Centre est

Boulgou

Structures d’interfaces de santé

La médecine traditionnelle et moderne mutualise leur force

Tenkodogo, (AIB) – Le gouverneur de la région du Centre-Est, Antoine Ouédraogo, a présidé l’atelier de restitution des résultats d’une étude d’enquête sur l’opérationnalisation des structures pilotes appelée «structure d’interface (SI)» entre les services de santé «modernes» et ceux de santé «traditionnels», le mardi 4 août 2020 à Tenkodogo. Ledit atelier a été organisé par l’association régionale des tradipratiens de santé (TPS), en partenariat avec la direction régionale de la santé (DRS) du Centre-Est.

La médecine traditionnelle (MT) est une pratique millénaire qui occupe une place importante dans les habitudes des populations africaines, qui font d’abord recours à la MT pour leurs soins de santé primaires avant de se rendre dans un centre de santé moderne. Dans l’optique de renforcer l’intégration de la MT dans le système de santé burkinabè, des structures pilotes appelées «structures d’interfaces (SI)» entre les services de santé «modernes» et ceux de santé «traditionnels», ont été construites dans le centre hospitalier régional (CHR) de Tenkodogo et le centre hospitalier universitaire régional (CHU-R) de Ouahigouya. Cependant, précise le gouverneur Antoine Ouédraogo, aucune de ces structures ne fonctionnent à ce jour pour cause des difficultés liées entre autres au statut des prestataires de la MT appelés à exercer dans ces structures, de leur dénomination et de l’appropriation des acteurs concernés.

Le directeur de la médecine traditionnelle et alternative (DMTA), Dr Nadembèga Pascal, a indiqué que bien que construites depuis 2012, la mise en œuvre de ces SI peine à être effective, du fait qu’il fallait avoir l’opinion de tous les acteurs afin de décider de la voie à suivre pour leur opérationnalisation d’ici 2021. Selon Dr Nadembèga, l’objectif visé par ces structures est de mutualiser les forces de tous les acteurs qui interviennent dans la santé des populations car, aucune ne peut à elle seule prendre en charge toutes les maladies. «Des patients selon la nature et la gravité  de leurs maladies, font le choix en premier lieu entre la MT et celle moderne. C’est le cas de la covid-19 où, jusqu’à présent, la médecine moderne (MM) n’a donné seulement que des hypothèses et des alternatives», a-t-il dit. Dr Nadembèga a toutefois déclaré que des textes autorisant la MM à envoyer son patient au niveau de la MT et vice-versa, existent déjà et il suffit de les appliquer.

Conduite respectivement par l’équipe de la direction régionale de la santé et du CHR de Tenkodogo, avec l’appui technique et financier de la centrale d’achat des médicaments essentiels génériques (CAMEG), l’objectif de l’étude sur l’opérationnalisation de la SI, est de prendre en compte les différentes opinions recueillies auprès des tradipraticiens de santé (TS), des populations, du personnel de santé, des autorités administratives et sanitaires, des partenaires techniques et financiers et du ministère de la santé sur la mise en fonction de la SI de Tenkodogo et son intégration dans le système de santé moderne. Quand à l’atelier de restitution, il vise à recueillir les appréciations, les observations et les contributions des différentes parties prenantes, afin de rendre fonctionnelle la SI de Tenkodogo et à susciter leur engagement en faveur de la MT.

Le gouverneur Ouédraogo a par ailleurs rappelé que la stratégie régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la MT 2014-2023, s’articule autour des objectifs suivants : Intégrer la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé nationaux ; promouvoir le recours à une médecine traditionnelle sûre et efficace, la protection et l’utilisation durable des ressources de la MT développer l’accès à des soins sûrs et efficaces et enfin, renforcer la coopération en vue de la production et la mise en mise en commun des connaissances et des compétences dans ce domaine.

Le président de l’association régionale des tradipratiens de santé (TPS) du Centre-Est, Soumtoundou Ouédraogo a salué cette démarche qui consiste à mutualiser les forces dans laquelle les tradipraticiens pourront désormais exercer leur profession dans la transparence aux côtés des médecins modernes. Soumtoundou Ouédraogo a aussi précisé avoir depuis 2009, de bonnes relations et de collaborations avec la MM. De son avis, les malades et la population en générale découvriront davantage la compétence de la médecine traditionnelle. «Si quelqu’un n’a pas vu un tradipraticien guérir un malade, ignore de quoi est capable la médecine traditionnelle. Je réfère des malades au CHR et tout le personnel soignant le reconnait», a-t-il ajouté.

 

Bougnan NAON

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