faire comme l’électrification, qui nous tient à cœur. Nous aurions souhaité que tous les villages de notre arrondissement soient électrifiés, et équipés en eau potable sans oublier les questions de voies, même si les villages de notre arrondissement sont la plupart à côté des voies bitumées. C’est une chance d’ailleurs. En matière d’électrification, il y a une lueur d’espoir car un projet de centrale solaire est en vue. Elle sera probablement installée dans la zone de Matourkou et nous avons négocié avec les exécutants pour l’ouverture des voies et des éclairages solaires. Nous souhaitons que la nouvelle année soit une année de paix parce que sans paix, on ne peut rien faire. Nous souhaitons que les Burkinabè s’unissent. Quand nous voyons l’atmosphère politique aujourd’hui ça nous réjouit à plus d’un titre. Au début de mon mandat, quand j’ai voulu travailler avec tous les membres du conseil y compris ceux de l’opposition, les gens avaient vu en cela un scandale. Mais aujourd’hui, les faits me donnent raison. C’est vrai que l’animation de la vie politique nécessite qu’il ait une opposition mais pas de façon farouche. A tous les niveaux, nous sommes en retard, il est temps qu’à un certain moment donné il n’y ait pas une opposition catégorique sur les faits qui sont même avantageux pour l’opposition. Je salue l’ensemble de la classe politique, et souhaite que les citoyens voient en leurs gestes et faits quelque chose de positive et que cela nous permette d’amorcer un développement sincère.
Propos recueillis par Adaman DRABO