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Présidentielle au Congo-Brazzaville : Décès du principal opposant Kolélas, la réélection de Sassou Nguesso attendue

Ouagadougou, 22 mars 2021 (AIB) – Le principal opposant au Congo-Brazzaville, Guy-Brice Parfait Kolélas est décédé lundi matin, au lendemain de l’élection présidentielle à laquelle il était candidat face au président sortant Denis Sassou Nguesso, dont la réélection est attendue. 

Testé positif à la Covid-19, Kolélas, 60 ans, est décédé en France lundi aux premières heures juste après l’arrivée de l’avion médicalisé venu le chercher à Brazzaville dimanche après-midi, au moment du vote, auquel il n’a pas pu prendre part.

«L’avion a atterri au Bourget (aéroport au Nord de Paris pour les vols privés) à 02H35 environ, il est décédé à 02H40», a déclaré un ami proche à l’AFP.

A la veille de l’élection, son camp a posté une vidéo le montrant très affaibli, le souffle coupé et sous assistance respiratoire dans lequel il s’exprimait.

«Mes chers compatriotes, je suis en difficulté, je me bats contre la mort, mais je vous demande de vous lever. Allez voter pour le changement», avait-il déclaré.

Dimanche, à peu près  2,5 millions de Congolais ont voté pour choisir le futur président parmi sept candidats dont l’opposant Guy-Brice Parfait Kolélas et le président sortant Denis Sassou Nguesso, grand favori.

A l’annonce de sa mort au lendemain du vote, la situation était calme et la circulation normale à Brazzaville, où les résultats sont attendus dans la semaine. La commission électorale a promis de livrer les premières tendances dans la journée.

Le parquet de Bobigny (Nord-est de Paris) a annoncé à l’AFP l’ouverture d’une enquête, confiée à la section criminelle, sur la recherche des causes de la mort de l’opposant, dont le corps n’a pas encore été rapatrié.

«Je l’ai eu au téléphone lundi (15 mars), je l’avais trouvé très fatigué», a repris son ami joint à Paris, effondré.

«Il m’avait dit : c’est la campagne, j’ai le palu. Quand il est allé à l’hôpital, ils ont découvert que c’était le Covid-19 et c’était trop tard».

Dans les quartiers sud de Brazzaville, son fief, l’ambiance était normale, la population reprenant ses activités quotidiennes au lendemain du vote.

Un correspondant congolais de TV5 Monde, Berdy Pambou, a néanmoins confié à un correspondant de l’AFP avoir été agressé au siège du parti de l’opposant. La police a dû intervenir.

«Guy-Brice Parfait Kolélas était un grand leader politique congolais. Avec lui on espérait le changement. La population congolaise est très émue. Pour le moment, on n’imagine pas qui peut le remplacer», a déclaré à l’AFP un sympathisant, Wilfrid Raoul, rencontré au marché Total, aux portes de la région du Pool, son fief.

Guy-Brice Parfait Kolélas était arrivé deuxième avec plus de 15 % des voix, selon le décompte officiel à la présidentielle de 2016 face à Denis Sassou Nguesso réélu avec plus de 60% des voix.

Ce dernier lui avait souhaité un «prompt rétablissement» dimanche, avant de se féliciter de la bonne tenue du scrutin.

Denis Sassou Nguesso a indiqué dimanche que «c’est dans un climat de paix que la campagne électorale s’est déroulée», chose qui est selon lui, «un bon signe» pour la «démocratie» congolaise.

Denis Sassou Nguesso a souhaité «que le processus se poursuive ainsi jusqu’à son terme» et espère «l’emporter dès le premier tour» surtout qu’il a fait campagne sous le slogan «un coup, K-O».

L’Eglise catholique a émis des réserves sur la transparence du scrutin. Ses observateurs électoraux n’ont pas obtenu d’accréditations.

Arrivé au pouvoir en 1979 par un coup d’Etat, Denis Sassou Nguesso a été battu en 1992 lors des premières élections pluralistes du pays par Pascal Lissouba.

Cependant, il a repris le pouvoir en 1997 par les armes après une guerre civile avec les forces de M. Lissouba.

Il a été élu une première fois président en 2002 pour un mandat de sept ans renouvelable une fois et réélu en 2009.

En 2015, il a fait sauter le verrou constitutionnel qui limitait à deux le nombre de mandats présidentiels et s’est fait réélire à la présidentielle de 2016 non sans contestation.

Agence d’information du Burkina

WIS/ata/ak

Source : TV5 Monde

Photo : Jeune Afrique

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