Liberté de la presse au Burkina Faso

 

Les textes passés à la loupe à Banfora

 

Le Ministère de la communication et des relations avec le parlement organise du 14 au 16  septembre 2020 à Banfora, un atelier national de relecture des textes de lois régissant le secteur de l’information au Burkina Faso. Cet  atelier regroupe les cadres du ministère en charge de la communication et les représentants des organisations professionnelles des médias. C’est le Directeur de cabinet Soumaïla Ouédraogo qui a représenté le Ministre de la communication à la cérémonie d’ouverture de cet atelier.

 

Sous la transition en 2015, la liberté de presse au Burkina Faso a connu des acquis significatifs avec l’adoption de plusieurs textes de lois. Cela s’est traduit par les lois n°057 portant régime juridique de la presse écrite, la loi 058 portant régime juridique de la presse en ligne, la loi 059 portant régime juridique de la radiodiffusion sonore et télévisuelle et la loi 051 sur l’accès aux sources d’information publique et aux documents administratifs. A en croire Soumaïla Ouédraogo, directeur de cabinet du Ministre de la communication et des relations avec le parlement, ces différentes lois, en remplacement du code de l’information de 1993, ont consacré une réelle avancée en matière de liberté de presse au Burkina Faso, avec notamment la suppression des peines privatives de liberté en cas de délit de presse, la coupure du cordon ombilical qui liait les médias publics à leur tutelle technique, la prise en compte effective de la presse en ligne, l’accès aux sources d’information publiques. Cependant a-t-il ajouté, à l’épreuve de cinq années de mise en œuvre, ces acquis ont montré des limites.

C’est pourquoi le Ministère en charge de la question et aussi bien les organisations professionnelles des médias ont convenu nécessaire, de revisiter ces acquis, les consolider, voire les «réorienter», au regard des difficultés constatées dans l’application effective de certaines dispositions. Soumaïla Ouédraogo dira même que des défis nouveaux sont apparus avec les radios et les télévisions en ligne, l’information par SMS, le passage effectif des médias audiovisuels télévisuels à la Télévision numérique de terre, les difficultés d’application de la loi sur l’accès à l’information et aux documents administratifs, etc. Selon le ministère de la communication, il apparaît judicieux de travailler à prendre en compte ces nouveaux outils et canaux d’informations, et trouver des remèdes appropriés aux points d’insuffisances recensés.

En outre, le ministère de la communication veut ratisser large ; «d’autres préoccupations qui ne ressortent pas forcement dans les documents qui vont être analysés au regard de leurs pertinences, peuvent également être posées sur la table des discussions » a déclaré Soumaïla Ouédraogo. Venus de la capitale pour la circonstance, la crème du ministère de la communication et celle des organisations professionnelles des médias, vont plancher trois jours durant sur des propositions faites par un comité restreint. Cependant, le porte-voix de Remi Fulgance Dandjinou a tenu à rappeler aux participants de cet atelier qu’il ne s’agit «nullement d’une camisole de force», car de leurs discussions éclairées, des idées tout aussi pertinentes pourraient être prises en compte ; a-t-il soutenu.

Soumaïla Ouédraogo se veut assez clair, la finalité de ce toilettage est de garantir la liberté de presse, perçue à raison comme la mère de toutes les libertés, et pouvoir fixer, au nom de l’intérêt général et de la protection des citoyens, des limites.

                                                                                                                             Mamadou YERE

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