France : le déficit public atteint 5,5% du PIB en 2023, « échec » du gouvernement selon les oppositions

 

Le déficit public de la France a atteint 5,5% du PIB en 2023, un « échec » selon les partis d’opposition, qui va conduire à des coupes budgétaires, même si l’exécutif se refuse pour le moment à toute hausse d’impôts.

 

Le déficit de la deuxième puissance économique européenne et septième mondiale dépasse de 0,6 point de pourcentage la prévision du gouvernement, qui tablait sur 4,9% du PIB.

Ce qui représente « 15,8 milliards d’euros » de moins dans les caisses de l’Etat par rapport aux dernières prévisions, a noté le ministre délégué aux Comptes publics, Thomas Cazenave, sur le réseau social X.

La dette publique atteint elle 110,6% du PIB. C’est moins qu’en 2022 (111,9%), mais presque un point de pourcentage au-dessus de la prévision du gouvernement (109,7%).

« Monsieur Macron est comptable de ce bilan désastreux! », a réagi le patron du parti de droite Les Républicains Eric Ciotti sur X, en évoquant un « chant du cygne » des finances publiques.

« La politique du gouvernement est en situation d’échec », a renchéri le rapporteur du Budget au Sénat, Jean-François Husson (droite), pour qui le ministre de l’Economie et des Finances « Bruno Le Maire est discrédité et décrédibilisé ».

« C’est un effondrement de l’autorité de la France en Europe », a-t-il jugé, alors que la France, au troisième rang des pays les plus endettés de la zone euro, a promis à ses partenaires européens de faire passer son déficit sous les 3% de PIB en 2027.

« Ma détermination à rétablir les finances publiques et à repasser sous les 3% de déficit public en 2027 est intacte, je dirais même qu’elle est totale », a répliqué Bruno Le Maire sur la radio RTL.

Cependant, le retard accumulé en 2023 pèsera en 2024 et les années suivantes. En partant de 5,5% de déficit, la « marche à franchir » pour atteindre 3% est « d’autant plus haute », a relevé auprès de l’AFP l’économiste Mathieu Plane, « ça va être très difficile à atteindre ».

Le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a regretté le dérapage « important » et « très, très rare » du déficit de la France.

– « Sang-froid » –

Cela demandera « des efforts supplémentaires, plus de détermination, beaucoup de méthode et beaucoup de sang-froid », a concédé mardi Bruno Le Maire, tout en réaffirmant son opposition « à toute augmentation d’impôts ».

Un nouveau tour de vis budgétaire sera nécessaire, avait prévenu dès vendredi le président Emmanuel Macron.

 

Dix milliards d’euros de coupes ont été actés mi-février sur le budget de l’Etat 2024. Mais il faudra compléter l’ajustement « dans toutes les actions utiles de la dépense publique », avait-il indiqué, visant notamment les dépenses sociales ou des collectivités locales.

Mi-mars, Thomas Cazenave avait estimé qu’il faudrait trouver « au moins 20 milliards » d’euros d’économies pour 2025, et annoncé de nouvelles revues des dépenses publiques, notamment celles liées aux affections de longue durée, les aides au cinéma ou encore l’absentéisme dans la fonction publique.

Cela présage d’une « saignée sans précédent sur les finances publiques », a dénoncé Manuel Bompard, député de la gauche radicale, voyant dans le chiffre de l’Insee un « désaveu cinglant », qui serait « d’abord le bilan d’Emmanuel Macron ».

Plutôt que de toucher aux dépenses publiques, il préconise « une augmentation des recettes en concentrant les hausses d’impôts sur les plus riches ».

Plusieurs députés de la majorité, dont la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, ont eux aussi évoqué ces derniers jours des hausses d’impôts ciblées ou visant les superprofits.

Avec l’AFP

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