Gourma/Promotion des droits des adolescents et des jeunes de l’Est:Dix mois après, les décideurs politiques tiennent leurs engagements
Fada N’Gourma, (AIB)-Le Forum des éducatrices africaines (FAWE Burkina), en collaboration avec le Réseau des jeunes pour la paix et le développement de la région de l’Est (RJPD), a organisé, le 17 mai 2024, une rencontre de suivi des engagements des décideurs politiques pour le bien-être des adolescents et des jeunes de la région de l’Est.
Le 28 juillet 2023, le groupe de plaidoyer des jeunes de l’Est, une initiative du Forum des éducatrices africaines (FAWE Burkina), en collaboration avec le Réseau des jeunes pour la paix et le développement de la région de l’Est (RJPD), avait plaidé auprès des décideurs politiques, lors d’une rencontre régionale organisée dans le cadre des activités du programme « Break Free », afin qu’ils facilitent la réalisation de toilettes modernes au profit des jeunes filles. Cela, pour une bonne gestion de leur hygiène menstruelle.
Aussi, les jeunes avaient souhaité « vivement » l’organisation de campagnes de dépistage des Infections sexuellement transmissibles (IST), le VIH/SIDA notamment, ainsi que la tenue de séances de sensibilisation à la Santé sexuelle et reproductive (SSR) au Lycée Diaba Lompo et au Lycée Hampali.
Enfin, les jeunes avaient souhaité de tout vœu qu’un mécanisme efficace d’accès à l’information sur la santé sexuelle et reproductive soit mis en place. Répondant favorablement à ces requêtes, les autorités avaient pris l’engagement, lors de cette rencontre régionale, de peser de tout leur poids afin de satisfaire les doléances énoncées. Dix mois après l’évènement, les décideurs et les jeunes se sont retrouvés, le 17 mai 2024, pour apprécier l’état de mise en œuvre desdits engagements. C’était lors d’une rencontre régionale dite de suivi des engagements de 2023.
Selon Job Oscar Thiombiano, coordonnateur du RJPD, la structure relais du FAWE Burkina, la plupart des engagements ont été tenus. Pour preuve, a-t-il indiqué, des toilettes ont été réhabilitées au profit des jeunes filles et plusieurs campagnes de sensibilisation sur la SSR ont été organisées dans les établissements scolaires. Mieux, a-t-il poursuivi, des éducatrices ont été désignées dans chaque lycée.
Elles ont pour rôle d’encadrer les jeunes filles et de leur fournir toutes les informations sur la SSR. A écouter la proviseure du lycée Hampali, Clémence Diabouga, toutes ces actions ont contribué au bien-être des adolescents. « Notre lycée a bénéficié de plusieurs sessions de formation. Nous avons constaté, à l’issue de ces sessions, un changement de comportement chez les jeunes filles.
Elles sont assidues et participent davantage à l’animation des cours », a-t-elle déclaré. Ancien bénéficiaire du FAWE Burkina, le 1er vice-président de la délégation spéciale de la commune de Fada N’Gourma, Ernest Natama a salué l’engagement du forum en faveur de cette couche vulnérable de la population.
« Agir plus »
Cependant, a fait remarquer Job Oscar Thiombiano, la construction de toilettes modernes adaptées à l’hygiène menstruelle des jeunes filles est un défi à relever. En fait, il a expliqué que l’insuffisance des ressources financières limitent le champ d’actions des décideurs, surtout que la priorité aujourd’hui reste la question sécuritaire. Toutefois, a-t-il proposé, le groupe de jeunes peut initier des actions de plaidoyer auprès des Organisation non gouvernementale (ONG) en vue de mobiliser des fonds pour la réalisation de ces infrastructures sanitaires.
Pour le coordonnateur du FAWE Burkina, Camille Badini, malgré les difficultés, le programme « Break Free » se porte bien dans la région de l’Est. « Nous avons réalisé des performances et le bailleur en est satisfait », a-t-il dit.
Pour engranger plus de résultats, la porte-parole du groupe de plaidoyer, Yempani Lompo a appelé les décideurs politiques à agir davantage. « Chers décideurs, les difficultés liées à la gestion des menstrues et à l’accès aux informations et aux services de qualité sur la SSR dans nos écoles constituent véritablement des obstacles à la réussite scolaire des filles. C’est maintenant qu’il faut agir », a-t-elle lancé.
Un message reçu « 5 sur 5 » par le haut-commissaire de la province du Gourma, Silas Nacanabo. En effet, l’autorité provinciale a réitéré son engagement à accompagner FAWE Burkina et ses partenaires dans la mise en œuvre du programme « Break Free ».
Dans tous les cas, un comité local de suivi des engagements a été mis en place, séance tenante.
Pour rappel, le programme « Break Free » a été lancé en 2021 par un consortium constitué de Plan international Burkina Faso, du FAWE et du SRHR Africa Trust, représenté au Burkina par AFRIYAN. Il est appuyé financièrement par le Ministère des Affaires étrangères du Royaume des Pays-Bas.
Joanny SOW
Aboubakar Combary
Agence d’Information du Burkina