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Centrafrique/Présidentielle : La cour constitutionnelle invalide la candidature de  François Bozizé

Ouagadougou, 3 déc. 2020 (AIB) – La Cour  constitutionnelle centrafricaine a invalidé ce jeudi, la candidature de cinq candidats dont celle de l’ancien président François Bozizé, à la présidentielle prévue le 27 décembre prochain.

 

Selon la présidente de la Cour constitutionnelle, Danielle Darlan, «en lieu et place d’un certificat de résidence délivré par un maire, l’intéressé (François Bozizé) a produit dans son dossier de candidature une attestation de domicile délivré par le chef de village de Gaga, le 9 octobre 2019».

«Le document n’ayant pas la forme légale prescrite, laisse planer un doute sur la date effective de rentrée de Bozizé Yangounda François sur le territoire centrafricain», a-t-elle affirmé.

Une autre raison avancée pour invalider la candidature du président Bozizé est qu’il «fait l’objet d’un mandat d’arrêt international» de la justice centrafricaine depuis mars 2013, après sa fuite du pays, «pour assassinats, arrestations, séquestrations, détentions arbitraires et tortures», a également indiqué la Cour.

 

Depuis 2014, François Bozizé fait l’objet de sanctions de l’ONU qui ont été renouvelées cette année.

Les Nations unies ont gelé les avoirs de l’ancien président à l’étranger et prononcé une interdiction de voyager au motif qu’il avait «soutenu», depuis son exil, des milices coupables, selon l’ONU, de «crimes de guerre et crimes contre l’Humanité».

Pour la cour, François Bozizé «déroge au critère de bonne moralité inscrit dans le code électoral».

Ni François Bozizé, actuellement à l’intérieur du pays où il multiplie les contacts et réunions publiques, ni son parti, le Kwa Na Kwa, n’ont encore réagi à la décision de la cour.

Pour son avocat, Maître Nicolas Tiangaye également candidat, dont la candidature a été retenu, sa «joie n’est pas complète du fait que certains candidats ont été écartés».

«Je n’ai pas grand-chose à dire, la Cour constitutionnelle est une juridiction devant laquelle on ne peut faire recours», s’est-il résigné devant l’invalidation de la candidature de son client.

Joint par l’AFP, Christian Guenebem, directeur de campagne de François Bozizé  a estimé que «ni le mandat d’arrêt ni les sanctions ne constituent des condamnations».

Selon lui, François Bozizé «continue de bénéficier de la présomption d’innocence» et de préciser que «viendra le temps de la réaction».

Des habitants de Bangui, la capitale ont exprimé ce jeudi, leurs craintes de voir la situation dégénérer suite à l’invalidation de la candidature de Bozizé.

«La décision de la Cour est un travail républicain. Elle a bien voulu écarter certains candidats. Quoi de plus normal ?», s’est interrogé un Banguissois.

«Moi, je veux la paix pour nous permettre de travailler et gagner notre pain», a souhaité un autre.

La Cour constitutionnelle a retenu 17 candidatures sur 22 parmi lesquelles, celle du président sortant FaustinArchange Touadéra, candidat pour un second mandat.

Le président François Bozizé est arrivé au pouvoir en 2003 par un coup d’Etat contre le président Ange Félix Patassé avant d’être également chassé du pouvoir 10 ans après par un autre coup d’Etat dirigé par Michel Djotodia.

 

Agence d’information du Burkina

Wis

Source : dw.com

Photo : dw.com

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