Gestion foncière à Bobo-Dioulasso
Chaude matinée de l’arrondissement 4
Des habitants de l’arrondissement 4 de Bobo-Dioulasso étaient en colère contre leur maire Bakoné Millogo, le lundi 28 décembre 2020. Ces manifestants disent « non » à une opération de recensement des habitats des zones non-loties des secteurs 33 et 24 de l’arrondissement.
Chaude matinée ce lundi 28 décembre 2020 devant la mairie de l’arrondissement 4 de Bobo-Dioulasso. Des balais en main, des spatules pour certains, les habitants des zones non-loties des secteurs 33 et 24 étaient remontés contre le maire Bakoné Millogo. Ces manifestants ont assiégés la mairie en scandant : « nous ne voulons pas », « Nous ne sommes pas d’accord » pour marquer leur désapprobation au projet d’aménagement des espaces au profit des sociétés immobilières. Un projet que le conseil municipal dudit arrondissement a validé lors de la 4ème et dernière session de l’année 2020 les mercredi 23 et jeudi 24 décembre 2020.
Le projet validé, le maire Bakoné Millogo et son équipe ont aussitôt entamé une opération de recensement des habitats des zones non-loties des secteurs 33 et 24 de l’arrondissement. Pour les habitants, cette opération n’a qu’un seul objectif : l’« expropriation de leurs terres » d’où leur refus catégorique à ce projet car, affirment-ils, n’ayant pas été informé auparavant par l’autorité. « Nous avons été informés qu’aujourd’hui. Nous ne pouvons accepter cela. C’est quel genre de recensement ? », s’interroge Moussa Kabré, très remontré contre le maire. Il a fallu l’intervention de la Brigade anti criminalité (BAC) et la compagnie républicaine de sécurité (CRS) pour calmer les manifestants. Après maintes négociations, une délégation des manifestions et le maire ont pu échanger à huis clos.
A l’issue de l’échange, le porte-parole des manifestants, Mamadou Drabo, a appelés au calme. « Si le maire veut nous faire la force, nous n’allons pas accepter. Les lotissements sont suspendus à Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. Alors nous ne comprenons pas l’acharnement du maire », soutient-il, affirmant que le maire ne peut pas exproprier leurs terres au profit des sociétés immobilières. Rencontré dans son bureau, le maire Bakoné Millogo donne sa version des faits. A l’en croire, lors de la dernière session de l’arrondissement 4, le conseil municipal a eu affaire avec certains promoteurs immobiliers où il a décidé de l’aménagement d’environ 800 hectares.
Ces superficies sont contiguës à la zone d’habitats spontanées, laisse entendre M. Millogo. « Nous avons décidé de dénombrer les habitats spontanés », confie-t-il, insistant que cette opération est juste pour dénombrer les habitats spontanés en attendant les négociations avec les sociétés immobilières tout en préservant l’intérêt des populations. Avant le début de l’opération, les leaders d’opinions, des chefs de villages ont été consultés. Malheureusement, Mamadou Drabo dit ne pas être d’accord avec cette décision. « Mamadou Drabo est manifestement de mauvaise foi. Sinon il n’a jamais été question d’un projet de lotissement », fait savoir Bakoné Millogo. Accusé par des manifestants d’avoir voulu faire usage d’un pistolet automatique, Bakoné Millogo nie tout en bloc. « Quand il me donnait des coups, ils ont filmé. Qu’ils me montrent là où j’ai une arme que j’ai tenté de faire usage… Devant une telle foule, il est toujours mieux pour quelqu’un d’intelligence de se résigner », se défend le premier responsable de l’arrondissement 4 de Bobo-Dioulasso, exprimant son intention de déposer une plainte contre les manifestants. Car, justifie-t-il, avoir été agressé par des habitants.
Boudayinga J-M THIENON
