Loroum : Les producteurs désemparés par l’absence de pluie depuis presque un mois

Titao, 22 sept. 2021 (AIB)- Après avoir connu une installation tardive de la campagne agricole, les producteurs du Loroum sont maintenant désemparés par l’arrêt de pluies depuis presque un mois, une situation très difficile pour la localité qui souffre déjà de l’insécurité.

 « La campagne agricole risque d’être désolante s’il n’y a pas de pluies les prochains jours », se lamente Mamoudou, propriétaire d’un lopin de terre à quelques encablures de Titao.

Visiblement stressé, Mamoudou ne sait plus à quel saint se vouer, lui qui depuis une semaine assiste impuissamment à la dégénérescence de ses pieds de maïs.

Une pioche accrochée à son vélo qui lui sert de monture, il avoue que le reste appartient au bon Dieu.

Avec le stress hydrique, les cultures se meurent sous le regard impuissant des producteurs.

Joel Niampa, un autre producteur est aussi désemparé : «Nous avons les milles problèmes au Loroum. En plus des problèmes sécuritaires, nous voici confrontés à la rareté des pluies. Non seulement elles se sont installées tardivement mais aussi depuis un certain temps elles peinent à venir. Le sol est très sec et les cultures ont commencé à se faner. »

En effet, visiblement les cultures semblent entamées par la longue poche de sécheresse constatée entre mi-août et début septembre dans la localité.

Depuis plus de trois semaines, l’on n’a enregistré aucune quantité sérieuse du liquide précieux tombant du ciel.

Joël Niampa est désemparé de cette situation qui va plonger la province dans une crise alimentaire.

Comparativement à la saison précédente, l’état végétatif des cultures présente un retard de croissance.

La plupart des spéculations, le mil et le sorgho notamment ne connaissent qu’un début timide d’épiaison.

L’arachide, le niébé et le maïs semblent encore plus impactés par la sécheresse.

Si la sécheresse perdure, il ne faudra plus  compter sur le maïs et le niébé.

Le niveau de remplissage des barrages est en deçà de 65% largement dérisoire par rapport à la même période de la saison précédente.

Cette situation est due non seulement au retard d’installation de la saison pluvieuse mais aussi à l’irrégularité des pluies au cours de la période.

Selon M. Sévérin K. Niampa, chef de service des études et des statistiques sectorielles à la direction provinciale de l’Agriculture du Loroum, l’ensemble des communes de la province ont reçu moins d’eau en comparaison à la même période de la saison précédente.

Pis, les pluies tombées étaient mal reparties et ne sont pas d’une hauteur importante si bien que les retenues d’eau et les barrages ne sont pas remplis.

Les retenues d’eau n’ont pas encore les capacités escomptées.

Les cumuls pluviométriques à la date du 20 septembre 2021 sont de 494,5 mm à Titao contre 587 mm à la même période, soit un déficit de 270 mm.

La situation est sensiblement similaire dans la commune de Banh avec 348,5 mm d’eau enregistré contre 587 mm en 2020 soit un déficit de 238,5 mm d’eau.

Le poste pluviométrique de Titao n’a enregistré aucune pluie importante depuis 21 jours et Banh depuis 25 jours.

Cette situation inquiète les producteurs. Un sentiment partagé par les techniciens de l’agriculture qui craignent le pire si le niveau de remplissage des retenues d’eau et les barrages ne s’améliore pas.

Sévérin K. Niampa invite les producteurs à démarrer très tôt la campagne maraîchère.

Les activités maraîchères prendraient un coup si les sources d’eau venaient à tarir rapidement. Pour les services techniques, il est recommandé que les activités maraîchères démarrent le plus tôt possible pour parer au plus urgent.

Pourtant, malgré le retard d’installation des pluies, la physionomie des plants présageait en début août une bonne campagne.

Malheureusement, les poches de sécheresse au cours de la 2ème décade d’août à la 2ème décade de septembre ont été préjudiciables aux spéculations et semé le désespoir chez les producteurs.

La province du Loroum traverse une situation sécuritaire difficile marquée par des attaques de groupes armées avec comme corollaire des déplacements massifs de populations et l’abandon de plusieurs zones de cultures.

Agence d’information du Burkina

Abdoul Salam OUARMA

(AIB-Loroum)

Abdoulaye OUEDRAOGO, collaborateur 

 

 

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